- Vous excusez pas, je n'ai rien à cacher ! Et puis, ce ne serait pas la première fois ! Fit-il charmeur.
- La première fois que quoi ? Demanda-t-elle avec appréhension.
- Bah que vous me voyez torse-nu ! Répondit-il amusé.
- Ah ! Ça ! Fit-elle soulagée.
- Bah... oui. Vous pensiez à quoi ? Interrogea-t-il en fronçant les sourcils.
- Euh... bah non... à rien d'autre ! Bon, vous avez fini ? Demanda-t-elle pour détourner la conversation.
Pascal resta suspiscieux un instant, il était sûr qu'elle avait une autre idée en tête et il aurait bien aimé la connaitre mais c'était fichu, Florence était partie sur un autre chemin. Elle n'était pas facile à faire parler mais il la connaissait bien, il la connaissait quasiment par coeur même et il était sûr qu'à un moment ou un autre, il arriverait à la mettre en confiance afin qu’elle s’ouvre un peu car lui était prêt mais il attendrait le bon moment.
Il laissa alors filer.- Presque fini sauf... fit-il en tendant la chemisette vers elle avec une petite moue.
Florence regarda la chemisette, puis Pascal en le fixant quelques secondes. Elle finit par sourire tout en montant les yeux au ciel. Bien sûr, elle ne pouvait que capituler.
- N’en profitez pas trop quand même !
- Moi ? Jamais ! J’ai pris une chemisette pour que ce soit plus facile à mettre mais pour les boutons, j’ai pas de solutions avec une seule main...
- Mmmm ! Fit-elle, pas dupe.
Elle attrapa la chemisette, en défit les boutons puis s'approcha de lui, son coeur prit alors quelques tours. Le fait de réduire la distance entre eux, sans parler du regard que Pascal posait sur elle, ne pouvait que la perturber à chaque fois. Elle devait se concentrer sur sa tâche et fit abstraction de ces éléments perturbateurs.
Florence enfila d'abord le bras invalide de Pascal dans la première manche, en y allant avec tact et douceur, comme elle savait si bien le faire. Puis elle fit glisser la chemisette dans le dos de Pascal pour atteindre son autre épaule et lui fit enfiler la seconde manche. Leurs corps n’avaient pas d’autres choix que de se frôler, Florence devait le manipuler avec délicatesse et sentir la douceur de sa peau sous ses mains était très agréable, elle devait vraiment se faire violence pour ne pas succomber, non elle ne devait pas... en tout cas pas si tôt.
Elle remit en place le col de Pascal, tout en lui jetant un rapide coup d’œil, son regard, si envoûtant, était toujours posé sur elle. Florence rebaissa les yeux et boutonna un à un chaque bouton.
Ses gestes étaient si légers et si doux que des frissons parcouraient le corps de Pascal de part en part.
Lorsque Florence eut fini, elle se pressa de retirer ses mains de ce corps qui lui plaisait de plus en plus et recula de quelques pas.
- Bah voilà ! C’est parfait ! Vos affaires sont prêtes ?
Pascal était toujours plongé dans ce sentiment de bien-être qu’elle venait de lui faire vivre et eut du mal à en sortir.
- Pascal ? Tout va bien ?
Il sortit de sa bulle, affichant un sourire béat.
- Hein ?... Heu... Oui, oui, parfaitement bien !
- Ah ! Tant mieux ! On va pouvoir y aller ou vous avez autre chose à prendre ?
Florence récupéra sa valise et l’emporta à l’entrée.
Pascal la suivit.- Non, ça devrait le faire. Et puis, si j’ai oublié quelque chose, on n'a pas loin pour revenir. On peut y aller.
- Très bien. J’emmène votre valise dans la voiture. Dit-elle en jetant un dernier coup d’œil au tableau de photos.
Elle fila à la voiture, chargea la valise et attendit patiemment que son collègue la rejoigne.
Pascal fit quand même un dernier petit tour, s’arrêta devant une commode, de laquelle il ouvrit un tiroir et glissa quelque chose dans sa poche. Puis constatant qu’il n’avait rien oublié d’autre, il se dirigea vers la sortie et ferma sa maison à double tour. Il rejoignit enfin Florence dans la voiture. Elle l’aida de nouveau à s’attacher et ils partirent faire quelques courses.
Le passage au supermarché déclencha quelques divergences, qui furent vite soldées, Florence ayant décidé de capituler. En effet, Pascal était sûrement le mieux placé pour choisir les provisions dont ils avaient besoin. Ils s’étaient mis d’accord sur leurs futurs menus, bien qu’en premier lieu Florence avait tenté de lui proposer de faire simple mais Pascal n’avait pas cédé. Et malgré son bras pour le moment en écharpe, il comptait bien préparer de bons petits plats ou du moins dans un premier temps, se faire aider de Florence pour leur cuisiner de vrais plats. Impossible pour lui de manger des plats tout prêts, quel sacrilège ! Et après toutes ces semaines à l’hôpital, il était temps de se remettre à la cuisine, il en avait besoin, et de retrouver un équilibre alimentaire qui lui avait manqué. Non pas que les repas de l’hôpital étaient immangeables mais ce n’était pas non plus folichon !
Ils complétèrent le tout de quelques produits indispensables à la vie courante et ils passèrent à la caisse. Après avoir déposé tous les articles sur le tapis, Florence fila en bout de caisse et remplit les sacs, aidée du mieux qu’il pouvait par Pascal. Et alors que l’hôtesse de caisse leur indiqua le montant à régler, Pascal sortit sa carte bleue.
- Bah non Pascal ! Je vais payer.
- Ah non non non ! C’est moi qui m’impose chez vous, qui vous oblige à prendre de la ”vraie” nourriture donc c’est moi qui paye ! Répondit-il moqueur.
- Pffff ! De la vraie nourriture... Fit-elle en levant les yeux au ciel. Je sais aussi cuisiner un minimum, c’est juste que je n’en ai pas le temps !
- Ah oui ? Bah c’est parfait, vous allez avoir le temps de me montrer vos talents de cuisinière !
- Mais sans problème !
Pascal sourit, il aimait bien l’emmener sur ce terrain. C’était aussi ces petits moments de taquinerie entre eux qui aidaient à renforcer leur complicité. Entre petites piques, échanges de regards et sourires malicieux, ces moments étaient un bonheur pour tous les deux.
Florence ramassa les dernières affaires puis ils filèrent à la voiture, chargèrent les courses dans le coffre et rentrèrent enfin chez Florence.
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Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche
FanfictionUne enquête en montagne, un blessé, des sentiments inavoués...