Chapitre 19 : « L'amour, quand ça vous prend ! »

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Blaise prononça le mot de passe de sa salle commune d'un ton las. Il était fatigué, cela faisait une heure qu'il tentait de calmer Drago qui n'arrêtait pas de pester contre « cette sale garce de Sang de Bourbe minable et exaspérante et je t'ai déjà dit que c'était une garce ? ». Apparemment, son ami n'avait pas apprécié que la Gryffondor le jette au sol lors du cours de potion. Bon, il comprenait. Lui non plus n'aimait pas Granger, ni sa bande d'amis qu'était Potter et les Weasmoche, mais Drago était relativement remonté ce soir là, et Blaise s'inquiétait un peu de le laisser seul dans une salle où Granger n'allait pas tarder à arriver. S'il n'y avait pas de meurtre d'ici le lendemain matin, ça serait un miracle.
Pénétrant dans la salle commune, le jeune Zabini constata qu'il n'y avait personne. Sauf Pansy. Blaise s'arrêta net, gêné. Depuis la dispute de l'autre fois, où Drago avait eu la bonne idée d'hurler que lui, Blaise Zabini, était dingue de Pansy, les deux jeunes gens étaient gênés. Ils ne s'étaient pas retrouvé seuls tout les deux depuis, il y avait toujours Drago entre eux. Mais pas là. Blaise s'éclaircit la gorge.
« Qu'est-ce que tu fais toute seule ? »

___Pansy sursauta, et se tourna vers lui, son visage devenant brusquement gêné en le voyant. « Rien, je me reposais... »
Blaise s'avança vers elle et s'adossa tranquillement contre le mur, sans la quitter des yeux.
« Pansy, on devrait en parler... »
« Parler de quoi ? »
« Ne fais pas l'ignorante, et arrête de jouer la débile, tu sais que ça m'énerve profondément ! » rétorqua sèchement le jeune homme, le visage fermé.
« Ecoute Blaise, je n'ai aucune envie d'en parler, c'est tout. »
Le Serpentard la regarda, stupéfait, puis un rire nerveux s'échappa de ses lèvres. Alors là, c'était trop beau. Pansy qui fuyait la situation ! Blaise leva les yeux au ciel puis les reposa sur la jeune femme, tentant de ne pas s'énerver.
« Tu ne veux pas... ? Non mais, tu te fous de ma gueule !? »
Ne pas s'énerver, raté, songea le jeune homme.
« On doit en parler Pansy ! Ca fait plus d'une semaine qu'on ose plus se parler, et qu'on s'évite dès que Drago n'est pas dans les parages ! Et toi, tu oses me dire que tu ne veux pas en parler, donc que tu es prête à ce que cette situation perdure encore ? »
« OUI ! C'est ça que tu veux entendre ? Je n'ai aucune envie d'en parler, donc me fais pas chier avec ça Blaise, parce que ça va mal se finir autrement ! »

___Pansy le regarda, le visage fermé et se leva pour aller dans son dortoir. Malheureusement pour elle, Blaise l'attrapa violemment par le bras lorsqu'elle passa devant lui et l'obligea à lui faire face.
« Oh que non, tu ne vas pas partir comme ça, espèce de lâche ! On va en parler, tu m'entends ? Tu ne partiras pas d'ici tant que ça ne sera pas réglé. »
« Blaise... » Pansy ferma les yeux, puis finalement, sa colère prit le dessus. « LÂCHE-MOI ! Tu me fais mal ! » Elle se dégagea brutalement et lui fit face, la rage brillant dans son regard :
« Non mais tu crois quoi, espèce d'abruti ? Que parce que tu claques des doigts, il faut t'obéir ? Je ne suis pas une de ces greluches qui s'évanouissent sur ton passage et qui t'obéissent bien gentiment quand tu leurs dis un truc, c'est clair Blaise ? ALORS NE ME TRAITE PAS COMME L'UNE DE TES INNOMBRABLES CRUCHES C'EST CLAIR ? »
Elle avait carrément hurlé sa dernière. Blaise la regarda froidement.
« Je te traite comme je veux. J'ai pas de leçon de moral à recevoir d'une fille qui préfère fuir plutôt que d'affronter la réalité en face ! Parce qu'avoue que c'est ça Pansy ! T'as peur de parler de ça avec moi, alors tu préfères te cacher derrière des 'J'ai pas envie d'en parler' ! Mais t'as toujours été comme ça, à fuir dès la première difficulté ! »
« Alors on en est là ? Aux reproches ? Mais tu veux que je t'en balance, moi, des reproches en pleine face Blaise ? Qu'est-ce que ça peut te faire que je fuis à la moindre difficulté !? Si t'es pas content, si ça te plaît pas, t'as cas t'en aller, je te retiens pas moi, abruti ! »

___Pansy se retenait de lui cracher au visage. Ce qu'il venait de dire la blessait énormément, même si elle ne le montrait pas. Elle préférait entrer dans une colère noire que de lui montrer qu'elle avait mal qu'il la considère comme une lâche.
« Oh mais oui Pansy, vasy, reproche moi ce que tu veux, JE ME FICHE DE TON AVIS ! Tu n'es qu'une garce, tu veux que tout le monde se plie à tes désirs, qu'on te fasse plaisir, mais toi, tu refuses de faire plaisir aux gens et de leur donner un peu de ta personne. Tu n'es qu'une sale égoïste, une saleté de garce qui ne pense qu'à elle !! »
Pansy resta quelques secondes choquée face à ce que Blaise venait de lui dire. « Comment...Que...COMMENT OSES-TU BLAISE ZABINI ?! Tu te rends comptes de ce que tu me dis ? Mais tu n'es qu'un véritable crétin abruti ! Imbu de lui-même, arrogant ! T'es pire que Drago par moment, est-ce que tu le sais ça au moins ? Et c'est pas un compliment, crois mois, parce que Drago est un sacré connard quand même ! Oui j'ai peur, oui j'ai fuis mais j'ai mes raisons ! On se connaît depuis qu'on est petits, que ce soit toi et moi, ou Drago et toi, ou Drago et moi... On se connaît depuis la naissance et on a toujours été amis, alors même que l'amitié est un mot inconnu dans notre vie, tu le sais aussi bien que moi ! Tu le sais aussi bien que moi que NOS propres PARENTS n'acceptent pas le fait qu'on puisse s'aimer d'une amitié chère, alors comment penses-tu qu'ils réagiraient s'ils apprenaient qu'on était AMOUREUX ? Par les chaussettes de Merlin Blaise, mais tu as oublié dans quel monde on vit, de quel monde on vient ? On ne devrait pas connaître les sentiments, et on s'expose déjà au mépris de nos parents en étant amis, alors va leur avouer que nous nous mettons ensemble parce que nous nous aimons sincèrement ! Tu ne te souviens pas de comment nos parents nous traitaient pour nous endurcir ? A coup de Doloris, Blaise, de Doloris ! On a été élevé pour la guerre, pour la haine, pour être des cœurs de pierre ! »

___Blaise ne pouvait plus en placer une, il écoutait Pansy parler, cette dernière épanchait enfin son cœur, tout ce qu'elle ressentait depuis des années ressortait soudain en un flot de paroles continus. Elle se fichait pas mal que Blaise comprenne ce qu'elle dise ou pas, elle avait juste besoin de le dire.
« Alors évidemment que tu m'attires ! Espèce de crétin ! T'es con, t'es chiant, t'es lourd mais tu m'attires ! J'aime quand tu me prends dans tes bras, j'aime quand tu me souris, de ton sourire si irrésistible...J'aime quand tu me regardes dans les yeux, je n'ai qu'une envie, c'est de t'embrasser quand tu me regardes droit dans les yeux ! J'aime ton rire, j'aime ta voix grave... Mais j'ai peur oui, je suis terrorisée ! Terrorisée que nos parents le prennent mal, terrorisée de n'apparaître que comme une faible à leurs yeux, car tu le sais que l'amour c'est pour les faibles ! Alors oui je te fuis, oui je refuse d'en parler ! OUI OUI OUI ! J'ai peur, tu comprends ? J'ai... »
« Pansy... La ferme. » Blaise eut un sourire. Elle l'aimait. Elle venait de le dire. Et ça le rendait heureux comme pas possible, tellement qu'il en avait un sourire niais au visage. Par contre, la jeune femme semblait avoir très mal pris le fait qu'il lui dise de se taire. Elle le frappa sur le torse de ses petits poings, encore plus furieuse qu'avant.
« De quel droit tu me dis de la fermer ? Je me la ferme si je veux ! Tu n'as aucuns ordres à me donner et....Chmm !! »

___Blaise venait de lui mettre une main sur la bouche pour qu'elle se taise enfin. Il la regarda droit dans les yeux et lui fit un sourire sincère.
« Si, tu la fermes Pansy. Je ne veux plus t'entendre. On a le droit de s'aimer sans être des faibles. Je pense que l'on a assez prouvé à nos parents de quoi nous étions capables, tu ne crois pas ? Ils n'auront aucune raison d'avoir honte de nous ma belle, parce que nous continuerons à servir notre Maître avec autant de zèle et de rigueur qu'il en faut, l'amour n'empêche rien. Tu vas me dire que tes parents ne s'aiment pas ? Ils évitent juste de le montrer, mais ta mère et ton père sont fous l'un de l'autre ! Je ne te dis pas que t'es folle de moi, ni que je suis fou de toi, c'est sûrement trop tôt pour le dire, mais pourquoi gâcher ce qu'il y a entre nous pour des raisons futiles ? On peut toujours essayer, tu ne penses pas ? Je t'aime Pansy, un point c'est tout. »

___La Serpentarde le regarda, les larmes aux yeux par ce qu'il venait de dire. Il avait raison, entièrement raison et elle le savait. Mais au fond, elle était terrifiée. Pourtant, le regard de Blaise lui redonnait du courage, elle avait l'impression de tout pouvoir affronter et surmonter à ses côtés. Doucement, elle enleva la main du jeune homme de sa bouche et elle posa ses lèvres sur les siennes, d'abord timidement, puis de plus en plus fougueusement, jusqu'à ce que Blaise la saisisse brusquement par la taille et la serre fortement contre lui. Elle était bien là, dans ses bras... Curieusement, en l'embrassant ainsi, toute sa peur s'était envolée.

C'est si bon de se sentir aimé...

When Everything Changes & The Ghost Of The Past - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant