Chapitre 24

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PDV Margot 

Floue.

C'est l'adjectif qui correspond le plus à l'état dans lequel je suis.

Brisée.

Parce que tous ces flash-backs laissent tellement de traces.

Paniquée.

Parce que chaque mot, chaque image, chaque odeur, chaque son, chaque bout de phrase dans ces souvenirs me plongent dans les abyme.

Vivante.

Parce que malgré tout j'ouvre un œil.

La lumière agresse ma cornée, m'obligeant à refermer les yeux.

Une femme brune s'approche et me prend dans ses bras. Ce n'est pas Sarah. Une larme coule sur ma joue et l'adrénaline reprend le dessus. Je me rejoue la scène qui s'est passée des années plus tôt.

Pourquoi mon cerveau n'a pas oublié ? Pourquoi ce souvenir en particulier est resté intact ? C'est injuste.

La femme me touche la tête et j'ouvre les yeux dans un sursaut. Calme-toi Margot, ce n'est pas Lemon qui te protège des jets de vitre brisée.

Je vous avec plus de précision la femme. Elle est brune, comme moi. Enfin je crois que je suis comme ça.

— Lou ? je murmure malgré moi.

Elle hoche la tête. Ma tête me lance, j'ai des fourmis dans les jambes, je ne veux voir qu'une personne.

— Théo... Où est Théo ?

Pourquoi ne se trouve-t-il pas là à mon réveil ? J'ai la tête qui tourne, une affreuse migraine et un nuage blanc cotonneux a élu domicile dans mon cerveau, m'empêchant de penser. Comme lors de l'accident. Ma mère me regarde avec un air de pitié. Que se passe-t-il ?

— Il n'est pas là, chérie, il est... parti.

J'ai dû mal entendre. Ou alors il est parti acheter de la nourriture, voir sa sœur est absente, ou quoi que soit d'autre ! Mais pas vraiment parti !

— Impossible, je murmure.

Lou hausse les épaules.

— Il m'a laissé le numéro de téléphone d'un hypnothérapeute. Je vais t'y amener.

— Non, je fais, parfaitement réveillée à présent, je veux voir Théo !

— Mais Margot, Théo est parti en Australie !

Je lui lance un regard noir et me lève précipitamment, quelque peu chancelante. Je failli tomber, me prendre le mur, trébucher sur le parquet et sur le carrelage, mais j'atteins la cuisine.

— Il doit forcément avoir laissé quelque chose ! J'en suis persuadée ! Il ne peut pas...

— Cela fait six jours qu'il est parti !

— Je m'en fiche, je vais trouver !

Je me dirige vers le hall, impatiente.

Alors je vois, sur un meuble, posé entre un cadre photo en bois et un bouquet de fleurs à moitié fanées, un bout de papier.

Il est plié en quatre.

Je le prends délicatement entre mes doigts et comprends immédiatement de quoi il s'agit.

— Maman ! Pourquoi as-tu mis le journal sur l'enlèvement ici ?

— Je n'ai jamais fait ça, tu sais bien que j'essaie d'oublier ! me répond-elle depuis la salle à manger.

Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant