Chapitre 16

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When marimba rhythms start to play
Dance with me, make me sway
Like a lazy ocean hugs the shore
Hold me close, sway me more

Sway
Michael Bublé

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       — Venez danser !! fit Léto, tout à coup très enjouée.

       En guise de réponse, Persès se leva et partit. Les autres firent mine de réfléchir, histoire de s'acheter du temps. Mais c'était sans compter l'entrain de Léto, qui tira Icélos par le bras et entraîna Odilon dans son jeu.

       — Aller Odilon, on va leur montrer à quel point on s'amuse ici !

       À ces mots, l'orgueil patriotique du jeune homme prit le dessus.

       Les danses de Charitospize étaient effectivement très divertissantes. Très agréables à danser et incroyablement belles, pour peu qu'on sache les exécuter. Le patriotisme d'Odilon ne ferait cependant pas tout. Le pauvre devait encore trouver quelqu'un avec qui danser.

       — Euh... Éris ?

       — Oui ?

       — Eum...

       Le pauvre blond devint tout rouge alors qu'Éris tentait d'éviter son regard suppliant.

       — Tu voudrais bien euh...

       La jeune femme, qui n'avait aucune envie d'y aller, ne facilitait pas la tâche. Elle ne disait rien et se raccrochait désespérément au manque d'assurance du jeune homme.

       — Tu voudrais bien aller...

       Il déglutit.

       — Danser ? ... Avec Moi ?

       C'était râpé pour Éris, qui avait espéré jusqu'au bout.

       À la table, il ne resta alors plus que Gaïa et l'homme au bandage, qui se retrouvèrent dans une situation très inconfortable.

       Ils se mirent tous deux à appliquer la maintenant très classique technique de « L'humain dans l'ascenseur ». Mais toute technique a ses failles. Celle-ci par exemple ne peut être appliquée pendant plus de cinq minutes. Au bout de ce laps de temps, l'être vivant moyen commence à paniquer.

       C'est exactement ce qui arriva à Hélios.

       — Tu veux aller danser avec moi ?

       Gros blanc. Même lui ne revenait pas de ce qu'il venait de dire. Les yeux écarquillés et les poings serrés qui compressaient le vide, il tourna le dos à la principale intéressée. Les boissons dans les verres de la table tremblaient sous l'affolement du jeune homme, qui d'un coup de main rapide appela l'eau à se déverser sur son visage histoire de rafraîchir sa peau rougie de honte.

       Quand il se retourna enfin, il vit Gaïa elle aussi les yeux contemplant le néant, immobile, ne sachant pas comment réagir.

       — Mais tu sais danser ? demanda-t-elle soudain.

       — ... Non.

       Après cinq autres minutes d'ascenseur, l'affolement reprit Hélios.

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant