Chapitre 22

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PDV Théo

Cela fait maintenant plusieurs minutes que j'écoute Mme Delacour relater l'histoire de Margot. Je n'aurais jamais pensé qu'elle soit aussi triste. Je me demande quand elle me l'aurait dit... Sûrement jamais. Si son cerveau tentait inconsciemment d'oublier le drame, alors elle-même aussi.

— Pour résumer, finit Lou, Margot souffre d'un trouble de stress post-traumatique.

Tristan entre à ce moment-là. Il a des cernes et un teint livide. Son tee-shirt n'a pas dû être lavé depuis plusieurs jours déjà, de même que ses cheveux excessivement gras (NDA : les derniers Margot x Tristan sont morts 😂).

— Un quoi ? mumure-t-il, inquiet.

— Un trouble de stress post-traumatique. L'accident qu'elle a vécu il y a des années à laissé des traces. Non pas physiques grâce à notre chère Lemon, mais mentales, psychologiques si tu veux. En clair, les souvenirs sont revenus très vite et très forts quand Margot a vu l'accident de Théo et moi. Et maintenant, elle souffre à cause de ses réminiscences. Les souvenirs refont surface, explique ma sœur.

Je regarde Margot, toujours allongée sur le lit. Son teint anormalement blanc, la sueur perlant sur son front, son cœur qui bat vite sous sa poitrine, ses frissons... Ce n'est plus la même.

— C'est de ta faute ! hurle soudain Tristan. Quand elle était avec moi, tout allait bien ! Il a fallu que tu viennes et...

Lou se lève précipitamment et prend la main de l'intéressé afin de l'amener plus loin. 

Je sens la culpabilité m'assaillir, il est vrai que si je n'avais rien fait,  tout se serait bien passé. Margot serait bien dans sa peau et resterait celle qu'elle est.

Mon cœur se serre, ne ne sais pas quoi faire. L'aider ? Rentrer chez moi et tenter d'oublier ? Ou... Partir ?

Oui, je sais que c'est ce que je devrais faire. Je n'ai fait que faire n'importe quoi depuis que je suis arrivé. Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ? Évidemment que c'est la solution ! Si je pars, elle... elle se mettra en couple avec Tristan et elle vivra sa vie comme elle l'entend, comme avant que je vienne avec mes problèmes.

J'ai du mal à me le dire, à l'assimiler, à le comprendre. Ce serait peut-être plus facile si je faisais semblant d'être en couple ? Elle serait sûrement triste, mais elle s'en remettrait à coup sûr. Oui, c'est ce que je dois faire même si c'est difficile. Je le sais, je la connais.

Je prends un papier dans la poche de mon jean et sors de la chambre. Toujours pas de signe de Lou et Tristan. Élise me regarde avec un air interrogateur.

— Toi, tu prépares une c*nnerie...

En effet. Pourtant, je réponds :

— Non.

Inutile de la briser elle aussi. Je l'ai fait avec assez de personnes comme ça, c'est fini maintenant.

Elle m'adresse un regard ironique et s'approche de sa meilleure amie, avec un pointe d'appréhension. J'en profite pour filer en dehors de la pièce.

Le hall est très grand, mais aussi très encombré. Moins que les autres fois où je suis rentré dans sa maison, mais tout de même. Il y a trop de meubles, disposés de parts et d'autres de la pièce sans logique, sans assortiment.

Je m'approche d'une pièce que j'identifie comme étant le bureau. Il est plutôt petit comparé au reste de la demeure, les murs bleu nuit sont incurvés sur les bords magnifiquement. Connaissant la situation financière de Margot et sa mère, je me demande comment elles peuvent avoir accès à ce genre d'habitat.

Mais ce n'est pas cela qui retient mon attention.

Non, sur le mur de gauche, à côté de la porte et à l'opposé du grand bureau jonché de livres, papiers et matériel de papèterie, est accroché en trois exemplaires, encadrés par des cadres fins laissant bien voir les écritures, un journal. J'aurais aimé ne pas le reconnaître. 

Je sors le journal que je porte systématiquement dans ma poche et le compare avec les trois autres. Le même. 

Je prélève délicatement un des trois journaux de son cadre et prends un stylo. Au dos du papier, afin qu'elle comprenne que c'est moi, j'écris :

Margot,

J'ai décidé de te laisser.

Pas parce que je suis lâche – enfin, j'en viens à me le demander – mais parce que je ne souhaite que ta sécurité, et rien de me rend plus heureux que de te savoir heureuse et en bonne santé.

J'aime Rose, finalement, et je pars la rejoindre en Australie. Prends soin de toi, j'espère que tu guériras vite.

J'ai mis trop de bazar dans ta vie, et j'essaie de le ranger, tu vois ?

Je t'en supplie, ne m'en veux pas !

Théo.

J'ai l'impression de faire la pire bêtise de mon existence. Fichue conscience ! J'aimerais qu'elle se taise de temps en temps ! 

Je plie soigneusement la lettre en quatre en essayant de ne pas la regarder. Dire que j'aimais encore Rose, ce n'était peut-être pas une bonne idée mais au moins elle ne me rappellera pas. 

De toute façon, je ne la méritais pas. Notre relation n'a pas duré plus d'un mois, quand bien même nous nous connaissons depuis plus de deux mois.

Je ne peux pas m'empêcher de penser que sans mon ex, ça ne se serait peut-être pas passé comme ça. Que Margot et moi, ça aurait pû être vrai. Mais maintenant c'est impossible, c'est trop tard.

Je marque vite sur le pied de page le numéro d'un hypnothérapeute destiné à la mère de Margot. Elle saura quoi faire. Margot a besoin d'être suivie.

Je pose discrètement le mot sur un des meubles, bien en évidence.

Je m'apprête à sortir quand une main s'abat sur mon épaule. Élise me retourne et me regarde dans les yeux.

— Que comptes-tu faire, là ? Tu ne peux pas partir maintenant !

Je ne pense pas qu'elle a compris que je comptais partir en Australie.

— En fait, je murmure, je compte repartir, là-bas...

Elle me fixe avec tristesse, désapprobation et toujours cette pointe d'ironie qui ne la quitte pas.

Elle me lâche l'épaule et chuchote à mon oreille :

— Je te rappelle que Margot n'abandonne jamais. Fais attention...

Puis elle sort sans remarquer les deux journaux restant, et le cadre arraché.

Inutile de venir la voir une dernière fois, je pense que je défaillirais en sa présence. Surtout après les avertissements de ma chère sœur. Je me dirige donc vers la voiture et démarre avant d'avoir pu changer d'avis.

NDA

J'ai pu écrire, finalement. Peut-être que je publierai un autre chapitre dans la matinée parce que je n'ai rien d'autre à faire dans mon bus 😅

J'ai rien d'autre à dire, à par MERCI à AshleyPotter56 et Elise_La_Liseuse pour lire et commenter mon livre ❤️❤️

Donc merci les filles, je vous aime 🥰🥰🥰

À peut-être dans une-deux heures !!!

Aliénor ✨✨👑

Further than Dawn I • Espoir [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant