Chapitre 2

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Malgré le froid, malgré le bruit de l'engin et malgré les secousses, Cassandre était bien. Elle ferma les yeux, resserra son étreinte et s'appuya davantage contre le dos de son capitaine, elle était vraiment bien. Roche ressentit ce rapprochement et sourit sous son casque, il appréciait ce contact avec sa commissaire mais le voyage ne dura pas assez longtemps à son goût, ni à celui de Cassandre, déçue de devoir se séparer de Roche.

Il aida Cassandre à descendre de la motoneige, puis ota son casque. Cassandre n'arrivait pas à défaire la boucle de son casque, ses doigts étaient engourdis malgré les gants. Roche se mit face à elle et souleva la visière de son casque afin de voir ses beaux yeux bleus, le coeur de Cassandre s'emballa.

- Besoin d'aide, Commissaire ? Demanda Roche en plongeant dans son regard.

- Oui.

Elle était tellement troublée qu'elle ne put rien répondre de plus. Il ressentit son trouble. Il enleva ses gants, passa sa main sous son menton pour lui faire lever légèrement la tête afin d'atteindre la boucle, puis la déclipsa en prenant soin de frôler la peau de son cou avec ses doigts. Un frisson parcourut le corps de Cassandre et ce n'était pas dû au froid. Leurs regards ne s'étaient pas quittés d'une seconde. Roche retira délicatement le casque de Cassandre et elle secoua la tête pour replacer ses boucles rousses. Il s'écarta à regret afin de ranger les casques dans le coffre de la motoneige.

- Merci Capitaine ! Dit-elle en souriant.

Il se retourna vers elle et la fixa.

- Je vous en prie Commissaire ! Répondit-il du même sourire.

Le soleil commençait à percer et réchauffait les corps engourdis.

De retour au parking du Pic, les corps des victimes furent chargés dans les ambulances et partirent pour l'IML.

De leur côté, Cassandre et Roche remontèrent en voiture et rejoignirent le commissariat où ils retrouvèrent Sissi et Batelier.

Ils avaient bien avancé dans l'exploration des fadettes, un numéro revenait très régulièrement et plusieurs fois par jour sur les deux portables des victimes. Sissi avait découvert qu'il s'agissait de la fille du couple. Cassandre la fit convoquer.

Maleva et Marchand, après avoir mené leur enquête à l'hôtel du Chamois, appelèrent Cassandre.
Ils avaient découvert que Monsieur et Madame Cardon logeaient bien à cet hôtel depuis cinq jours et devaient repartir dans deux jours. Maleva et Marchand avaient fait le tour de la chambre du couple. A priori, elle n'avait pas été fouillée et ils avaient trouvé une enveloppe avec une grosse somme d'argent. Le reste n'avait rien donné, leurs affaires personnelles étaient toujours rangées dans le placard, un relevé d'empreintes allait alors être fait par la PTS. Marchand et Maleva attendaient maintenant pour visionner les vidéos surveillance. Ils rappelleraient dès qu'ils en sauraient plus.

La fille des Cardon, Barbara, arriva au commissariat vers 14 heures. Cassandre lui annonça comme elle le put le décès de ses parents. Elle parut surprise, quelques larmes glissèrent sur ses joues.

- Quoi ? Mais ce n'est pas possible !

- Mademoiselle Cardon, je suis désolée mais je vais devoir vous poser quelques questions. Ça va aller ?

Elle se calma et essuya ses larmes d'un revers de la main.

- Oui, allez-y.

- Mademoiselle Cardon, Quand avez-vous parlé à vos parents pour la dernière fois ?

- Heu... hier matin, j'ai eu ma mère au téléphone. On s'est encore engueulées, j'avais besoin d'argent mais ils ne voulaient plus m'en prêter.

- Et pourquoi vous aviez besoin d'argent ? Demanda Roche

- Je viens de monter ma boite de pub, c'est un peu difficile pour trouver mes premiers clients et j'avais besoin de cinq mille euros pour un contrat mais mes parents ont refusé.

- Vous savez pourquoi ils ont refusé ? Interrogea Cassandre.

- Ils disaient qu'ils m'en avaient assez donné et que je devais me débrouiller par mes propres moyens.

- Vous avez dû leur en vouloir ? Continua Cassandre.

- Un peu parce qu'avec ce futur contrat, ma carrière allait décoller mais ils n'ont rien voulu savoir.

- Vous étiez où, MademoiselleCardon, hier soir entre 20 heures et 22 heures ? Demanda Roche.

- Chez moi, seule devant la télé. Pourquoi ? Vous m'accusez d'avoir tué mes parents ? Mais j'aurais jamais pu faire ça, même si je leur en voulais.

- C'est juste la procédure. Savez-vous si quelqu'un leur en voulait, avaient-ils des ennemis ?

- Non, pas à ma connaissance. Ils avaient de l'argent donc il y avait des jaloux mais delà à les tuer, c'est impossible.

- Très bien, ça ira, vous pouvez y aller. Je vous demande juste de rester dans le coin, on vous rappellera.

- D'accord, merci. Je peux voir mes parents ?

- Désolée, pas pour le moment mais vous serez prévenue dès que ce sera possible.

- Très bien. Au revoir Commissaire.

- Au revoir Mademoiselle.

Cassandre et Roche retournèrent dans l'open-space et commencèrent à compléter le tableau en apposantdes photos. Tout d'abord, celles des deux victimes, puis celle de leur fille.

- Je ne pense pas qu'elle soit coupable. Dit Cassandre.

- Elle a quand même un bon mobile et pas d'alibi. Répliqua Roche.

- Oui, je sais. Bon, on creuse un peu plus sur la vie de notre couple, boulot, amis, amant, loisirs, compte en banque... Trouvez-moi tout ce que vous pouvez.

- Bien commissaire ! Répondirent en choeur Roche, Batelier et Sissi.

Cassandre s'installa dans son bureau et reprit le dossier depuis le début.

Roche toqua à la porte.

- Oui, entrez !

- Tenez commissaire, un café.

- Merci Pascal ! J'en ai bien besoin. Soupira-t-elle.

Il sourit.

- Bon, est-ce que vous avez trouvé quelque chose ?

- Nicky nous a transmis la liste des clients de l'hôtel présents ces jours-ci et Sissi cherche dans nos fichiers si elle trouve des noms connus de nos services.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant