Après quinze minutes de route, Florence se gara dans la rue qui n'était pas éclairée et qui lui permettait donc d'apercevoir le filet de lumière qui perçait entre les lames des volets.
Le trac, malgré le fait qu'elle soit sûre d'elle, lui tordait le ventre. Même si elle savait qu'il n'attendait que son feu vert pour passer à l'étape supérieure, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une infime appréhension.Florence sortit de la voiture, récupéra son sac et attrapa le pack de bouteilles.
Elle monta les quelques de marches menant à la porte d'entrée, inspira profondément et toqua trois petits coups.
Les battements de son coeur s'accéléraient au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient, jusqu'à ce que la porte s'ouvre.
D'un coup, sa respiration se coupa et sa gorge se noua. Ses yeux plongèrent instinctivement dans ceux de son partenaire, qui, surpris de la voir là, commença par s'inquiéter. Puis apercevant un timide sourire apparaître sur les lèvres de Florence, il se rassura et afficha à son tour un sourire taquin.- Florence ?
- Je.... je passais dans le coin et...
- Oui, et ? Fit-il, continuant d'afficher un petit sourire malicieux. Il voulait voir quelle excuse elle allait inventer.
- Et... je voulais savoir si vous vous en sortiez. Conclut-elle.
- Ah ! C'est gentil ça ! Et c'est tout ?
- Heu.... Bah oui ! Vous vous attendiez à quoi ?
- Je ne sais pas moi, que vous ne vouliez pas passer votre soirée toute seule ou... que je vous manquais !
- Ah oui ! Ça aurait pu ! Fit-elle en essayant de ne pas sourire.
Pascal, lui, sourit de ce non-aveu bien qu'il était certain qu'il y avait une partie de vrai.
Florence ne voulait pas encore lui avouer que oui, il lui manquait et que oui, elle ne voulait plus passer aucune soirée sans lui. Elle le lui dirait, elle le lui devait bien mais pas tout de suite. Elle voulait d'abord voir comment allait se passer cette soirée.
- Ça aurait pu, oui ! Dit-il avec un petit brin de déception tout de même. Puis reprenant de la contenance : Vous avez diné ?
- Non.
- J'étais à me préparer un petit truc, ça vous dit ?
- Ah ! Pourquoi pas ! Mais je ne voudrais pas vous déranger !
Cette fois-ci, c'est lui qui leva les yeux au ciel, comment pouvait-elle penser qu'elle le dérangeait.
Il s'effaça pour la laisser passer, un sourire satisfait sur les lèvres.
- J'espère que ça ira avec votre préparation ! Dit-elle en lui tendant le coffret de bouteilles et en lui lançant un regard charmeur.
Elle lui passa devant, déposa son sac dans l'entrée et s'arrêta devant l'ilot de la cuisine attendant que Pascal la rejoigne. Il ferma la porte et avança vers Florence tout en l'observant, ravi qu'elle ait pris l'initiative de venir. Puis il contourna l'ilot et se remit aux fourneaux. Florence s'approcha, jeta un œil au dessus de la gamelle tout en humant la bonne odeur qui s'en échappait, puis recula pour s'adosser au plan de travail. Elle observa son hôte, concentré sur sa tâche, Florence était ravie de retrouver un de ces moments qu'ils avaient partagés toutes ces semaines passées.
Pascal sentit le regard de Florence posé sur lui et ne put empêcher son sourire de s'élargir. Il la regarda de côté et croisa son regard, échangeant un sourire.
- Et si on goûtait à vos bières ?
- Ah oui, bien sûr, si vous voulez !
- Le décapsuleur est dans le tiroir devant vous.
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Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche
Fiksi PenggemarUne enquête en montagne, un blessé, des sentiments inavoués...