Chapitre 3

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Le téléphone de Cassandre sonna.

- Oui Marchand. J'vous mets sur haut-parleur, je suis avec Roche. Allez-y Marchand.

- Oui commissaire. Bon, on a regardé les vidéos de ces derniers jours et hier après-midi, Madame Cardon a eu une vive altercation avec une jeune femme, qui d'après le personnel de l'hôtel ne faisait pas partie des clients.

- Ok Marchand, vous pouvez nous envoyer une photo de la jeune femme. Autre chose ?

- Oui. Pratiquement tous les soirs depuis leur arrivée à l'hôtel, les Cardons se sont rendus dans une pièce au sous-sol de l'hôtel. Et en visionnant les vidéos, on voit un homme seul entrer dans cette pièce peu de temps avant que les Cardon n'arrivent.

- Bien Marchand, essayez de voir avec le gérant de l'hôtel ce que c'est que cette pièce et ce qui pouvait bien s'y passer.

- Heu... dis Jean-Paul, et l'homme ? Vous avez son portrait ? Demanda Roche.

- C'est difficile Pascal, il n'est jamais de face. On continue les recherches.

- Ok, merci Jean-Paul.

- Très bien Marchand. A plus tard.

- A plus tard, Madame la commissaire.

Roche, entre temps, avait reçu la photo de la jeune femme.

- Bon Commissaire, je pense qu'on peut reconvoquer Barbara Cardon. Dit-il en lui montrant la photo.

- En effet, elle ne nous a pas tout dit. Vous aviez peut-être raison.

- Oui comme souvent ! Fit-il avec un sourire moqueur.

- Oh ça va, on se calme hein, vos chevilles vont enfler ! Dit-elle en haussant les sourcils.

- Je plaisante Commissaire !

- Allez, rappelez-la, Pascal, qu'on la cuisine un peu.

- Bien Commissaire.

Trente minutes plus tard, la jeune femme était en salle d'interrogatoire. Cassandre et Roche entrèrent dans la salle, Roche resta debout, dos à la fenêtre.

- Rebonjour Mademoiselle Cardon, il semble que vous ne nous ayez pas tout dit tout à l'heure. Dit Cassandre en s'asseyant face à la jeune femme.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez ?!

Elle posa un dossier sur la table et en sortit une photo de la jeune femme et de sa mère à l'hôtel.

- Je ne comprends toujours pas !

Roche approcha alors un ordinateur pour lui montrer la vidéo que Marchand leur avait transmis un peu plus tôt. A la vue des images, le visage de Barbara se décomposa.

- Alors Mademoiselle Cardon ? Vous pouvez nous expliquer maintenant ? Demanda Roche.

- Oui, c'est vrai, je suis allée voir mes parents à l'hôtel pour tenter de les convaincre à nouveau. Je savais qu'ils avaient cet argent sur eux, même plus, mais c'était toujours un refus catégorique. Alors j'ai dit à ma mère qu'ils ne me reverraient plus. Et je suis partie.

- Et qu'avez-vous fait après ? Interrogea Cassandre.

- J'ai repris la navette vers 19 heures pour redescendre sur Annecy et je suis rentrée chez moi. Et comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'ai passé la soirée seule chez moi devant la télé.

- Avez-vous un permis de port d'armes ? Demanda Roche.

- Non, je n'ai jamais touché à une arme de ma vie.

- Savez-vous pourquoi vos parents étaient descendus dans cet hôtel ? Avaient-ils rendez-vous avec quelqu'un ?

- Non, je ne sais pas. Ils venaient tous les ans dans cet hôtel.

- Très bien, Mademoiselle Cardon. Ça ira pour le moment. Vous ne bougez pas de la région au cas où on aurait encore besoin de vous.

- D'accord. De toute façon, avec le décès de mes parents, je vais avoir des choses à régler. Au revoir Commissaire, Capitaine.

- Au revoir Mademoiselle Cardon.

Elle quitta le commissariat.

Cassandre et Roche retournèrent devant le tableau.

- Alors Commissaire, qu'est-ce que vous en pensez ?

- Je ne sais pas... Je ne la vois pas tuer ses parents et si c'était leur fille qui avait tiré, pourquoi fuir ? Et ils lui auraient plutôt fait face, non ?

- Oui, je pense aussi. Mais pour l'instant on n'a rien d'autre. A part peut-être...

- Oui Pascal ?

Cassandre se tourna vers Pascal et lui fit face, le regard intrigué.

- Bah, à part peut-être... notre type du sous-sol.

- Oui, vous avez raison, faut vraiment qu'on trouve qui est cet homme.

- Vous voyez, vous l'avez encore dit ! Dit-il le regard charmeur.

- C'est une expression Pascal ! Répondit Cassandre, n'ayant pas trouvé meilleur argument.

Sissi arriva à l'entrée du bureau et observa un instant ses supérieurs. Ils ne l'avaient pas entendu arriver. Le temps semblait suspendu pour eux, ils étaient toujours face à face, un silence s'était installé et chacun était plongé dans le regard de l'autre. Dans leur bulle, rien ne semblait pouvoir les perturber.

Sissi recula de quelques pas, puis refit une entrée plus bruyante.

- Commissaire, j'ai un nom connu de nos services dans les clients de l'hôtel.

Cela les sortit de leur bulle, Cassandre secoua la tête, histoire de retrouver ses esprits.

- Heu... oui Major. Et qui est-ce ?

- Gérard Taupin. Déjà condamné pour chantage, vol et meurtre.

- Tout ça ? Beau palmarès ! Dit Roche.

- Oui et à chaque fois, il s'en est pris à des familles aisées. Expliqua Sissi.

- L'enveloppe retrouvée dans la chambre des Cardon, c'était peut-être pour ça ! Peut-être qu'ils les faisaient chanter ? Dit Roche.

- Peut-être mais pour quelle raison ? Va falloir creuser cette piste. Bon, nous on va aller voir le procureur pour le debrief et en savoir un peu plus sur ce Taupin. Vous venez Pascal ?

- J'arrive Commissaire.

Deux heures plus tard, Nicky et Marchant avaient terminé à l'hôtel et avaient pris la navette pour redescendre en ville. Ils étaient de retour au commissariat lorsque Cassandre et Roche revinrent de chez le procureur Chappaz.

Sissi transmit le portrait de Taupin à Nicky afin qu'elle compare avec la photo qu'ils avaient de l'homme qui entrait dans la fameuse pièce. Et à priori, ça collait.

Il ne leur restait plus qu'à retourner à l'hôtel afin de retrouver ce Taupin. Sissi avait appelé afin d'être sûre qu'il y était toujours. Le réceptionniste lui répondit qu'il devait toujours être présent car ses affaires étaient toujours dans sa chambre mais qu'il ne l'avait pas vu de l'après-midi. Il se rappelait qu'il lui avait demandé s'il y avait un refuge pas loin de l'hôtel.

Cassandre et son équipe décidèrent donc d'y aller sans tarder, s'ils attendaient un jour de plus, leur suspect finirait par s'évanouir dans la nature. Ils s'équipèrent de gilet par balle sachant que Taupin était armé, il valait mieux prendre ses précautions.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant