Tout d'abord, navrée pour ce contretemps. Je tente de vaincre mes démons avec toute la force dont je dispose, mais ce n'est pas facile. Parfois, il y aura certainement des délais un peu étranges. Je vous assure que ce n'est pas faute de pas avoir du texte à publier, il s'agit d'un autre souci que je dois combattre seule :)
Profitez bien de ce chapitre et n'hésitez pas à partager, à en parler autour de vous... Chaque marque de sympathie est un tremplin personnel qui me motive à tenter plus de choses.
Bonne lecture !
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6. Les prémices de ses origines égarées
BRUNO
La jeune femme ne revint pas à table après quelques minutes, elle s'éternisa. Je vis les regards désapprobateurs de mes sœurs, attendant que j'agisse. Agir sur quoi ? Pourquoi moi, au juste ? Je n'avais aucun pouvoir de persuasion... Puis, je constatai le regard chagriné de ma mère, regrettant d'avoir été si insistante.
— Ce n'est pas votre faute, déclara Esteban qui voyait le désarroi de la vieille dame. Arieta vit sans cesse au présent, elle refuse de se plonger dans le passé. Retourner en arrière, dans ses souvenirs, c'est trop douloureux pour elle. Alors, elle préfère garder le silence. La connaissant, elle est juste partie parce qu'elle n'osait pas pleurer devant tout le monde.
— Même à nous, elle ne nous raconte pas tout, ajouta sa sœur. Ça va lui passer, vous verrez. Nous, ça ne nous choque même plus.
Et si jamais cela ne passait pas ? Si elle conservait des rancœurs à notre égard ? Pour d'obscures raisons, mon cœur se serra. Je ne voulais pas...
Il était vrai que depuis que j'avais retrouvé ma place au sein de ma famille, j'étais moins seul, mais « moins » ne voulait pas dire que je ne l'étais plus. Et quand j'avais rencontré Arieta, j'avais reconnu cette blessure, cette même cicatrice que nous avions en commun. Nous avions tous les deux été seuls, incompris, isolés volontairement. Il n'y avait pas eu besoin de mots pour qu'on ne le sache, enfin, pas pour moi. Je l'avais senti.
— Je vais voir où elle en est, cédai-je.
— J'espère qu'elle n'est pas retournée à la maison, finit par dire Sofía alors que je m'éloignais.
En fin de compte, ces enfants, car ce n'était encore que des enfants, avaient une telle dévotion pour cette femme que c'en devenait déroutant.
Je la retrouvai, dans la cour intérieure, en train de griffonner quelque chose dans un cahier. Elle semblait perdue, dans un monde lointain et s'était posée à même le sol pour achever ce qu'elle avait commencé. Je me risquai de poser une main sur son épaule et elle sursauta. Elle retint un coup en s'apercevant de ma présence.
— Pardon, vous m'avez surprise.
— On se vouvoie, maintenant ? remarquai-je.
En fait, j'étais inquiet qu'elle mette de la distance entre nous. Entre notre première rencontre et les deux autres fois où j'avais pu la croiser, nous étions devenus un peu plus familiers.
— C'est vous qui avez commencé, me dit-elle en arrêtant son dessin. Quand je suis arrivée ici, vous m'avez vouvoyée. J'ai simplement fait de même. Et ce, depuis que je suis là.
— Je vois, c'est... C'est encore ma faute.
Je m'assis à ses côtés et elle reprit son schéma. Je voyais le sol, des tuyaux étranges, des cordes... Je ne savais pas ce qu'elle faisait, mais je trouvais cela fascinant, ce crayonné.
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Entrelacs Verts Émeraude
FanfictionDans un moulin abandonné depuis quelque temps déjà s'était installée une curieuse femme et deux ados. Les nouveaux venus étaient rares à Encanto, mais les femmes qui ne possédaient pas d'ombre étaient plus rares encore ! Et qu'elle montre un intérê...