Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]

Chapitre 16

PDV Margot

Théo m'a donné rendez-vous dans un bar avec des amis ce soir. Élise sera présente, ainsi que Matilda, Ashley, Apolline et Lemon – Élise a tenu à l'inviter.

Le problème ? Un peu moins de cinquante pour cent des amis en question ont moins de dix-huit ans, et ne peuvent donc pas entrer dans le bar, dont moi. 

La solution ? C'est ma – folle, je l'ai déjà dit ? – meilleure amie qui l'a trouvée.

L'idée a été prouvée en majorité, plutôt par les garçons. 

Hector, Enzo, Julien, Titouan, Roméo...

Et Théo.

C'est pourquoi en ce lundi de juillet, j'attends avec impatience devant la porte de ma maison. Théo, Élise, Apolline, Ashley et Matilda – elle traîne souvent avec nous depuis ma soirée – devraient arriver d'une minute à l'autre.

D'ailleurs, c'est ces deux premiers qui se pointent d'abord.

— J'ai les papiers ! claironne ma meilleure amie.

Théo me regarde avec une moue d'impuissance. Quand sa sœur a une idée en tête, elle l'a garde, malheureusement...

— J'ai réussi à les piquer pour ce soiiir ! Ça va être géééénial !

Elle brandit deux cartes d'identité. La première représente une femme qui doit avoir la vingtaine, peut-être un peu plus. Elle est coiffée d'une tresse épi de blé et ressemble à peu près à Élise, malgré ses cheveux bouclés, différents de ceux, raides, de mon amie. 

Sur la deuxième est collée une photo où une femme, un peu plus jeune que la première. Elle est brune, les cheveux ondulés et les yeux clairs.

— Tu es consciente que j'ai les yeux marron, j'espère ? demandé-je.

— Oui, répond Élise, je compte en majorité sur la faible luminosité, et – elle désigne la palette de maquillage glissée dans son sac – ça.

— Non, tout mais pas ça, pas encore !

Théo m'adresse un sourire conciliant.

— Bon, je vais rentrer chez moi, à ce soir Mar...

Ah non ! Quitte à passer une matinée horrible, je préfère encore que quelqu'un souffre avec moi ! Je sais, je suis sadique...

— Non, non, non, non, non, non, non ! Tu restes ici, toi ! Et tu bouges pas !

Il me regarde avec un air suppliant qui a l'air de crier : « Non, je t'en supplie ! ».

Rien à faire, je suis catégorique.

Élise finit de me maquiller plus tôt que prévu. Théo est toujours assis dans ma chambre en attendant qu'elle ait terminé de saccager mon visage.

Le maquillage de ma meilleure amie est plutôt réussi. Il me donne vraiment un visage... De femme. Ce n'est presque pas moi, c'est une autre qui se tient devant le miroir de la salle de bain. Je finis par en sortir.

Théo, qui semblait s'être endormi – une heure et demie de maquillage, c'est peut-être court pour quelqu'un qui est conscient de ce dont est capable Élise, mais pour les autres, c'est énorme ! –, semble soudain ce réveiller et cligne plusieurs fois des yeux. 

— Quoi ? je m'étonne. Il y a un problème sur mon maquillage ?

— Non, non, fait-il, gêné, tu es magnifique.

Je le remercie et choisis à la va-vite une robe dans ma penderie. Ce soir, je ne serai plus Margot Delacour mais Séléné Deschamps.

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