Chapitre 23

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PDV Élise

Margot va me tuer de l'avoir laissé partir. Maintenant que j'y pense, tête d'autruche va me manquer. Il n'est resté que quelques mois tout au plus !

En plus, il part pile quand un a besoin de lui. Il est bête en fait. Je commence à comprendre pourquoi « autruche » est son surnom. Je ne crois pas que les autruches soient très intelligentes. Après je n'en sais rien, c'est à vérifier.

Je tends la main vers la lettre. S'il croit que je ne l'ai pas vue il me prend pour un pigeon ! Ouais, j'ai un grave problème avec les oiseaux. 

Je la déplie et lit.

Attendez... Quoi ?! Il est encore amoureux de cette... Je la déteste. Le pire c'est qu'elle est toujours là, mais cela fait quelques jours qu'on la cherche. Rose a disparu et on ne sait pas où elle est – c'est un peu le concept de « disparaître ».

Je consulte ma montre. Il est maintenant vingt et une heures.

Je ne sais pas quoi faire. Margot est dans le même état qu'avant, Tristan est revenu en larmes, mon père est ici ainsi que ma mère et je suis la seule à ne pas être impliquée, ou du moins pas comme je le souhaiterais. Ma vie n'est qu'un film nul.

Je décide de sortir de la maison. L'air frais me fait vraiment du bien. Il chatouille mes narines, mes jambes et mes bras, fait voler mes cheveux.

Je traverse les rues le sourire aux lèvres. Arrivée chez moi, je m'assois sur le canapé. La pièce est sombre et lugubre. J'allume les LEDs.

Tout en sortant mon téléphone de mon sac à mains, je prends un verre d'eau.

Je vois que j'ai reçu de nombreux messages, dont un en particulier qui attire mon attention. Je décide d'y répondre.

Pour une fois que j'étais tranquille ! Rah, je la déteste ! Si on ne la cherchait pas depuis trois jours, je ne serais pas venue ou alors il aurait fallu qu'elle insiste énormément !

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Pour une fois que j'étais tranquille ! Rah, je la déteste ! Si on ne la cherchait pas depuis trois jours, je ne serais pas venue ou alors il aurait fallu qu'elle insiste énormément !

Je nous mes Converse © orange fluo et attache mes cheveux puis je sors. La Place de Fourvière n'est pas si loin, mais je n'ai vraiment pas envie de marcher. C'est en dehors de mes capacités – ou de mes envies d'ailleurs.

En sortant, je laisse un message à mes parents pour les prévenir que Théo est parti.

Il commence à faire froid dans la rue, je n'aurais peut-être pas dû attacher mes cheveux.

Mes chaussures tapent contre le sol pavé. Le son qu'elles produisent est désagréable, j'ai l'impression d'être seule au monde, et c'est très dérangeant.

J'arrive bientôt sur la place.

La basilique de Fourvière se dresse de toute sa splendeur devant moi, mais aucune trace de Rose. Il y a cependant quelques touristes, sûrement les derniers de la journée qui ont décidé de traîner dans les rues puisque la basilique ferme à vingt heures.

Si elle m'a fait venir pour rien...

Un message coupe mes pensées.

Un message coupe mes pensées

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Je la hais définitivement. C'est clair.

J'entends soudain une voix dans la rue à côté, plongée dans la pénombre.

— Ça va ? Tu as l'air en colère...

— Maman m'a dit de ne pas parler aux inconnus, je réplique.

La voix, qui paraît féminine, commence à rire.

Une silhouette s'approche doucement, comme si elle craignait quelque chose.

Une jeune femme, brune aux yeux magnifiques, apparaît. Son doux visage, constellé comme le reste de son corps – ou du moins ce que je peux en voir car elle cache la plus petite particule de peau pour se protéger de... quoi au juste ? – de tâches marron-rouge.

Elle sourit.

— Tu dois te demander pourquoi je suis tajcee, n'est-ce pas ?

Je hoche timidement de la tête et elle me regarde avec tristesse.

— Je suis enfant de la lune.

Mais oui, bien sûr ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ? Ça doit être compliqué à vivre...

Puis je me souviens d'avoir vu son visage avant, et je me demande où.

— Je m'appelle Séléné, dit-elle pour briser le silence qui s'était formé entre nous.

C'est la fille sur la carte d'identité que j'avais volée pour Margot ! Séléné Deschamps, dix-neuf ans.

La jeune femme me regarde curieusement, comme si j'étais une étrangère – ce qui en soit est vrai. Tout ce que je trouve à dire, c'est :

— Ça doit... Être compliqué...

Elle soupire et je me reprends :

— Moi c'est Élise ! Lili si tu veux ! 

— Enchantée ! Tu n'as toujours pas répondu à ma question ; tu vas bien ?

— Oui, c'est juste que mon frère est parti et...

— Parti, dans quel sens ? s'inquiète-t-elle.

— Il a quitté la maison. Et Margot, ma meilleure amie et sa copine – ils ont beau dire, je sais qu'ils vont finir en couple – est dans une sorte de coma agité à cause d'un trouble de stress post-traumatique suite à un accident.

Elle place ses doigts fins sur ses tempes comme si cela lui permettait de mieux réfléchir.

— Je vois... Et c'est pour ça que tu étais en colère ?

Je repense à Rose et à sa mauvaise blague. Je pourrais être en train de regarder Stranger Things ou Riverdale à l'heure qu'il est !

— Et on m'a joué un mauvais tour qui m'a amenée jusqu'ici.

Séléné met une main sur mon épaule.

— Tu sais, la vie, elle est cruelle. On a l'impression qu'elle se retourne contre nous, alors que ça aurait pû arriver à d'autres. Cela ne fait pas de nous des êtres égoïstes, juste des personnes normales. La vie s'est retournée contre toi, et demain ce sera contre un autre. C'est comme l'aube. Elle apparaît puis disparaît, et revient, sans jamais s'arrêter. Pour laisser la place au crépuscule. Tu comprends ?

C'est beau ce qu'elle dit, c'est philosophique.

— Tu veux que je te raccompagne chez toi ? propose-t-elle. La nuit est dangereuse...

— Mais vous allez rentrer seule, ça reviendra au même !

Elle secoue la tête.

— Être enfant de la lune, ça a un avantage. Le fait de sortir systématiquement la nuit permet de savoir se situer mieux que quiconque.

Sur ce, elle me suit dans la nuit. 

NDA 

Et voilà le deuxième chapitre de la journée ! Ça vous a plu ?? 

Bonne journée, je vais dormir !!! 💤💤💤

Ali 🤗👑

Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant