Un jour. Deux jours. Trois jours. Des jours. Je ne compte plus, je ne sais plus. Je ne mange plus, je ne bois plus, je ne dors plus. La nuit succède au jour, le jour succède à la nuit et moi, je laisse le temps passer sans y faire attention. Je me laisse dépérir.
« Mione... Comment tu te sens ? »
« Question ridicule. » Ma voix me semble lugubre, rauque. Il faut dire que je ne parle plus beaucoup.
« ... N'en veux pas à Ronald, Hermione. Tu le connais... » s'excuse la voix douce de Ginny. Je tente un sourire, mais à voir leurs regards, c'est simplement une grimace sans vie que je viens d'esquisser. Je devrais m'en vouloir de les inquiéter ainsi, mais non.
« Hermione, parles nous ! S'il te plaît... »___Parler ? Ils veulent que je leur parle ? Je vois Harry déglutir lorsque je pose mon regard sur lui, je crois qu'il sait déjà qu'il vient de s'engager sur un terrain miné. Mes lèvres s'entre-ouvrent, je voudrais seulement dire une ou deux choses, mais voilà que les mots s'échappent, s'écoulent de mes lèvres.
« Quelqu'un a dit un jour que la mort n'était pas la plus grosse perte dans une vie... La plus grosse perte, c'est ce qui meurt en nous quand on vit. Qui a dit ça ? On s'en fout, non ? C'est un détail, c'est dérisoire. Tout semble tellement faux. Cette idée que des bonnes choses arrivent aux gens biens et des mauvaises choses aux gens mauvais. Cette idée qu'il y a de la magie dans le monde et que ceux qui la méritent la recevront. C'est faux, il y a trop de gens biens qui souffrent pour que cela soit la vérité. Trop de prières sans réponses. Chaque jour, on se voile la face, on ignore à quel point ce monde est brisé en se disant que tout ira bien. Mais ça ne va pas. Ca ne va plus. Et une fois qu'on sait ça, on ne peut plus revenir en arrière... Il n'y a pas de magie dans ce monde. Pas aujourd'hui. Plus maintenant.»
(monologue inspiré d'une réplique d'One Tree Hill.)Je vois leurs regards horrifiés. « Mione, s'il te plaît... »
___Malgré moi, je fais signe à Ginny de la fermer. Les mots sortent tous seuls, je n'arrive plus à me contrôler. Ca s'écoule, un vrai vomissement. C'est si douloureux et soulageant à la fois. Ma gorge me pique, comme brûlée à l'acide, mais je parle encore.
« Je pensais à la finalité de tout ça... Comment quelqu'un, qu'on a un jour aimé, avec qui on a partagé tant de choses, peut quitter ce monde en un clin d'œil et être parti pour toujours ? C'est trop... Enorme pour y pense. C'est trop dur. Et ensuite, on est censé continuer c'est ça ? Du genre « faut vivre avec... » ? Non, en vrai, on est censé être triste quand le monde est à la nostalgie, puis après, on recommence à raconter des blagues et on se souvient du bon vieux temps. Je n'ai pas de blague à raconter. En fait, j'espère ne plus entendre une seule blague de ma vie, ni un rire ! Puis le bon vieux temps, c'est juste ça : des vieux moments qui sont passés. Et ne reviendront plus. Je dois me dire d'être heureuse mais je ne suis pas heureuse. Quand j'essaye de l'être, quand j'essaye de me rappeler comment c'est d'être heureuse, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Cela me semble tellement loin l'époque où j'étais heureuse, alors qu'il y a quelques semaines encore, j'étais capable de rire. C'est fou comme le désespoir peut vite nous submerger... Je ne ressens pas de joie, je ne suis pas inspirée. Je me sens détachée. Mais vous, vous vous en foutez. Vous ne comprenez pas, vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est... »
(monologue inspiré d'une réplique d'One Tree Hill.)___Les larmes s'étaient mises à couler sur les joues de la jeune femme au fur et à mesure que les mots coulaient de sa gorge. Ginny aussi pleurait, car la détresse de sa meilleure amie la touchait. Hermione ne semblait même pas se rendre compte des sentiments qu'elle provoquait en ses amis avec ses paroles. Elle ne semblait pas voir que Ginny sanglotait dans les bras d'Harry, qui –quant à lui- avait les larmes aux yeux, tandis que Ron se dandinait d'un pied sur l'autre, visiblement très mal à l'aise. Mais aucuns ne parlaient, car ils savaient qu'Hermione avait besoin de parler. La jeune lionne se sentait sombrer dans la folie. Doucement, elle saisit une photo de Drago qui se trouvait sur sa table de nuit, on voyait le jeune homme blond en mouvement sur la photo, il riait. C'était une photo qu'elle avait prise alors qu'il ne s'y attendait pas, il y a un moment déjà, avant même que Lucius ne les enlèvent, avant que le désespoir ne s'immisce dans leur vie. Le souvenir du moment s'imposa à son esprit, violemment.
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When Everything Changes & The Ghost Of The Past - Dramione
Fanfiction« Ce n'est pas qu'un jeu Granger ! Ca l'était peut-être au début, mais c'est devenu tellement plus que ça... Tu es devenue mon obsession, je te veux plus que tu ne le veux. On aurait jamais dû commencer ce jeu, et encore moins le continuer, parce qu...