Chapitre 36 : « C'est la dérive des sentiments... »

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Drago ouvrit les yeux. Trois jours. Trois long jours que son père le retenait ici, et qu'il retenait aussi Hermione. Le jeune homme sentait sa volonté faiblir. Il était mal en point, son corps étaient couverts de blessures, d'entailles parfois profondes, d'hématomes... Son visage était contusionné, un de ses yeux était fermé et noir, ses lèvres étaient abîmées. Son père lui faisait subir des dommages corporels importants depuis ces trois jours, mais jamais Drago n'avait cédé. Le Prince des Serpentards sursauta soudain en entendant la porte s'ouvrir, et se redressa, faisant face à son géniteur.
« Drago... Tu refuses toujours d'entendre raison ? Bien, je vais employer de grands moyens. Je vais faire entrer ta putain dans cette pièce, et me cacher. Tu as le choix, soit tu la détruis, tu lui montre que tu la hais... Soit tu continus à pleurer ton amour dégoûtant, et je la tue sur le champ, devant tes yeux. Réfléchis bien fils, serais-tu prêt à voir la mort de ta traînée ? »

___Le jeune homme sentit son cœur se fendre. Comment... Comment son père pouvait-il lui demander ça ? Alors il devait choisir entre détruire la seule femme qu'il ait jamais aimée, ou la voir mourir sous ses yeux ? Il ne pouvait pas voir Hermione mourir, il ne pouvait pas vivre sans elle. Mais la détruire, voir de nouveau la haine dans son regard... Comment pourrait-il supporter cela ? Un gémissement le fit relever le regard. Son père n'était plus là, mais Hermione si, et sa vue fut insupportable pour le vert et argent. La lionne était aussi couverte de blessures, son doux visage abîmée. Elle semblait ailleurs, ses yeux étaient vides de tous sentiments. Néanmoins, elle posa son regard sur lui.
« D...Drago... »
Le jeune homme inspira profondément. L'heure était venue de faire un choix. Avec difficulté, il prit un visage froid, et lui répondit d'un ton glacial :
« Quoi ? »
« Que... Pourquoi tu... »
« Tu m'agaces Granger. J'ai eu un moment de faiblesse avec toi, mais c'est fini. Je retrouve ma personnalité, j'ai pris conscience que tu n'étais rien. Tu n'as aucune importance pour moi ! Tu mérites tout ce que mon père t'as fait subir ! » cracha t'il au prix d'un effort qui lui arrachait le cœur. Il ne savait pas ce que Lucius avait infligé à la jeune femme, il n'en avait aucune idée, mais Hermione ne le savait pas.

___Elle se mit alors à trembler. Elle le méritait ? Elle méritait d'avoir été torturée comme une moins que rien, elle méritait d'avoir été traitée comme une chienne, de s'être fait violée ? Il y a trois jours, elle avait crût atteindre le fond après que Lucius l'ai souillé, mais maintenant, elle se rendait compte que c'était Drago qui venait de la faire chuter. Il venait de la détruire, de la tuer. Un hurlement s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle s'effondra au sol, en proie à une crise de désespoir intense, que rien ne pourrait calmer. Drago tenta un geste vers elle, mais Lucius entra à ce moment là, posant son regard dur sur son fils, qui se figea alors instantanément. Le père eut un sourire, puis il saisit Hermione par les cheveux. Cette dernière se laissa faire, inerte, plus rien n'avait d'importance. Lucius saisit alors Drago de son autre main. Il traîna les deux jeunes gens à l'extérieur du manoir et transplana alors avec eux.

**

___Ils arrivèrent dans une rue déserte de Pré-au-Lard. Malefoy père jeta Hermione au sol comme l'on jette une vulgaire poupée, puis se tourna vers son fils.
« Ne nous trahis plus, Drago. Au moindre faux pas, ta putain crèvera, est-ce clair ? »
Dans un dernier accès de rage froide, l'homme frappa alors son fils au visage, avec puissance. Drago sentit son nez se briser sous le coup, et il tomba au sol, sonné, tandis que son père disparaissait. Une pluie torrentielle s'abattait sur le petit village, et à travers les gouttes d'eau, le jeune blond distingua le corps d'Hermione sur le sol. Cette dernière sanglotait, suffoquait, en proie à une crise d'hystérie totale. Drago l'avait tué, il l'avait anéanti par ses paroles. La jeune femme eut un haut le cœur, ses vêtements déchirés lui collaient au corps, ses cheveux trempés lui tombaient devant les yeux, l'empêchant de voir mais plus rien n'avait d'importance. Elle tremblait de froid, de peur, de tout. Son corps ne lui répondait plus, et elle resta là, sous la pluie, à attendre l'obscurité, tout en sanglotant. Elle poussa soudain un hurlement déchirant, qui résonna dans tout le village.

When Everything Changes & The Ghost Of The Past - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant