Chapitre 18

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I'm done kicking out the voices in my head
Sick of fighting all these uninvited guests
Ever since they all came over
We've all kinda gotten close
I'm gonna dance with my demons
If you can't beat em join em
I know them
They know me
Together we're
The life of my party

Dance With My Demons
Blame My Youth

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       La femme qui venait d'arriver fit un rapide tour de la pièce de son regard. Ce dernier s'arrêta sur les deux jeunes gens aux cheveux plus blancs que la neige, desquels elle se rapprocha. Leur faisant face, elle baissa durant un court instant son regard et inclina sa tête. Les jumeaux firent de même.

       — Ils vénèrent les jumeaux ici ou quoi ? fit remarquer Odilon, deux bouts de mouchoirs à présent coincés dans les narines.

       — Ben c'est vrai qu'on pourrait facilement les prendre pour des dieux, fit Hélios.

       — C'est vrai. Ils sont trop beaux, s'extasia soudain Odilon

       Son menton et son nez ensanglanté en avant, il avait le regard perdu dans le bleu limpide des yeux des jumeaux. Hélios, son bandeau de hippie toujours sur la tête, prit soin de s'éloigner de quelques pas du jeune homme au Sopalin, lui jetant au passage un coup d'œil rempli de jugement.

       La mère de Léto salua ensuite de la même manière Icélos, qui répondit gracieusement comme l'avaient fait les jumeaux. La petite famille invita ensuite la troupe à se diriger vers une autre porte.

       Avant de partir, Odilon, qui n'avait toujours pas compris la chimie de sa chaise, tenta discrètement de la pousser en la percutant de trois doigts baladeurs, sans succès.

       La petite délégation entra dans une pièce minuscule à la décoration des années soixante-soixante-dix. La femme invita tout le monde à s'asseoir autour d'une table en formica où leur fut servi un généreux déjeuner. Le placard à balais, à l'allure bien plus réconfortante que les pièces précédentes, avait cependant gardé leur silence pesant. Les invités mangèrent avec le plus de discrétion possible, mâchant doucement, évitant les aliments croquants ou trop juteux, buvant avec concentration. Ils étaient tous entassés autour de la petite table, leurs genoux buttant contre ceux du voisin, chacune de leurs chaises coincée entre la table et les buffets et autres commodes qui cachaient la moitié des murs. Devant eux, leurs hôtes se tenaient toujours debout, bras croisés, les scrutant du regard.

       Plus de deux heures plus tard, alors que personne n'avait encore prononcé un seul mot, ils se retrouvèrent à l'extérieur du palais, prêts à repartir.

       — C'était sympa nan ?! fit joyeusement Léto.


       — Merci Éris !

       Les yeux brillants, Hélios observait les trois confiseries qu'Eris venait de déposer dans ses mains

       — Moi aussi moi aussi ! Appela bruyamment Léto qui n'en pouvait plus d'attendre son tour.

       Les voyageurs avaient parcouru l'immensité du désert pendant de longues heures avant de s'arrêter pour la nuit, épuisés. Un bon repas prit assis en rond autour des trois petits lampadaires les avait cependant rapidement requinqués.

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant