Chapitre 30

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Girls, so pretty and poised and soft to the touch
But God made me rough
Girls, so heavy the crown, they carry it tall
But it's weighing me down 

No, I'm fine, I'm lying on the floor again
Cracked door, you're only gonna let them in once
And you won't come undone 

'Cause a princess doesn't cry (no-oh)
A princess doesn't cry (no-oh, oh)
Over monsters in the night
Don't waste our precious time

Princesses Don't Cry
CARYS

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       Plus loin, près du buffet, un bruit de verre brisé se fit entendre. En se retournant, Éris put contempler le visage crispé d'Hélios, qui venait de faire tomber tout un plateau de verres de champagne.

       Le jeune homme avait consenti à laisser veste en cuir et pantalon cargo au vestiaire, et dans son magnifique costume trois pièces bleu pétrole à boutons et motifs dorés, il se sentait tout à coup très à découvert. À son cou avait été attaché un extravagant nœud bouffant nacré qu'il n'assumait pas du tout.

       — Psst ! chuchota lourdement Éris. Hélios viens ici !

       Hélios regarda sa sœur, sans bouger pour autant. Le pauvre garçon était totalement crispé.

       — Détends-toi ! Relaxe les épaules ! Personne ne sait qui a fait tomber le truc, on n'a qu'à dire que c'est pas toi. Allez viens par là !

       Hélios se dirigea vers elle machinalement, les mains remplies d'amuse-bouches.

       — C'est pas croyable ça ! gronda Éris.

       — Mais c'est ce costume, il me bloque. Ça me gêne. Et ça réduit mes mouvements.

       — Tu veux me faire croire que si tes mouvements étaient complètement libérés tu ferais moins de dégâts ?

       Trois coups de gong retentirent lourdement.

       — AH ! Mais pourquoi ils font ça, gémit Odilon, j'ai un acouphène maintenant.

       Une voix retentit.

       — Mesdames, Messieurs, le prince impérial, Thanatos Érèbe Atys De Coruscant, Duc de Lampyre !

       Un tonnerre d'applaudissements retentit.

       Tout en haut de l'immense escalier qui surplombait la salle, Atys appréhendait sa descente, les oreilles heurtées par les bruyants clappements de mains qui lui étaient destinés.. Le timide héritier semblait très mal à l'aise dans ses vêtements. Il n'avait jamais aimé être le centre de l'attention, et devant cette féroce armée compacte qui allait bientôt l'avaler, il réfugia son regard sur ses pieds, concentra toute son attention sur son poing droit. Là, serré dans sa paume résidait son pendentif qu'il avait attaché au dernier moment autour de son poignet, allant à l'encontre des ordres de l'impératrice.

       Le regard baissé, il commença à descendre, terrorisé. Ses yeux s'étaient ternis d'une tempête dévastatrice qu'il n'avait pas pu contrôler. S'il détestait les groupes de gens, il était absolument horrifié par les groupes de groupes de gens, et il s'avérait que c'était exactement la définition que l'on donnait aux foules. Il aurait pu tourner de l'oeil rien qu'à la vue de tous ces corps rassemblés pour le scruter. Mais il entendit enfin la voix de sa sœur retentir dans sa tête, et ses yeux s'éclaircirent. Elle lui parlait tendrement. 

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant