Chapitre 26

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So I got good at keeping secrets
I used to blend in with the crowd
But on the inside I was screaming
With you I didn't have to hide 

Only you, could see that I was hurting
Only you, ever cared to understand
Always know, that I'd do the same
I'd do anything for you, my friend
It's true

Only you
Calum Scott

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       Bras croisés, visage las, debouts à côté de la fontaine de la place du village, Gaïa et Persès regardaient les yeux fatigués leurs acolytes parader dans les rues.

       À Agapanthe, la troupe avait en effet du prendre une décision. Après l'incident du matin, les aventuriers étaient tous descendus de leur créature, mais le chemin avait continué de devenir toujours plus escarpé et glissant dans l'après-midi. Tous, même Léto avaient alors accepté l'idée que les créatures ne pourraient les accompagner jusqu'au pic. Arrivés au dernier village sur le chemin qui menait au pic, ils commencèrent à trouver des citoyens à qui léguer leurs trois énormes créatures. Bientôt, les habitants virent trois binômes d'étrangers déambuler dans les rues, une immense bête blanche les poursuivant, les accostant sans honte pour tenter de leur reléguer le bestio en ventant ses avantages spectaculaires. 

       De manière surprenante, ou parce que sûrement doués de capacités commerciales folles, ils ne mirent que trois petites heures à refourguer la totalité de leur marchandise. Très fiers d'eux, ils purent alors se remettre en route au plus vite.

       — Euh... Les gars ?

       Odilon paraissait préoccupé. La troupe avait continué son chemin vers le pic depuis quelques heures sous l'air lourd des montagnes.

       — Y a Léto qui est par terre. Je fais quoi ?

       Éris prit un instant pour souffler. Elle leva les yeux au ciel et se retourna en direction de Léto avachie au sol, les deux bras contre son corps à la manière d'une serpillière.

       — Léto ça va ? hasarda-t-elle de loin.

       Aucune réponse.

       Voyant le corps respirer, Gaïa s'avança de sa tête.

       — Léto il s'est passé quoi ? chuchota-t-elle.

       Léto mit quelques secondes à répondre.

       — Je me suis ramassée, fit-elle enfin tout bas.

       — C'est à cause de ta robe trop grande ?

       — ... Non j ...

       — Tu t'es pris les pieds dans ta robe.

       Léto ne releva pas la tête.

       — ... Oui.

       — Et je peux savoir pourquoi tu te relèves pas ?

       — Parce qu'en plus du sol je me suis pris l'humiliation en pleine tronche. J'ai plus aucune dignité c'est horrible, je t'assure, je sais plus du tout où j'ai pu flanquer mon amour-propre. En même temps si je rangeais mes affaires...

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant