L'univers existe pour que tu existes (Loki)

Chapitre 40 🍋

Après avoir somnolé quelques heures supplémentaires, je sentis la pression des doigts de Loki sur ma cuisse, ce qui me sortit de mon état comateux.

- Billy, j'ai besoin de me détendre un peu les jambes ...

Pour illustrer ses propos, je le vis se tordre sur son siège.

- On arrive bientôt à Chicago, ça te va si on s'arrête ? Promis, je ne te laisserais pas seule dans un café ...

Il se mit à sourire en m'observant du coin de l'œil.

Un peu groggy par toutes ces heures passées dans un état de semi-conscience, je lui rendis son sourire paresseusement.

- Aucun souci, au contraire ... Je crois que ça me ferait du bien aussi de bouger un peu.

Ce après quoi il prit la sortie direction Chicago, et après quelques autres longues minutes pour atteindre la périphérie de la ville, il se gara le long d'une large avenue et coupa le contact de la voiture.

La nuit était tombée depuis un moment déjà, il était aux alentours de quatre heures du matin.

Debout sur le trottoir, j'étira chacun de mes membres en gémissant presque de plaisir à la sensation que cela me procurait.

Loki m'imita, il semblait épuisé, malgré l'obscurité qui nous encerclait, je discernais clairement de lourdes poches violacées sous ses yeux.

- Je vais reprendre le volant, tu devrais te reposer un peu.

- Je pense que ça ira, il ne nous reste plus que ...

Je pris une grande inspiration en m'approchant de lui, je me surpris à faire un geste de tendresse que je ne me connaissais pas, plaçant mes mains de part et d'autre de son visage, et commença à jouer avec une mèche de ses cheveux à portée de mes doigts.

- Tu as beau être divin, tu n'es pas inépuisable, et moi, je ne suis pas aveugle. Tu conduis depuis plus de vingt heures, laisse-moi prendre un peu le relais.

J'étais si proche de son visage que je me suis retrouvée happée par la profondeur de ses yeux, et à cet instant, ça m'a paru tellement logique qu'ils n'avaient rien d'humain.

Ils étaient trop intenses, trop vifs, personne n'avait de telles similitudes.

Il rompit ce moment hors du temps en posant ses lèvres sur les miennes dans un baiser chaste, puis il m'invita à marcher à ses côtés pour rejoindre un petit café bar ouvert à toute heure à quelques centaines de mètres de nous.

Après avoir passé commande pour deux cafés et un rapide passage aux toilettes, nous nous sommes installés autour d'une petite table ronde dans le coin le plus isolé de l'établissement.

- Tu as faim ?

- Non, j'ai ... L'estomac noué, en fait.

Un éclair d'inquiétude passa dans son regard.

- Mais t'en fais pas ! Je peux gérer, je veux dire, je vais gérer.

Le serveur déposa nos deux boissons et posa la note au milieu de la table.

- J'ai compris que tu voulais gérer ça toute seule, mais je ne suis toujours pas ... Convaincu.

Je voulus riposter, mais il leva les mains en l'air en signe de capitulation.

- Mais, je vais respecter ta décision. Je serai là si tu as besoin de moi, toujours. Sache que demain, enfin aujourd'hui, j'ai réservé une chambre pour que nous puissions nous reposer avant ... D'entamer les choses sérieuses.