Chapitre 7

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Cassandre arriva alors au dernier souvenir marquant de cette première année, l'hospitalisation de Roche suite à des tirs qu'il avait reçus.

- Dès ma première année avec vous, vous avez quand même réussi à vous faire tirer dessus. Vous vous en êtes bien sorti mais vous m'avez fait si peur. J'ai vraiment compris que je commençais à tenir à vous lorsque je vous ai vu allongé sur ce lit d'hôpital. Je ne pensais pas que ça me ferait aussi mal de vous voir avec tous ces tuyaux. Et puis ça nous a permis de nous rapprocher un peu avec votre mère. Mais après votre sortie d'hôpital, vous nous en avez fait voir de toutes les couleurs. J'étais en colère contre vous, de vous voir replonger dans ce passé qui vous avait fait tant souffrir, je ne comprenais pas... la jalousie aussi peut-être. En réalité, j'avais peur de vous perdre, que vos vieux démons ne refassent surface et vous emportent à nouveau. Mais heureusement vous êtes resté, quel soulagement ça a été. Votre présence me devenait indispensable.

 Votre présence me devenait indispensable

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Comme si j'avais fait exprès de me faire tirer dessus ! Moi non plus je ne comprenais pas votre réaction, j'aurais dû le voir pourtant mais le retour de Joséphine m'avait totalement déstabilisé, je la croyais morte par ma faute et voilà qu'elle ét...

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Comme si j'avais fait exprès de me faire tirer dessus !
Moi non plus je ne comprenais pas votre réaction, j'aurais dû le voir pourtant mais le retour de Joséphine m'avait totalement déstabilisé, je la croyais morte par ma faute et voilà qu'elle était ressuscitée. J'avais juste l'impression que ma mère, comme vous, ne vouliez que l'éloigner à nouveau, j'avais une dette envers elle, enfin je le pensais. Et je n'ai pas compris tout de suite que vous ne vouliez que me protéger. Je m'en veux de vous avoir blessées, maman et vous.

Il commençait à se faire tard, Florence n'avait pas mangé. Sarah qui passait par là, lui apporta un plateau repas. Elle ne pouvait pas rester le ventre vide. Elles n'échangèrent aucune parole, leurs sourires suffisaient. Florence lâcha à contrecoeur la main de Pascal puis se rapprocha de la table où Sarah avait posé le plateau.

Pascal ne sentait plus la chaleur autour de sa main et n'entendait plus la douce voix de Florence. Son cœur s'emballa, que se passait-il ?
Florence était-elle partie sans rien dire ? Avait-il sombré dans un coma plus profond ? Ou bien était-il mort ?
Il se concentra pour tenter de percevoir le moindre petit son, lorsqu'il entendit tout à coup des bruits de couverts et de quelqu'un qui mange. Son rythme cardiaque se calma. Au moins, elle était là et elle prenait des forces, il était rassuré.

Florence mangea rapidement puis reprit place auprès de son capitaine. Elle reposa sa main sur celle de Pascal puis de l'autre, elle caressa délicatement son visage. Il semblait si paisible. Ce qu'elle ne savait pas c'est que c'était sa présence qui le rassurait. Elle lui sourit puis reprit son monologue.

- Quand je repense à cette première année, je n'aurais jamais imaginé rester aussi longtemps.
Et maintenant, pour rien au monde je ne voudrais repartir et vous y êtes pour beaucoup cher Capitaine. Vous m'avez apprivoisée... une larme coula sur sa joue... ne me laissez pas trop longtemps toute seule.

Moi non plus je n'aurais pas imaginé une seule seconde lors de votre arrivée que vous seriez restée mais je ne regrette pas un instant, au contraire...
Je voudrais tellement me réveiller mais j'y arrive pas, j'ai besoin de vous Florence !

Un frisson parcourut Florence comme si quelqu'un avait prononcé son prénom. Elle scruta les alentours mais personne, elle devait avoir rêvé. Elle se tourna de nouveau vers Pascal.

- Vous vous souvenez, on faisait notre jogging tous les matins, c'était une bonne habitude pour notre santé et j'appréciais ces petits moments, seuls tous les deux. Pourquoi a-t-on arrêté ? J'm'en souviens même plus. Faudra qu'on reprenne cette petite habitude, hein Capitaine !

Quand vous voulez Commissaire ! Moi non plus, je ne sais plus pourquoi on a arrêté

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Quand vous voulez Commissaire ! Moi non plus, je ne sais plus pourquoi on a arrêté.

- Et pour en revenir à Paris, je ne vous l'ai jamais dit mais ce qui m'a convaincu que ma vie était désormais à Annecy, c'est ma fameuse soirée annuelle de l'école de police. J'y allais, tellement sûre de retrouver mes repères, et tout s'est effondré dès mon arrivée à cette fichue soirée. Quelle déception, toutes ces personnes de ma vie d'avant, si dédaigneuses, j'avais l'impression d'être à leurs yeux juste celle qui sortait de sa province pour venir faire un tour à la capitale. Je n'ai pas pu rester plus longtemps, je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi ici à Annecy et retrouver les personnes qui tenaient vraiment à moi, retrouver mes amis... et Vous retrouver. Au moins ici, je me sens appréciée pour ce que je suis et pas parce que je suis commissaire. Vos regards ne trompent pas, ils ont changé au fil du temps et sont si importants à mes yeux. Et le vôtre... Le vôtre me manque tellement, c'est dans ces moments là qu'on se rend compte des petites choses qui sont en fait importantes.

Son coeur se serrait, les larmes montaient et envahissaient ses yeux bleus azur. Elle serra un peu plus fort la main de Pascal.

La tristesse envahit Pascal, il sentit la main de Florence se resserrer sur la sienne. Il n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras, la réconforter et la regarder dans les yeux, lui confirmer tout l'amour qu'il avait pour elle. La rage d'être enfermé dans ce corps inerte lui devenait de plus en plus insupportable. Mais toujours rien, pas le moindre signe de réveil si ce n'est une larme qui coula sur sa joue.

Florence regarda avec tristesse le visage de Pascal et aperçut la larme glisser sur sa joue. Son cœur rata un battement. Comment était-ce possible ?

- Pascal, vous m'entendez ? Je suis là avec vous, je ne vous lâcherai pas mais faut vous réveiller maintenant. Dit-elle un sanglot dans la voix.

Elle posa doucement sa main sur la joue de Pascal et recouvrit la larme, sa caresse se fit plus tendre et délicate. Il fallait qu'il sache qu'elle était là et qu'elle prenait soin de lui. Elle se leva et avança son visage vers celui de Pascal. Elle resta un instant immobile, le regard figé, elle sourit puis déposa un baiser à la commissure de ses lèvres. Un baiser un peu appuyé mais tendre pour qu'il se batte et sorte de cet état. Elle se recula un peu dans l'espoir d'observer ne serait-ce qu'un infime mouvement sur son visage mais toujours rien. Elle se rassit tenant toujours fermement sa main.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant