Chapitre 23

951 33 16
                                    

Deux semaines s'étaient écoulées avec le même rythme, passage de l'infirmière qui prenait fin et séances de kiné pour Pascal, journées à rallonge au bureau pour Florence ne lui laissant que peu de temps pour tenir compagnie à Pascal, leur enquête progressant difficilement. Mais Pascal comprenait, c'était le boulot.

Ils avaient tout de même mis en place un petit rituel afin d'optimiser du mieux possible les quelques heures quotidiennes que Florence passait chez elle.

Dans la journée, Pascal profitait du temps libre qu'il subissait pour préparer les diners, il savait pertinemment que les déjeuners de Florence ne devaient pas être très réguliers, ni très équilibrés. Il prenait un véritable plaisir à cuisiner (pour une fois qu'il avait le temps !) et d'autant plus si c'était pour Florence. Le reste du temps, il le passait à éplucher les éléments transmis par ses collègues pour leur donner un coup de main. Ce n'était pas vraiment autorisé mais un cerveau de plus n'était pas de trop dans cette affaire et au moins, Pascal ne se sentait pas inutile.

Pour Florence, les journées s'enchainaient sans répit. Elle se levait très tôt pour arriver avant tout le monde au commissariat, n'en repartait que vers vingt heures et rentrait directement chez elle, retrouver le calme de sa maison et chaque jour un peu plus la douce présence de Pascal. Elle qui, au départ, pensait que cette cohabitation ne tiendrait pas deux jours, qu'elle n'arriverait plus à le supporter et qu'elle lui demanderait de trouver une autre solution, elle se surprenait à apprécier cette situation et à prendre goût à ce que Pascal soit là chaque soir. Bien sûr, ce n'était que provisoire et elle se doutait bien que lorsque tout rentrerait dans l'ordre et que Pascal reprendrait le travail, il retournerait chez lui et rien ne serait plus pareil alors elle profitait de chaque seconde.

La situation actuelle faisait qu'ils ne se voyaient qu'un peu le matin, Pascal s'obstinant à se lever tous les matins alors que Florence lui suggérait de se reposer et qu'un peu le soir où, en général, après avoir diné tout en se racontant leur journée respective, ils s'installaient au salon afin de faire un point et réfléchir à deux sur l'enquête. C'était peu et pas vraiment ce qu'avait imaginé Pascal mais il savourait déjà le peu de temps passé avec Florence. Et puis, ils allaient bien réussir à la résoudre cette fichue affaire... enfin il espérait que ça arrive avant qu'il ne rentre chez lui lorsqu'il serait complètement rétabli. Et ce moment approchait de plus en plus.

Florence et Pascal avaient quand même réussi à instaurer quelques rares moments lors de certaines soirées un peu plus calmes mais l'enquête en cours prenait une grande place dans leur emploi du temps commun. Et tous les deux appréciaient ce moment, bien qu'axé principalement travail, où une certaine complicité, plus intime qu'avant, s'installait doucement entre eux chaque jour passant.

Lorsqu'enfin, après ces deux semaines intenses et très ciblées sur l'enquête, un élément important vint débloquer l'affaire, ce qui les amena à clore cette enquête en seulement quelques heures.

Les équipes s'étaient regroupées autour du procureur et de la commissaire qui tenaient à les féliciter. Florence appela Pascal afin qu'il puisse également recevoir les éloges de ses supérieurs, sa participation, même à distance et non officielle, avait grandement aidé ses collègues.
Avant de raccrocher avec Pascal, Florence l'informa qu'elle allait libérer ses équipes plus tôt et qu'elle rentrerait après. Les félicitations terminées, Chappaz offrit un verre à ses officiers.

La tension des semaines passées disparut doucement de leurs épaules et les policiers pouvaient enfin souffler. Florence suggéra à ses collègues de rentrer car tous l'avaient amplement mérité. Elle aussi avait besoin de se poser et espérait bien passer un peu plus de temps avec Pascal car malheureusement, jusqu'à maintenant le destin en avait voulu autrement. Et la roue tournait enfin alors elle comptait bien profiter de l'occasion.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant