Chapitre 4 : « Nous sommes déjà tous en enfer, et rien ne pourra changer cela. »

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Quelques semaines était passées, et l'on se retrouvait déjà au première vacance, celle d'Octobre. La situation à Poudlard s'était passablement aggravée, les Gryffondors et les Serpentards ne pouvaient plus se croiser sans se battre, et depuis des semaines, des élèves étaient constamment envoyés à l'infirmerie, tantôt des lions, tantôt des serpents. Hermione savait que la dégénérescence de Poudlard n'était que l'image miniature de celle du monde des Sorciers, et même des Moldus. Bientôt, toute la haine contenue des jeunes sorciers allait exploser en pleine ville et alors s'ensuivrait la plus grande guerre que le monde ai pu connaître.

Mais pour l'instant, c'était les vacances et Hermione avait d'autres choses à penser. Effectivement, Ron et Harry repartaient chez les Weasley pendant les vacances, alors qu'elle s'y était refusée, sous prétexte de devoir réviser ses ASPIC. La vérité était qu'elle n'avait pas envie de faire semblant d'être joyeuse. Plus les mois passaient, plus son malaise intérieur grandissait. Elle n'arrivait pas à extérioriser ses sentiments, et gardait donc tout pour elle.

Une seule question se posait...Combien de temps pourrait-elle donc tenir ?

**

___L'ambiance au château est pesante. Certains moments, je regrette déjà de ne pas être partie avec Ron et Harry, les regards des Serpentards se font de plus en plus insupportables. Je n'aurai jamais pensé voir autant de haine dans des yeux... Pourtant, il faut le dire, il n'y a plus de traces d'humanité chez les élèves. Tout n'est qu'hypocrisie, coups bas... Il faut savoir choisir son camp, sinon l'on se fait vite dompter. Il faut savoir montrer que l'on a du caractère, sinon l'on se fait écraser. Je ne suis pas sûre d'avoir les nerfs assez solide, de plus que Malefoy a décidé de me mener la vie encore plus dure depuis que les choses se sont dégradées. Je le hais tellement, je n'ai jamais haï quelqu'un autant que cette fouine.

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___Hermione soupira et se rendit compte qu'elle était arrivée face au portrait de sa salle commune. Prononçant le mot de passe avec lassitude, elle entra et son regard fût attiré vers la chambre de Malefoy. Un sombre doute, un instinct incompréhensible et soudain la guidait vers cet endroit. Doucement, Hermione poussa la porte de l'antre du Serpentard, et après avoir vérifié qu'il n'était pas là, entra. L'endroit était curieusement bien rangé, la jeune fille aurait pensé que Drago était du genre bordélique, et pourtant, tout était à sa place ; le lit était fait, aucuns vêtements ne traînaient au sol. Et Hermione devait l'avouer, il avait décoré avec goût, l'endroit était confortable, ce qui l'a surprit considérablement. Elle avait toujours imaginé Malefoy évoluant dans une chambre froide, et pourtant, malgré les couleurs vertes et argent, l'endroit était chaleureux. Curieusement chaleureux.

___Le regard d'Hermione se posa alors sur le miroir qui ornait le mur, en face du lit. Son instinct se réveilla à nouveau et elle se dirigea vers le miroir, qu'elle décrocha du mur et posa au sol, sans savoir pourquoi. Fronçant les sourcils, elle remarque une brique du mur non soudée. Se mordant la lèvre, et jetant un regard par-dessus son épaule avec anxiété, elle retira la brique et mit sa main dans le trou du mur. Ses doigts rencontrèrent un objet qui semblait être un livre et la sorcière se mit à trembler. Malefoy n'aurait tout de même pas osé LE ramener ici, c'était pousser la provocation trop loin... Pourtant, c'était bien le 'Magia Obscuranto' que la jeune femme ressortit du mur. Elle contempla le livre, hébétée.

« Je t'ai déjà dis que suivre les gens était mal, mais fouiller leurs affaires l'est encore plus. »
Hermione poussa un cri de surprise et se retournant brusquement, le livre toujours à la main. Malefoy se tenait dans l'encadrement de la porte, son habituel sourire mauvais aux lèvres. Malgré sa frayeur, la jeune rouge et or décida de lui tenir tête. Après tout, pour qui se prenait-il ce sale petit hypocrite ?
« Et toi, on ne t'as jamais appris que voler et dissimuler des choses était mal ? Ah non, j'oubliais... Mr Malefoy se croit au dessus des lois ! »
Malefoy fronça les sourcils et s'approcha d'Hermione, qui en le voyant faire, serra le livre contre sa poitrine.
« Rends moi ça Granger, ou tu risques de le regretter. » susurra le Prince des Serpentards sur un ton trop doucereux pour être sincère. Hermione avala sa salive, et réfléchit à toute vitesse. Puis soudain, elle sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur Malefoy, l'air totalement serein.
« Crois-tu vraiment que je vais te redonner ce livre, en sachant qu'il est capable de détruire le monde Malefoy ? Ma parole, tu me crois vraiment plus idiote que je ne le suis. »

___Drago, qui avait aussi sorti sa baguette en voyant faire sa rivale, lui faisait face, impassible. Aucuns sentiments n'animaient le visage des deux jeunes gens, mais la haine qui brillait désormais dans leurs yeux aurait suffit à pétrifier de peur n'importe qui. C'était une haine tenace, une haine qui pouvait peut-être même jusqu'à tuer son adversaire. La Gryffondor et le Serpentard se faisant face, se jaugeant du regard, sans se départir de cette haine, de ce mépris qui brillait dans leur regard.
« Allons Granger, pose ta baguette, tu risquerais de te faire mal. »
« Va en enfer Malefoy ! » cracha la jeune femme sur un ton venimeux.
Malefoy éclata d'un rire froid, sans quitter sa grande ennemie des yeux : « Mon âme est déjà en enfer, depuis que je suis né. Tes leçons de morales sont bien belles Granger, mais tu es aussi pourrie que moi au fond. Nous sommes déjà tous en enfer, et rien ne pourra changer cela. »
Hermione resta impassible, mais son cœur se mit à battre plus vite sous le coup de l'émotion et de la peur. Car Malefoy n'avait pas totalement tort. Ils étaient tous en enfer depuis que cette guerre stupide avait démarré au sein du château.
« Si je suis en enfer, autant que j'y honore ma place, n'est-ce pas Drago ? » Hermione eut un haussement de sourcil et un sourire narquois. « Pétrificus Totallus !»
Malefoy eut le temps de pousser un cri de rage impuissant avant de tomber au sol, aussi raide qu'une statue. Hermione l'enjamba doucement et se dirigea vers la porte, mais au dernier moment, elle revient sur ses pas et se pencha sur lui, avec une voix douce :
« Ne t'en fais pas, je viendrais te libérer une fois que ce livre sera en sûreté loin de toi. »
Elle lui fit un sourire faussement sympathique et se dirigea vers la porte, tandis que le regard de Malefoy brillait toujours de haine.

J'aurai ta peau Granger.
Ici le venin de la haine coule dans nos vies comme dans nos veines... C'est le début de la fin.

When Everything Changes & The Ghost Of The Past - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant