Chapitre 8 : Ce qui coule en moi est loin d'être un cadeau...
ARIETA
— Tant que nous sommes dans les présentations, dis-je confiante, voici mon frère, Marco.
— Tu parles encore de moi comme si... commença-t-il.
— J'ai toujours eu le rôle de l'aînée, alors cesse de te plaindre, le tançai-je.
— Tu es de deux ans ma cadette !
— Mais c'est moi qui traumatisais les brutes qui trouaient tes caleçons.
Shadow tira sur ma cheville pour me rappeler que c'était surtout elle qui faisait tout le boulot. Ce qui n'était pas tout à fait faux.
Bon sang, je me sentais complète, enfin. Mon ombre à mes pieds, mon frère presque retrouvé... Sans compter que j'étais entourée. Il ne me manquait plus qu'une chose : je jetai un coup d'œil à Bruno, mais celui-ci évita délibérément mon regard. Sur ce point, je l'avais bien mérité : j'étais responsable de ce fiasco. Quand nous aurions le temps de souffler, je lui présenterai de véritables excuses. J'essayerai de me rattraper, j'ignorais encore comment, mais j'espérais y parvenir tout de même.
— On fait quoi, de lui ? demanda Luisa qui tenait le Père Carlos par le collet.
C'était le seul qui ne s'était pas enfui et qui se battait encore comme un beau diable.
— On le lance du haut du précipice et on voit ce que ça donne en bas ? suggéra Marco.
Je le toisai d'un œil méchant.
— Nous ne sommes pas des sagouins, hermano. Attachons-le toujours à un arbre, nous verrons ensuite ce qu'on fera de lui.
— Seulement si je peux m'amuser à faire les nœuds et à les serrer très forts, lança Sofía.
Je serrai brièvement ma fille d'adoption contre moi.
— Comment tu te sens ? m'enquis-je en devinant qu'elle avait usé de ses capacités pour me trouver.
— Exténuée, mais ça va. Bon, c'est quoi la suite ? C'est que j'ai envie de voir, moi !
Je vis du coin de l'œil les sœurs de Mirabel coincer le Père Carlos à un cámbulo*. Au moins, lui, ne gênerait pas le transfert. Sans compter qu'aujourd'hui, nous n'étions plus que deux à mettre le rituel en place.
— Il faudrait qu'on trouve de quoi se mettre à l'abri, s'inquiéta Marco. Avec cette pluie battante, on ne pourra pas faire grand-chose de productif.
— Ça, j'en ferai mon affaire, déclara Pepa qui restait particulièrement silencieuse jusqu'à présent.
— On est obligé de faire cela maintenant ? Pourquoi on n'attendrait pas de faire ça demain, à la maison ? insista Camilo.
— J'ai enfin tous les éléments pour m'ôter cette fichue malédiction, réfléchis-je. Attendre serait de la folie. On ne va pas repousser ça encore une fois.
— Vous êtes des créatures des enfers ! hurla Carlos.
— Il ne veut pas la fermer ? perdis-je patience.
Mon attitude en choqua plus d'un, moi qui n'avais jamais manqué de respect ou juré, c'était difficile de me reconnaître. Or, j'avais froid, j'étais fatiguée, l'averse peinait à s'arrêter, en dépit des efforts de mon amie. Je souhaitais vraiment qu'on arrête les hostilités.
— Qu'est-ce qu'on doit faire ? me reconcentra Mirabel. Dirige-nous et on fera de notre mieux.
— D'ailleurs, comment ça va se dérouler ? se renseigna Isabela.
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Entrelacs Verts Émeraude
ФанфикDans un moulin abandonné depuis quelque temps déjà s'était installée une curieuse femme et deux ados. Les nouveaux venus étaient rares à Encanto, mais les femmes qui ne possédaient pas d'ombre étaient plus rares encore ! Et qu'elle montre un intérê...