Chapitre 27

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Pascal se releva du lit, commença par sortir sa valise et se positionna devant les étagères. Il prit une à une les piles de vêtements avec réticence. Bien que les mots de Florence lui avaient brisé le coeur, il n'en était pas moins que ces fragments de coeur étaient toujours fous amoureux d'elle et ça, ça lui faisait mal, bien plus que sa blessure n'avait pu le faire souffrir. Il avait beau tourner la situation dans tous les sens, il ne comprenait toujours pas sa réaction et la violence de ses mots, ce n'était pas possible, ce n'était pas Florence.
Dépité, il continua à remplir sa valise jusqu'à retrouver sous ses t-shirts, une petite boite... LA petite boite. Il la saisit, le coeur lourd, affichant un sourire triste, et la glissa dans sa poche. Il l’avait emmenée avec espoir mais maintenant, il n’en était plus rien.

Florence, toujours à l’extérieur, grelottait sous la fraîcheur du soir qui tombait sur ses épaules. Le soleil n’était pratiquement plus qu’une lueur dans le ciel, ce qui expliquait la fraîcheur qui lui glaçait les os. Mais cela n’était rien comparé au froid qui avait envahi son coeur depuis que Pascal avait quitté la pièce.
Depuis combien de temps était-elle sur sa terrasse, elle ne le savait pas. Ce qu’elle savait, c’est qu’il était grand temps d’affronter ses peurs avant qu’il ne soit trop tard... mais peut-être était-il déjà trop tard.
Elle avança avec appréhension vers la porte-fenêtre de sa chambre, la lueur qui en émanait supposait que Pascal devait toujours y être. Lorsqu’elle arriva face à la porte vitrée, elle constata avec soulagement que son capitaine était toujours là. Elle l’observa quelques secondes avec déchirement, le voir remettre ses affaires dans sa valise lui rappelait combien elle avait été stupide et égoiste. Elle eut un mouvement de recul, il était peut-être plus raisonnable de le laisser partir et de lui permettre de se lancer dans une nouvelle vie sans elle. Florence s'adossa au mur et ferma les yeux. Mais elle, était-elle vraiment certaine de pouvoir vivre sans lui ?
La réponse ne se fit pas attendre bien longtemps.
Non, bien sûr que non ! Plus maintenant.
Elle inspira profondément, rouvrit les yeux et s'avança de nouveau vers la porte-fenêtre. Cette fois-ci elle n'attendit pas et toqua trois petits coups. Elle afficha un léger sourire et fixa Pascal, attendant qu'il se détourne.

Pascal, qui avait dû faire une pause afin de ne pas jeter toutes ses affaires dans la place pour évacuer la colère et la tristesse qu'il ressentait, était de nouveau au dessus de sa valise, essayant en vain d'organiser ses affaires. Mais cela semblait trop compliqué pour son cerveau, qui n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à Florence. Il repassait en boucle son séjour à l'hôpital, sa convalescence ici et la situation où ils en étaient arrivés aujourd'hui sans comprendre ce qui avait pu faire dérailler le train.
Tout à coup, trois petits coups sur la porte extérieure vinrent le sortir de ses pensées. Il tourna instinctivement la tête en direction du bruit et aperçut Florence. Elle paraissait si perdue, si affligée, son visage semblait si marqué mais c'était elle qui avait provoqué cette situation et il lui en voulait tellement. Il replongea la tête dans sa valise.

Le peu de sourire qui était affiché sur le visage de Florence disparut en même temps que le regard de Pascal sur elle. Elle savait qu'elle avait merdé comme jamais mais elle devait insister alors elle refrappa.

Pascal leva la tête en direction du mur face à lui, posa ses mains sur ses hanches et souffla. Il avait envie d'entendre ce qu'elle avait à lui dire, car c'était assez rare quand Florence faisait le premier pas, mais il voulait aussi lui faire comprendre qu'il avait été blessé par ses mots.
Après un court instant, mais qui sembla être une éternité pour Florence, Pascal retourna la tête vers elle et la fixa d'un regard noir comme jamais elle ne lui avait vu.

- Pascal ! Je voudrais vous parler. Ouvrez-moi... s'il vous plait ! Dit-elle à travers la vitre, sans le lâcher du regard.

Pascal restait immobile, toujours le regard sévère.

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant