Chapitre 18

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PDV Séléné.

Encore une journée pourrie ! Pourvu que le temps passe vite aujourd'hui, je suis à bout. Pour commencer, ce matin, je me suis rendue compte que ma carte d'identité avait mystérieusement disparue. Génial. 

Et maintenant, je me dirige vers la maison où je travaille en temps que baby-sitter. Il fait chaud et je ne supporte pas la chaleur. J'ai la peau blanche comme neige, si bien que mon surnom le plus populaire est "vampire". 

Parce que je suis enfant de la lune.

Vous noterez l'ironie, Séléné étant la déesse grecque de la lune. Sauf que ma maladie n'a rien de mythique.

À la moindre exposition aux UV, ma peau prend une couleur écarlate, comme un coup de soleil mais bien pire, et se constelle de tâches marron irrégulières. Je peux à tout moment attraper un cancer de la peau, et mes yeux clairs sont extrêmement fragiles. C'est pourquoi je sors uniquement la nuit.

Pourquoi c'est tombé sur moi ? Franchement, je n'en n'ai aucune idée. Mes deux parents étaient sans le savoir porteurs de la maladie, et voilà. Je suis leur monstre à domicile. Même le médecin s'étonne que je ne sois pas encore morte, l'espérance de vie des personnes dans mon cas étant de vingt ans tout au plus, et il se trouve que j'en ai vingt deux.

Je laisse mes cheveux de jais encadrer mon visage et le cacher. C'est une habitude que j'ai prise, même si je sais que je ne risque rien le soir. Je n'habite pas en ville, les lumières des lampadaires la nuit m'agresseront moins la cornée que les magasins de la cité.

Je frappe à la porte. Une femme en sort, suivie de son mari et d'une petite fille.

— Ah, Mlle. Deschamps, vous voilà. 

— Appelez-moi Séléné, je vous en prie.

La jeune mère sourit d'un air compatissant. C'est une des seules familles à avoir accepté de me payer pour garder leur enfant. Les autres me voient comme un vampire, un monstre...

Le couple s'en va, en me donnant mille et un conseils vis-à-vis de leur fille. 

— Tu ressembles à Blanche-Neige ! fait remarquer celle-ci. Je m'aperçois qu'elle me regardait depuis le début. Je fonds littéralement. Jamais on ne m'avait dit ça.

— Merci !

La petite fille me demande :

— Tu t'appelles comment ?

— Séléné, je réponds. Et toi ?

— Alice.

Et elle me conduit jusqu'à sa chambre.

PDV Margot

Deux heures, trente-six minutes et je ne sais combien de secondes que j'attends dans le hall bondé de l'aéroport. Deux fois ici en un peu plus d'un mois, ça commence à faire beaucoup ! 

Lou, qui se tient derrière moi, m'intime de me calmer. J'aimerais bien, sauf que là j'attends que celle que je considère à présent comme ma rivale daigne sortir de l'avion. 

Théo est allé acheter deux Coca®. Je trouve ça gentil d'avoir pensé à moi, étant donné que dans quelques minutes (ou dans quelques heures si Rose ne se décide pas à sortir) il retrouvera sa chérie et ce sera comme si nous deux, ça n'avait jamais existé.

— Tu devrais peut-être aller lui parler, non ? me propose ma mère.

Comment arrive-t-elle à comprendre ce que je ressens ? Élise approuve d'un signe de tête.

— Je ne sais pas, hésité-je.

Ma mère me fait les gros yeux. Et Élise aussi.

— Vous êtes connectées ou quoi ?

Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant