Chapitre 25 Lara

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Je souris quand je vois Eli entrer dans la tente. Il se glisse à côté de moi et j'ouvre le duvet pour le transformer en couverture.

- Merci.

Je lance doucement

- De quoi ?

- De m'avoir... "calmée" tout à l'heure, après ce qui s'est passé, je veux dire.

Il passe sa main dans mes cheveux tandis que je repense à ses lèvres, son parfum, quand il a dit "chaton"...

- Tout le plaisir était pour moi.

Je sens le feu monter aux joues et je me blottis contre lui. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens en sécurité.

- Et surtout merci de ne pas me juger.

- Pourquoi est-ce que je te jugerais ? Sérieusement, entre elle et toi, tu crois qu'il y a matière à comparer ? Regarde-moi : vous n'avez rien à voir l'une et l'autre ok ? Pour ce qui s'est passée tout à l'heure, je ne vais pas te dire que tu as bien agi, mais sans déconner, tu crois sincèrement que je vais t'en vouloir de m'avoir littéralement défendu au poing ?

- ...

- C'est à moi de te dire merci.

Il colle son front au mien et me caresse le ventre en même temps. J'adore. Cette tendresse, comment j'ai pu vivre aussi longtemps sans la connaître ?

- Merci de penser que je mérite mieux que ce que j'ai eu avec Laetitia. Merci de t'être battue pour moi. Mais ce n'était pas nécessaire.

Il se relève légèrement au-dessus de moi.

- J'ai plus besoin de me battre. J'ai envie d'avancer, me lancer dans l'avenir et ne plus me prendre la tête avec le passé. Laetitia "est" mon passé.

- Et ton avenir ?

- Je pense que je n'ai même pas besoin de le dire, mais je vais quand même le faire : mon avenir, je ne le vois pas sans toi actuellement.

J'ai du mal à réaliser ce qu'il vient de dire. Je ressens la même chose, mais j'ai bien plus de mal à l'admettre... C'est fou de ne pas arriver à être honnête envers soi. Mais je veux être honnête avec lui. Donc, je n'ai pas le choix, je dois m'écouter. Pour une fois, je vais le faire. Je ferme les yeux et m'arme de courage.

- Moi non plus, je ne me vois pas sans toi.

Il prend mon visage de ses deux grandes mains et on se regarde. C'est un moment auquel je croyais ne jamais avoir droit. Je vois tout à travers les yeux d'Eli : ses peurs, sa passion, sa générosité, sa tendresse, sa colère, son amour... tout. C'est beaucoup trop pour moi tout ça... Les émotions sont trop fortes pour moi. Il m'enlace, et soudain, je craque et me mets à pleurer en silence. Je pleure de tout. De soulagement parce que je ne me sens plus seule dans ce monde, de peur parce que je ne serai peut-être pas à la hauteur, de regret, car la vie n'a pas été tendre avec nous et de bonheur, car je ne me suis jamais sentie aussi forte et vivante qu'aujourd'hui. Eli me laisse pleurer et ses caresses me calment. Il essuie les larmes qui inondent mon visage, mais je reste silencieuse.

- ... même quand tu pleures t'es belle.

Je ris à travers mes larmes et il m'embrasse.

- Repose-toi p'tit pitbull.

- C'est tout ce que tu as trouvé de plus affectueux ?

- Franchement ça te va bien.

Je prends mon oreiller et lui envoie dans la tête.

*

Le séjour au camping est terminé. On libère notre emplacement et Eli et moi disons au revoir à tout le monde.

- On se voit demain au taf !

J'enlace Nelly et lui souris. Laetitia ne m'approche même pas et charge ses affaires dans sa voiture flamboyante. Elle ne semble plus en colère ou même perfide. Cette fois, elle est triste. Vraiment triste. Je ne pensais pas dire ça, mais j'ai de la peine pour elle.

Je ne sais pas où ça va me mener avec Eli, mais je m'en moque. Le temps que je passe avec lui me suffit pour le moment.

- On fait la course ?

Je lance avec provocation

- J'ai déjà entendu ça quelque part... et qui a gagné au final ?

- Il me semble que c'était moi non ?

J'explose de rire, car il n'avait pas voulu reconnaître sa défaite.

- Tu te fous de moi ? Viens par là.

Il m'attire et me coince entre ma Ducati et ses abdos. Des idées me viennent en tête et lui aussi, car il commence à me fixer et son regard s'assombrit. Je ris, mais en réalité, je sais que ce n'est pas le moment même si j'en ai autant envie que lui...

- Je n'aurais pas été contre mais il faut que je rentre. Et puis... j'aimerais éviter qu'on nous surprenne, on n'est pas tout seul dans ce camping.

- C'est vrai.

Il calme ses ardeurs surtout quand il voit un couple d'une 50 aine d'année nous scruter. Il sourit, je prends son visage entre mes mains et l'embrasse comme si c'était la toute première fois. Le souffle court, il rouvre les yeux, mais je suis déjà en train de lui mettre son casque sur la tête, un sourire de diablotin aux lèvres

- Ah ouais... t'es comme ça... Oh, attends voir, attends qu'on se retrouve seuls tous les deux...

J'avale difficilement ma salive suite à sa menace. Il était sérieux là... J'enfile mon casque à mon tour et on quitte le camping. 

BOXING HEART (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant