PDV Margot
Je rentre chez moi et me dirige vers la cuisine. J'abandonne l'idée de faire à manger quand je vois l'état de la pièce. Des bouteilles jonchent le sol, des canettes de Coca sont entassées dans la poubelle.
Je décide de commander des pizzas.
Un peu plus tard, j'appelle ma mère pour la prévenir que le «repas» est près.
Celle-ci s'appelle Lou, elle a trente-cinq ans, pas de copain et elle joue mal, mais très très mal son rôle de mère.
Il faut dire qu'elle ne voulait pas vraiment de moi, à l'époque. Même maintenant, alors que je me force à réussir tout ce que j'entreprends, elle n'a jamais l'air fière. Fière de ce que devient sa fille unique.
Le point positif avec ma mère, c'est qu'elle dit oui à quasiment tout ce que je lui demande, tant qu'elle n'a rien à faire.
Mon anniversaire est le seize juillet, et nous sommes en juin. C'est pourquoi je demande :
— Lou ?
Elle fait la moue, le regard dans le vide. Elle a l'air à peu près consciente, assez pour ne pas aimer que je l'appelle par son prénom. Elle voudrait que je la nomme maman. Mais ce sera impossible tant qu'elle ne changera pas.
— Oui ?
— Est-ce que je pourrai organiser une soirée pour mes dix-sept ans ?
Elle me regarda attentivement et une lueur de peine et de remords, accompagnée d'un peu de scepticisme traversa son regard brun.
— Et... quand est ton anniversaire ?
Sa phrase me fait l'effet d'un poignard dans le cœur. Quelle mère oublie la date de naissance de sa fille ? Les larmes aux yeux, je réponds :
— Le... le seize. Je suis née le seize juillet.
Sous sa couche brumeuse d'alcool, le regard de Lou s'illumine soudain.
— Oui, bien sûr, que suis-je bête !
Elle se tape la tête pour illustrer ses propos.
— Du coup, tu es d'accord ?
Elle fait mine de réfléchir, et cela prend bien une minute. Elle a dû vraiment abuser de l'alcool aujourd'hui...
— Oui. À condition que tu ranges avant et après.
Enfin une phrase de mère sensée !
Je la remercie rapidement et monte dans ma chambre. À ce moment-là, la sonnerie de mon téléphone sonne.
— Margot ? fait Élise à l'autre bout du combiné.
— Oui ? je réponds.
— Viens immédiatement à l'aéroport !
— Pour quelle raison irais-je à l'aéroport à vingt-deux heures du soir ?
— Mon frère, Mar' ! Il est arrivé !
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je ne savais pas qu'Élise avait un frère ! Elle ne m'en avait jamais parlé ! Nous nous côtoyons depuis moins d'un an mais je pensais la connaître par cœur...
— Tu as un frère ?
— Ramène tes fesses, je t'attends devant !
Je dévale les escaliers quatre à quatre en faisant l'immense prouesse de ne pas tomber (saluez le génie) et prends vite-fait une veste en jean et un sac à main dans lequel je glisse mon portable.
Je décide de prendre le tramway vu que je n'ai pas encore mon permis et que faire la marche aéroport-maison ne fait pas partie de mon programme.
Arrivée là-bas, je remarque immédiatement la tignasse rousse de ma meilleure amie. Elle est accompagnée de ses parents.
— Bonjour ! je lance.
Le regard d'Élise fixe avec insistance le petit couloir de banderoles où sortent les passagers du vol de son frère.
Soudain, une silhouette apparaît. Mon cœur rate au moins trois coups dans ma poitrine.
Il est brun, avec quelques reflets roux rappelant la crinière de sa sœur. Il n'est pas extrêmement grand, mais il n'est pas petit non plus. Il est mince et possède des yeux bleu glacier magnifiques.
Je ne sais pas vraiment ce que je ressens, ça ne m'est jamais arrivé auparavant. Je sens la sueur dégouliner sur mon front et ma seule pensée à ce moment-là est «Je ne fais pas du tout fille sexy, là».
Mais on s'en fiche que je sois sexy ou pas ! C'est le frère d'Élise, bon sang, c'est le frère de ma meilleure amie !
Je me force à penser à Tristan et ça me calme. Bien qu'il me paraisse un peu fade pour des raisons que j'ignore.
Élise me regarde bizarrement, mais quand elle me voit la surprendre en train de me fixer, elle détourne rapidement les yeux.
Le garçon enlace son père et sa mère et met une bourrade à Élise. Puis il décide de prendre la parole :
— Qui est cette personne ?
PDV Théo
Bon, d'accord, il y a eu mieux dans l'histoire de la politesse. Et mon «Qui est cette personne ?» n'était pas vraiment poli. Ni accueillant. Je cherche de l'aide pour me rattraper dans les yeux de ma sœur. Elle se contente de nous regarder à tour de rôle avec ses yeux de merlan frit.
Visiblement, elle ne souhaite pas vraiment parler. C'est donc la concernée qui répond :
— Salut. Moi c'est Margot.
Elle a dit ça si sèchement qu'on pourrait croire qu'elle me hait déjà. Mais je sais qu'au fond c'est juste parce qu'elle est mal à l'aise. Je n'ai pas fait des études en psychologie pour rien !
— Théo, enchanté de faire ta connaissance.
Existe-t-il dans ce monde une phrase plus nulle, niaise, vieillot que celle-ci ? Je ne crois pas. Mais franchement, que vais-je faire de moi ? Il y a des fois où je me désespère. Vraiment beaucoup.
NDA
Hey !
Je poste une deuxième fois aujourd'hui mais bon puisque personne ne lit ben on s'en fiche...
Brrref... Lisez, commentez, conseillez, votez, abonnez-vous...
Ça me ferait vraiment très plaisir ❤️
Aliénor.
VOUS LISEZ
Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]
Roman d'amourFURTHER THAN DAWN • TOME 1 Margot a 16 ans et des poussières, elle est populaire malgré son lourd secret, une meilleure amie à l'humour douteux et un brin psychopathe et une mère qui l'exaspère. Théo en a 17, une sœur un peu spéciale et une copine l...