L'univers existe pour que tu existes (Loki)

Chapitre 12

Comme je m'en doutais, les quinze jours suivants n'étaient qu'une suite de longs et pénibles moments en compagnie de Massimo.
C'est simple, j'avais passé tout mon temps avec lui, il ne me quittait plus.
Il avait poussé le visse au point que je devais partager jusqu'à mes douches avec lui, je n'avais plus aucune intimité, je redoutais même les rares moments où je m'offrais le luxe de penser à Tom, de peur qu'il remarque quelque chose de changeant sur mon comportement.

Alors voilà, après avoir compté chaque minute de chaque heure depuis la dernière fois où Tom m'avait quitté, la soirée tant attendue se profilait à l'horizon, le rendez-vous mensuel pour faire le bilan de la fructification de cette alliance.

J'espérais au fond de mes entrailles qu'il avait réussi à écouler suffisamment de marchandise pour me sortir de là, je n'avais eu aucune nouvelle de lui, évidemment, comment aurais-je pu en avoir ?

La journée s'était passé aussi lentement que les jours précédant, Massimo n'avait pas fait mention de cet évènement, me rendant quelque peu nerveuse, et si finalement les plans avaient changés ? Si, tout compte fait, cette réunion n'était plus au programme ? Ou pire encore, et si depuis le début Tom me menait en bateau ?

Je savais que je ne devais pas m'enfoncer dans des pensées sombres, au risque de voir se détériorer encore un peu plus mon état émotionnel, déjà branlant.

- Tesoro, tu vas m'accompagner à mon rendez-vous, j'ai une annonce à faire et ... Je vais profiter que tout le monde soit présent pour n'avoir à la faire qu'une seule fois ...

Il coula sur mon corps un regard carnassier, survolant la moindre de mes courbes fatiguées par sa témérité sans faille.

A cet instant, j'étais divisée en deux.
D'un côté, j'étais contente d'assister à la réunion, ça me permettrait de retrouver Tom, même si le toucher, ou même lui parler allait être impossible, je voulais plus que tout me perdre dans ses yeux quelques secondes et tout oublier.

Mais d'un autre côté, le fait qu'il ait une annonce à faire, assez importante pour informer un maximum de personne, ne me faisait penser à rien de bon pour moi, c'était de mauvaise augure, mon sixième sens ne me faisait jamais défaut dans ces cas-là.

Massimo était assis nonchalamment sur un fauteuil, une jambe croisée par-dessus l'autre, tenant dans sa main un verre de whisky à demi plein, il porta approximativement toutes les 30 secondes son poignet devant ses yeux pour consulter sa montre.

Il semblait nerveux, faisant craquer ses doigts un à un de sa main libre, je commençais à le connaître, bien malgré moi.

Évidemment, je ne posais jamais de question, je me fichais bien de savoir comment il allait.

Il fit claquer son verre vide sur la table d'appoint devant lui et me fit sursauter par la même occasion, j'étais jusqu'alors assise bien docilement en face de lui, encore en chemisette de nuit, puisque de toute façon je n'avais pas quitté cette maudite chambre de la journée.

- Allons-nous doucher. Nos invités ne vont pas tarder.

Tout ça semblait si naturel pour lui, toute cette mascarade, cette mise en scène exagérée d'une pseudo-relation entre nous ... S'en devenait effrayant parfois, j'avais l'impression qu'il oubliait que je n'étais pas ici de mon plein gré pour la beauté de ses yeux, est-ce que c'était volontaire ? Son comportement qui devenait de plus en plus authentique, spontané, est-ce que tout ça était calculé ?

Le fait qu'il n'autorise plus personne d'autre que lui à me toucher n'était pas la seule nouveauté, il avait également arrêté de me frapper sans aucune raison, bien qu'il entretenait toujours ardemment des relations sexuelles avec moi, ce n'était plus aussi brutal qu'avant.