Chapitre 17

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Hey, oh, here she goes, either a little too high or a little too low
Got no self-esteem and vertigo, 'cause she thinks she's made of candy
Hey, oh, here she goes, either a little too loud or a little too close
Has got a hurricane at the back of her throat, she thinks she's made of candy
 

Candy
Robbie Williams

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       «C'est là !! », s'était écriée Léto. Les huit aventuriers s'étaient réveillés sous un ciel encore endormi et rapidement mis en route dans la brise du matin. Ils avaient parcouru l'immensité du désert de Charitospize pendant plus de quatre heures sous la chaleur éprouvante du soleil et avaient tous remercié les Dieux quand Ammodyte, la capitale du royaume, s'était enfin présentée devant eux. Ils déambulaient à présent joyeusement sous la ville, se baignaient avec bonheur dans les flaques d'ombres qui avaient envahi les dunes.

       Sur le dos des « Expérimentation n°376 », Persès et Hélios n'avaient toujours pas relevé les yeux de leurs ouvrages, les dévorants les uns après les autres pendant que les autres profitaient du paysage.

        Ils avaient tous revêtu des habits moins couvrants, et en l'absence de branchages Léto avait pu retrouver ses robes. Elle avait cependant dû opter pour un modèle un peu moins encombrant cette fois-ci, à cause de la chaleur. Son choix s'était porté sur une courte robe blanche dont le haut ressemblait à une chemise ancienne, avec un nœud autour du cou, et dont la jupe était très évasée. Elle venait d'apercevoir au loin la maison de ses parents et accourait à présent vers l'édifice. Ce dernier était bien plus grand que le supermarché qu'ils avaient visité. Blanc incrusté de multiples motifs dorés, il rayonnait de mille feux. Les sept compagnons de voyage de la jeune femme restèrent plantés devant l'édifice.

       — Et donc ça c'est ta maison ? demanda Odilon.

       — Oui c'est mon petit chez moi comme on dit !

       — Mmh mmh nan personne ne dirait ça ... Mais ça te dirait qu'on soit amis ?

       Léto invita toute la troupe à entrer dans son humble demeure.

       L'entrée de la bâtisse ressemblait à un parcours du combattant pour les pauvres fous qui ne possédaient rien de plus qu'une simple porte pour entrer chez eux. Deux portails en or incrustés de pierres précieuses, trois immenses patios à multiples bassins, quelques grilles en cuivre et une poignée de lourdes portes de bois et de métal défilaient devant les visiteurs depuis dix minutes. Ils arrivèrent enfin dans le vestibule de la maison, autrement qualifié de salle de bal dans le jargon des mortels.

        L'ornementation extérieure de la bâtisse ne rappelait en rien son intérieur. La troupe était entrée dans un univers vaste, vide, d'un blanc pur. Personne n'osait même plus respirer, de peur de ne faire trop de bruit. L'atmosphère ambiante inspirait respect et silence.

       Au beau milieu des escaliers qui faisaient face à la grande porte se tenait un homme. Chauve, la cinquantaine, chacune de ses mains rentrée dans la manche opposée de son costume blanc bouffant, il fixait les nouveaux arrivants.

       Il ouvrit soudain les bras, un grand sourire aussi blanc que les murs sur le visage.

       — La vache, je crois que son sourire m'a brûlé la rétine, chuchota Hélios.

À ces âmes égaréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant