Chapitre 13

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Certaines lumières sont ambition
Certaines lumières sont errance
Les lumières brillantes de chacun
Sont toutes précieuses
Cette nuit noire (ne te sens pas seul)
Comme des étoiles (Nous brillons)
Ne disparais pas
Car ton existence est importante
Laissez-nous briller

Peut-être que la raison pour laquelle cette nuit est si belle
Ce n'est pas à cause de ces étoiles ou lumières, mais nous 

[...]

Les étoiles brillent plus fort dans les nuits les plus profondes
Plus la nuit est sombre, plus les étoiles brillent

Mikrokosmos
BTS

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       En fin de journée, du sable commença à apparaître entre les plantes qui recouvraient le sol de la forêt. La troupe était enfin arrivée au bout du royaume de Pathopée. Entre deux arbres, on pouvait à présent observer au loin une splendide étendue de sable brillant.

       En s'avançant un peu plus, tous se rendirent compte qu'ils se trouvaient en fait sur une falaise, juste au-dessus du désert.

       — Léto, fit Éris, c'est bien toi qui viens de Charitospize ?

       — Oui ? répondit l'intéressée.

       — Tu sais par quel chemin on entre dans le désert ?

       — Il n'y en a pas. Il faut descendre par la falaise.

       Pour mieux comprendre le blanc tragique qui suivit cette réplique, il fallait simplement prendre en compte la taille de ladite falaise. À vue de nez, elle faisait la hauteur de mille huit cents sandwichs jambon beurre placés les uns sur les autres dans le sens de la longueur, soit environ une Tour Eiffel et demie.

       — Et tu le fais souvent ? demanda Icélos.

       — Bien sûr que non je suis pas folle ! C'est beaucoup trop dangereux.

       Elle releva la tête vers ses acolytes et découvrit quatre visages affolés.

       — Non mais ça doit quand même pouvoir se faire hein ...

       — Mais pas maintenant, reprit Éris. La nuit va commencer à tomber et le temps qu'on fasse descendre tout le monde, il fera déjà noir. Il vaut mieux attendre demain.

       Personne ne s'opposa à cette décision.

       Le campement fut mis en place en un rien de temps sous un ciel qui s'assombrit rapidement. En quelques minutes, ce dernier commença à se remplir de magnifiques boules de lueurs qui rayonnaient dans la pénombre. Elles étaient là, comme des ampoules pendues dans le vide, illuminant calmement la nuit, trop nombreuses pour être comptées, jamais assez pour recouvrir l'étendue infinie de la voûte céleste. En les regardant longtemps, elles commençaient à clignoter. En plissant les yeux, on pouvait les voir ouvrir leurs tentacules brillants, dansant ensemble dans l'air frais du soir étoilé.

       Les huit aventuriers étaient déjà rassemblés autour du réchaud, Hélios, Léto et Odilon la gamelle tendue vers ce dernier, se bagarrant pour être servi le premier. Icélos, une louche à la main, balança dans chacune de leurs assiettes trois pattes et deux petits pois. Ils se figèrent tous les trois devant leur festin du jour, le regard presque aussi vide que leur assiette. Avec les huit Jean-Eudes à nourrir, les réserves commençaient à se vider franchement.

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant