L'univers existe pour que tu existes (Loki)

Chapitre 24

-       Tom ...

Mon cœur venait de tomber dans mon estomac, et, par réflexe, je recula d'un pas.

Je ne pensais pas le revoir comme ça. Aussi rapidement.

-       Je ... Te cherchait.

-       Et puis quoi ? Tu me suivais, c'est ça ?

La peur avait rapidement laissé sa place à la colère, parce qu'il m'avait menti pendant des semaines. Parce qu'il ne voulait pas me dire la vraie raison pour laquelle il s'intéressait à une fille comme moi.

Il avait l'air extrêmement mal à l'aise, c'était la première fois où je le voyais aussi désemparé.  Même transpercé par une balle, il était plus impartial.

-       Pas exactement ... Enfin si, en fait.

Il passa une main dans ses boucles ébène, renvoyant certaines vers l'arrière, puis il encra ses pupilles émeraude dans les miennes.

-       Écoute ... Je vais tout te dire. Mais pas ici.

Le vent s'était levé, éparpillant sur son visage les quelques mèches qu'il venait de discipliner.

Il était beau.

-       Tu viens ?

Il me tendit sa main, j'hésita quelques instants, mais fini par le rejoindre.

Je voulais avoir les réponses à mes questions, et je sentais au fond de moi qu'il était prêt à tout me dire.

Je fis donc taire l'inquiétude qui prenait racine dans mes tripes, et laissa ses longs doigts venir s'entremêler aux miens.

Nous marchions côte à côte, dans un silence qui était le bienvenu.

Sa vieille Camaro nous attendait patiemment à quelques rues de là, et plus mes pas se rapprochaient, plus ma gorge se retrouvait obstruée par l'angoisse, la peur, et l'inquiétude.

Quand Tom tourna la clé dans la serrure, j'étais sur le point d'imploser.

-       A ... Attends.

-       Est-ce que tout va bien ?

Il n'avait pas ouvert la portière, il s'était simplement redressé pour pouvoir mieux me surplomber, mais surtout mieux me considérer.

-       Oui ... Juste, dis-moi où nous allons. S'il te plaît ...

Ses fines lèvres s'étendirent en un sourire maussade, il est évident qu'il avait compris pourquoi j'étais aussi tendue, l'anxiété transpirant par tous mes pores, il pouvait la humer, j'en étais convaincue.

-       Billy ... Je ne vais te faire aucun mal. Tu as eu confiance en moi jusqu'ici, pas vrai ?

J'hocha simplement la tête, les larmes aux bords des yeux.

-       Alors continue, juste encore un peu.

Ce n'était pas vraiment la réponse à laquelle je m'attendais, mais je décida de faire taire ma conscience qui me hurlait de fuir, et m'installa dans la voiture.

Comme lorsque nous marchions dans la rue, le trajet se fit dans le silence, chacun plongé dans ses propres pensées, je ne voyais même pas la route défiler devant mes yeux.

C'était seulement quand le vrombissement de la voiture caractérielle se tut que je fus ramenée dans la réalité.

Tom venait de se garer non loin de Central Park, un peu groggy par la route et mes fortes réflexions, je mis quelques instants avant de sortir de l'habitacle.