Chapitre 21

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Je voyais derrière son physique monstrueux qu'il était paniqué, peut-être pas autant que moi, mais il semblait déboussolé.

Comme s'il venait seulement de prendre conscience du carnage.

De son carnage.

Désemparé, ne semblant plus savoir comment se comporter, il essaya de s'approcher de moi.
Toujours recroquevillée au fond du lit, le voir se rapprocher et tendre sa main vers moi me fit l'effet d'un électrochoc.
Alors, les membres tremblants, je me précipita hors du lit.

-       Ne t'approches pas de moi !

Ma voix trahissait sans mal mon état de choc, j'ignora même ma respiration qui sifflait peu à peu, ce n'était pas le moment.

Je longeais les murs pour me tenir le plus loin possible de lui, sans baisser les yeux sur les corps gisant sur le sol, je les contournais du mieux que je pouvais à tâtons.

-       Billy je t'en prie ...

-       Tais toi ! T'es ... Tu es ...

Consciente que je n'arriverais à rien, je ne chercha pas à terminer ma phrase et couru hors de ce maudit motel aussi vite que mes jambes en étaient capables. 

Après plusieurs centaines de mètres à m'époumoner, et après avoir vérifié que je n'avais plus rien dans mon champ de vision, j'arrêta ma course folle pour reprendre mon souffle.

Je ne savais pas où aller.

Je n'avais pas d'argent, je ne pouvais pas retourner chez mes parents, je n'avais personne à contacter.

Finalement, j'avais quitté une prison pour en retrouver une nouvelle.

Sans Tom, je ne pouvais rien faire.

J'étais encore en danger, recherchée par les hommes de Massimo.

Aux yeux de tous, j'étais morte et enterrée.

Ma seule option pour quitter cet endroit de malheur était de marcher, alors je me mis en route, sans même réfléchir à une destination.

De toute façon, ce n'était pas comme si quelqu'un m'attendait quelque part.

Je recouvra le haut de ma tête par ma capuche, j'avais froid, mais heureusement, j'avais des vêtements assez corrects pour affronter la rudesse des températures.

Cette capuche pouvait également m'éviter de me faire kidnapper une seconde fois ... Ou une troisième ?

Je ne savais plus quoi penser de Tom.

Il était quoi, au juste ? Les monstres, ça existait seulement pour faire peur. Pour alimenter des contes et des légendes.

Pourtant, je n'avais rien imaginé.

Il venait de remettre en question toutes mes certitudes sur notre monde en l'espace de quelques secondes.

Je marchais vite, aidée de temps en temps par quelques inspirations dans ma Ventoline, je commençais à être épuisée.

Je n'avais aucun moyen de constater quelle heure il pouvait bien être, cependant je pouvais facilement déduire que la nuit était déjà bien entamée, au vu de la fraîcheur qui s'installait lentement et imperceptiblement autour de moi.

Des douleurs commençaient à se faire sentir dans mes jambes, jusque dans mes pieds, où je sentais que chaque mètre foulé sur ce goudron m'abîmais de plus en plus. 

Je sentais qu'à tout moment mon corps pouvait me lâcher, je n'arrivais pourtant pas à me faire à l'idée que j'allais passer la nuit dehors.

Alors je continua, inlassablement, à mettre un pied devant l'autre, dans des chaussures 4 pointures trop grandes. 

L'univers existe pour que tu existes (Loki)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant