1. Renoncer, sans le moindre regret, à beaucoup de choses si c'était pour toi
BRUNO
Derrière Arieta, se tenaient d'autres personnes, aussi affolées qu'elle. C'était pour cela que je savais qu'elle ne venait pas me dire que je lui manquais.
— Je sais que je ne dis jamais cela, mais... J'ai besoin de toi.
— S'il te plaît, dis oui, me supplia d'emblée Sofía qui entra à la suite de sa tutrice.
— Attendez, qu'est-ce qu'il se passe, ici ? demanda Julieta.
Je voyais dans le regard d'Ari les larmes qu'elle contenait de son mieux. Esteban, lui, les laissait couler pour tous les autres. Pepa proposa à tout le monde de s'asseoir pour discuter, mais les DeVidrio refusèrent catégoriquement, affirmant que c'était urgent. Ce ne fut qu'après que je remarquai la dernière personne qui était avec eux. Les cheveux longs, l'air gauche...
— Pablo, le reconnut ma nièce. On te manquait, c'est ça ?
— J'aurais aimé ne jamais avoir à dévaler autant de chemin en si peu de temps, répondit le garçon.
Il marqua une pause, admirant malgré lui la maison qu'il n'avait jamais contemplé de l'intérieur. Ensuite, il se recentra et nous expliqua la raison de sa venue.
— Juste après votre départ, des hommes sont venus. Ils cherchaient une certaine Arieta Astillas DeVidrio, le chef de ce groupe a bien prononcé ce nom-là ! J'en suis certain.
— C'est certainement Marco, s'alarma Esteban.
— C'est le seul qui utilise mon nom de cette façon, confirma Ari en me prenant les mains. Ils se rapprochent, ce n'est qu'une question de temps.
— Cela ne veut pas dire qu'ils vont venir par ici, dédramatisa Julieta. Notre village n'est pas facile à trouver.
— Santa Obstacúlo non plus, rétorqua l'inventrice, mais ils sont parvenus à le trouver, ce foutu hameau. D'ordinaire, je ne m'angoisserais pas si rapidement, mais c'est la suite de l'histoire de Pablo qui m'inquiète.
Elle laissa le garçon poursuivre et nous répéter ce qu'il avait certainement déjà raconté un peu plus tôt.
— L'homme a décrit la personne qu'ils cherchaient. Il n'existe pas beaucoup de femmes qui ne possèdent pas d'ombres. Les habitants du village ont tout raconté, tout ce qu'ils savaient.
— Ils en savaient peu, vu à quel point ils nous ont tenus isolés, objectai-je.
— Peut-être, mais ils savaient pour les chiens, annonça Pablo. Ça aussi, ils ont raconté.
— Les chiens de berger de Consuelo ont un bon flair, expliqua Arieta. C'était un jeu de les faire chercher un mouton en particulier ou de me retrouver quand je me cachais dans les montagnes...
— Ma mère m'a forcé à leur donner les chiens, geignit Pablo. Si je ne le faisais pas, tout le monde aurait cru que je prenais votre défense.
— Maintenant, ils vont certainement suivre notre piste, conclu l'inventrice. Ma trace et celle des petits.
— On n'est plus si petits que ça, la piqua Sofia.
— Callate ! ordonna Ari avec un ton autoritaire que nous ne lui connaissions pas.
— Pourquoi as-tu besoin de moi ? demandai-je enfin.
J'étais honoré de savoir que je pouvais l'aider, que c'était à moi qu'elle avait pensé. Je songeai malgré tout à ce que venaient de me dire mes sœurs, mais je me ravisai. C'était tout sauf le bon moment, évidemment.
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Entrelacs Verts Émeraude
FanfictionDans un moulin abandonné depuis quelque temps déjà s'était installée une curieuse femme et deux ados. Les nouveaux venus étaient rares à Encanto, mais les femmes qui ne possédaient pas d'ombre étaient plus rares encore ! Et qu'elle montre un intérê...