Chapitre 26

198 18 0
                                    

Je n'eus pas de mal à comprendre que le silence traduisait son incompréhension, il avait l'air tellement dépassé lui aussi.

Pourtant, j'étais sincère.

Je voulais qu'il reste.

-       Billy, c'est ... Je pourrai te faire du mal. Je ne suis pas le dieu de l'amour ni de la bienveillance.

Il semblait honteux, alors il baissa les yeux et fixait désormais le vide-poche.

-       Eh bien, ça tombe bien, parce que ce dieu là ne m'intéresse pas. En plus de ça, je te fais confiance, je sais que tu ne me fera rien.

Peut-être que j'étais tellement chamboulée que même ma raison en fut touchée, je ne savais pas, mais en tout cas, je coupa mes dernières connexions de lucidité et plaça mon index sous son menton pour qu'il puisse relever son visage.

Je me confronta à son regard où se mélangeait incompréhension et choc, je ne lui laissa pas le temps de réfléchir davantage puisque je vins poser mes lèvres sur les siennes dans un mouvement brut et maladroit. 

Je voulais qu'il reste, non pas pour qu'il me protège, non pas par peur de finir seule, mais parce que c'était lui.

Juste lui.

Mes paupières closes, je profitais de cet échange qui, je le savais, allait bientôt prendre fin.

Mais contre toute attente, Loki répondit volontiers à ma démarche en approfondissant notre baisé.

Nos langues ne tardèrent pas à venir s'apprivoiser, éveillant tous mes sens, un gémissement presque plaintif vint naître du fond de ma gorge, auquel Loki répondit par un grognement animal.

Échauffé l'un comme l'autre, une buée opaque vint petit à petit couvrir notre intimité du monde extérieur, j'avais chaud, terriblement chaud.

Je retira à mon tour ma ceinture de sécurité pour avoir assez d'amplitude pour envoyer valser à l'arrière de la voiture l'épais blouson de Loki.

Dans des gestes précipités, soudainement animée par des pulsions que je ne connaissais pas, je passa une jambe par-dessus lui, et me retrouva à califourchon. Ce n'était pas confortable, le volant butait contre mon dos, mais c'était terriblement excitant.

Ses cheveux en bataille et son regard lubrique suffirent à m'insuffler suffisamment de courage pour que j'entreprenne de passer mes mains sous sa chemise, m'emmenant alors dans des contrées inconnues.

Je sentais ses muscles se tendre sous l'assaut de mes doigts inexpérimentés, il grondait contre mes lèvres, si bien que je me demandais si c'était normal.

À bout de souffle, je mis fin à notre échange et recula légèrement mon visage pour pouvoir l'inspecter.

Où le contempler. 

-       Est-ce que ... Tout va bien ?

Il avait les pommettes rougies, les lèvres encore entrouvertes, tout me donnait envie d'y retourner.

-       Qu'est-ce que tu es en train de me faire ...

-       Oh ! Je suis désolée ... Je ...

-       Non, tu n'as pas compris.

Ajouté à cela un sourire ravageur, voilà ce qui manquait pour faire complètement disjoncter mon cerveau.

-       Je ne veux pas ... Qu'on se précipite, et que tu regrettes. Ne te sens pas obligé ... De faire quoi que ce soit.

Toute la tension venait de se dissiper, balayée par ses quelques mots.

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant