Chapitre 32

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La nuit de nos deux partenaires fut courte et agitée. Ils avaient tout de même réussi à dormir quelques heures mais le réveil fut difficile. Malgré cela, l'envie de commencer cette nouvelle journée était bien présente et rien que l'idée de retrouver l'autre sous peu les motivait à se préparer.

Le petit-déjeuner prit, ils se préparèrent en simultané, telles deux âmes connectées, sans même le savoir. Et chacun quitta son domicile pour prendre la direction du commissariat.

Une fois n'était pas coutume, c'est ensemble qu'ils arrivèrent devant le commissariat. Ils auraient voulu se donner rendez-vous qu'ils n'auraient pas fait mieux.

Florence coupa le contact, sortit de sa voiture et resta un instant, sourire aux lèvres, à observer Pascal arrêter sa moto et se départir de son casque. Ce ne fut que lorsqu'il se tourna que son regard fut happé par une vague d'un bleu si intense qu'il s'immobilisa sur place. Puis d'un même geste, un sourire se profila sur leurs visages et ils entamèrent le chemin vers le commissariat dans un même élan, se retrouvant quelques pas plus loin côte à côte.

- Bonjour Commissaire !

- Bonjour Pascal ! Comment s'est passée cette première nuit de retour chez vous ?

Il la détailla quelques secondes, remarquant les marques du manque de sommeil sous ses yeux, les mêmes qui devaient également orner son propre visage, et pensa qu'elle aussi avait dû passer une nuit difficile. Mais il se rassura en se rappelant que cette situation, si tout se passait bien, ne durerait seulement que quelques jours. Son sourire s'agrandit rien qu'à cette pensée.

- J'ai eu mieux... mais j'ai eu pire aussi. Il faut le temps de reprendre un nouveau rythme. Et vous ? Avez-vous apprécié cette première soirée de nouveau enfin seule chez vous ?

Elle le regarda de côté, son sourire s'effaça à demi, le sentiment de solitude qu'elle avait ressenti la veille, lui revint en pleine figure comme un boomerang. Mais le sourire éclatant qu'affichait Pascal lui fit reprendre conscience que ce ne serait en principe que temporaire alors son sourire réapparut de plus belle.

- C'était... différent et comme vous le dites si bien, il faut le temps de reprendre un nouveau rythme mais... vous m'avez un peu manqué ! Lui confessa-t-elle comme dernière balle, avec un petit sourire en coin, avant de pousser la porte du commissariat.

Elle pénétra dans le hall tout en saluant Sissi, laissant Pascal figé sur place un court instant, les yeux ébahis par ce qu'il venait d'entendre. Puis reprenant ses esprits, il poussa à son tour la porte pour lui emboîter le pas à grandes enjambées, saluant tout juste Sissi au passage.

- Quoi ! Attendez Fl... heu Commissaire !

Florence tourna la tête vers lui, l'air intrigué, tout en continuant d'avancer mais plus lentement afin qu'il se rapproche.

- Comment ça juste "un peu" ? Demanda-t-il faussement vexé.

Elle se tourna alors vers lui en levant les yeux au ciel, puis entra dans son bureau non sans lui avoir lancé un dernier regard et un sourire charmeur.

Pascal était heureux de retrouver leurs échanges, leurs dragouillages comme il aimait les appeler.

Il était dans ses pensées et repassait en boucle la fin de sa phrase "vous m'avez un peu manqué". Il était certain de ce qu'elle venait de lui envoyer en plein visage mais n'en revenait toujours pas. Ce n'est que lorsque Jean-Paul lui tapa sur l'épaule pour le saluer qu'il sortit de sa bulle.

- Salut Pascal ! Tout va bien ? On dirait que tu as vu un fantôme enfin un charmant fantôme vu ton sourire.

- Charmant oui... enfin non... enfin bref, oui, ça va et non, je n'ai pas vu de fantôme.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant