Chapitre 8

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Jean-Paul et Nicky avaient mis sous les verrous le suspect, qui avait fini par tout avouer. Et malgré l'heure tardive, ils s'étaient décidés à passer à l'hôpital voir si l'état de Pascal avait évolué. Ils arrivèrent devant la porte de la chambre et aperçurent Florence auprès de Pascal. Elle avait l'air pensive mais surtout elle semblait épuisée.
Jean-Paul toqua doucement pour ne pas la faire sursauter. Florence tourna la tête vers la porte et sourit lorsqu'elle vit ses amis.

- Entrez ! Chuchota-t-elle en leur faisant signe de venir.

Ils s'approchèrent et se placèrent de l'autre côté du lit pour faire face à Florence. Elle ne prit même pas la peine de lâcher la main de Pascal, elle avait trop besoin de garder ce contact physique avec lui. Elle était contente de les voir.

- Comment ça va Commissaire ? Vous devriez aller vous reposer, vous avez l'air fatigué.

- Non non, ça va. Je ne veux pas le laisser. C'est à cause de moi s'il est dans cet état, je dois rester à ses côtés.

Jean-Paul comprit qu'elle ne changerait pas d'avis et n'insista pas.

- Comment va Pascal ? Demanda Nicky.

- Toujours dans le coma, pas d'évolution depuis qu'il est sorti du bloc.

Le regard de Florence glissa vers le visage de Pascal, son sourire laissa place à la tristesse.

- Je n'ai pas arrêté de lui parler, j'espérais qu'il se réveille mais rien... enfin... j'ai quand même l'impression qu'il entend ce qui se passe. Je me trompe peut-être.

- Non, vous avez bien fait. Je suis sûre qu'il nous entend. Il lui faut juste un peu plus de temps pour se remettre. Dit Nicky.

- Il est fort notre Pascal, il va se battre et sortir de là. Vous inquiétez pas. Renchérit Jean-Paul.

- Merci. J'espère oui.

Elle serra un peu plus fort la main de Pascal.

- Bon, on peut vous laisser ? Ça va aller ? Essayez de vous reposer un peu Commissaire.

- Oui, ça va aller. Je vais voir avec l'infirmière pour qu'elle me trouve une couverture et je vais m'allonger un peu.

Elle leur sourit alors qu'ils quittaient la chambre. Une fois la porte fermée, Florence soupira et laissa les émotions l'envahirent. Tout le temps que ses amis avaient été présents, elle s'était retenue pour ne pas craquer mais une fois de nouveau seule, enfin seule avec Pascal, elle laissa les larmes couler. Elle avait besoin de se libérer de cette charge émotionnelle et le seul moyen au moment présent était de pleurer.

- Je suis désolée. C'est pas de votre faute, hein, c'est juste que... j'ai peur que vous ne vous réveillez pas et je ne me le pardonnerai jamais. Je sais qu'il faut du temps à votre corps pour se remettre du choc mais... vous me manquez !

Le coeur de Pascal explosa.

Non, c'est moi qui suis désolé. Bien sûr que c'est à cause de moi si vous êtes malheureuse mais je m'en serais voulu si cette balle vous avait atteint à ma place. Si seulement je pouvais vous dire tout ça. Tenez bon Florence, je fais tout pour que ce fichu corps se remette en marche.

Il pensa tellement fort à serrer Florence dans ses bras que sa main fit une pression sur celle de Florence. Surprise, elle s'arrêta de pleurer, son regard faisait le va-et-vient entre la main de Pascal et son visage. Elle ne bougea plus pendant quelques secondes, histoire de voir si le phénomène se reproduisait ou si elle avait encore rêvé. Une nouvelle pression se fit sur sa main. Un regain d'espoir la gagna.

- Pascal, je suis là. J'ai bien senti, vous avez serré ma main, n'est-ce pas ? C'est un super début.

Cette fois, Florence soupira mais d'espoir. Elle reprenait confiance et sentit son coeur s'alléger un peu. Elle appuya sur la sonnette des infirmières.

Florence commençait à cligner des yeux, elle ne put s'empêcher de bailler, la fatigue la gagnait mais rien ne la ferait quitter cette chambre et encore moins lâcher la main du Capitaine.

Sarah ne mit pas longtemps à arriver. Elle frappa doucement et ouvrit la porte, un immense sourire sur les lèvres, ce qui réchauffa le coeur de Florence.

- Vous avez besoin de quelque chose ?

- Il a serré ma main... deux fois. C'est bon signe, non ?

- Oui, ça veut dire que son corps commence un peu à réagir mais ça peut encore être long avant que tout son corps ne se réveille.

- Oui je sais mais c'est un bon début ?

- Bien sûr. Par contre, il va peut-être falloir vous reposer un peu ! dit Sarah affectueusement.

- Oui je sais mais je ne veux pas le laisser tout seul.

- Et ben, on va vous préparer un lit d'appoint, au moins vous pourrez vous allonger un peu. Et puis, je vous apporte aussi une couverture. Ça vous va comme ça ?

- C'est parfait. Merci Sarah.

- Avec plaisir !

Sarah sortit de la chambre, puis revint cinq minutes plus tard avec le lit, une couverture et un oreiller. Elle déplia le lit et y déposa l'oreiller et la couverture. Elle laissa Florence en compagnie de son capitaine.

Elle ne tenait plus éveillée et se fit une raison. Elle se décida à aller se reposer. Elle se leva mais elle avait du mal à lâcher sa main, c'était le seul lien qu'elle pouvait avoir actuellement avec Pascal. Elle posa son autre main sur le bras de Pascal, ses doigts faisaient de légers va et vient sur sa peau. Le contact direct avec sa chair l'apaisait, la rassurait. Elle se pencha alors vers lui.

- Pascal... je dois me reposer si je veux être présentable quand vous vous réveillerez mais je suis juste à côté de vous. Reposez-vous bien vous aussi pour reprendre des forces. Bonne nuit Pascal ! Murmura-t-elle à oreille.

Un frisson parcourut le corps de Pascal, il pouvait sentir son souffle chaud dans son cou et entendre le ryhtme de sa respiration. Cela lui donnait encore plus envie de faire réagir son corps.

Ne vous en faites pas, vous êtes toujours magnifique quelque soit la situation ! Vous aussi vous avez besoin de reprendre des forces. Bonne nuit Florence !

Elle sentit comme un frisson l'envahir, comme si elle pouvait sentir la présence de Pascal auprès d'elle alors qu'il était allongé dans ce lit. Elle lâcha son bras pour venir poser sa main sur la joue de Pascal. Elle l'embrassa sur le front et sourit en le regardant, comme endormi. Elle le lâcha à regret et s'assit sur le lit d'appoint. Elle retira ses chaussures, jeta un dernier regard vers son capitaine, puis s'allongea et remonta la couverture sur elle. Elle ferma les yeux, ses pensées allèrent immédiatement vers Pascal et elle finit par tomber dans les bras de Morphée, qui ressemblait étrangement à un certain Capitaine de police !

Le cœur a ses raisons - Cassandre & Roche Où les histoires vivent. Découvrez maintenant