𝐈 𝐡𝐚𝐭𝐞 𝐲𝐨𝐮 𝐌𝐮𝐧𝐬𝐨𝐧

631 46 37
                                    





Chloé avait trouvé son salon vide à son réveil. Le canapé était replié, son immense plaid noir, déposé contre l'accoudoir de droite. Une pile d'une dizaine de pancakes étaient disposés sur une assiette sur le plan de travail, une énorme bouteille de sirop d'érable entamé juste à côté.

La rousse se frotta les yeux, faisant le tour du propriétaire, vérifiant qu'Eddie était effectivement parti. Elle n'était pas déçue, ni contente. Elle s'y était préparée. Mais elle pensa alors qu'elle ne devait sans doute pas être la seule à se trouver déstabilisée suite à leur soirée passée ensemble. D'autant plus vis-à-vis de sa dernière action.

La musicienne ne savait pas comment interpréter ce geste, ni comment interpréter son départ. Mais la peur fut la première émotion à se manifester. La dernière fois qu'il était parti, il n'était plus jamais revenu et bien que bon nombre d'années s'étaient écoulées depuis ce jour, elle ne pouvait s'empêcher de conserver cette idée dans un coin de sa tête.

Finalement, ils n'avaient toujours pas eu l'occasion d'avoir une conversation sérieuse à ce sujet, par sa faute. Elle avait refusé d'avoir cette discussion avec lui. Elle redoutait beaucoup le moment où la vérité devrait sortir, ou les langues devraient se délier. Chloé avait besoin de connaître les raisons qui l'avaient poussé à la rejeter. Mais d'un autre côté, elle avait peur que ces dernières ne rouvrent les plaies qui avaient enfin accepté de se refermer.

La jeune femme pouvait toujours sentir la délicatesse de son toucher au plus près d'elle, ressentait toujours l'impulsion de ses habiles contre ses cheveux et son oreille. Cette seule pensée lui provoqua une vague de frissons, se répandant sur l'entièreté de son épiderme.

La puissance de son regard remplissait son esprit. Elle ne l'avait jamais vu aussi fort, aussi intense. Chloé s'était égarée dans la force de ses orbes, cherchant à en collecter chaque minuscule particule. Elle s'était laissée guider par sa lumière vive et aveuglante, baissant sa garde avant de le laisser entrevoir tous ses secrets et toutes ses faiblesses.

Elle enfila sa tenue, accordée aux couleurs et aux thèmes de magasin, prenant la direction de la porte d'entrée.

Un sourire illumina son visage en voyant qu'un post-it jaune était accroché contre celle-ci. La rousse l'attrapa, lisant les quelques lignes inscrites dessus.

Je passe te chercher à la boutique à dix-huit heures.

PS : j'ai jamais vu un canapé aussi peu confortable.

PPS : bonne journée :)

Cette note avait eu un effet curatif sur son organisme. L'idée de le revoir dès ce soir l'enchantait. Elle sortit de son appartement avec du baume au cœur, bien décidée à faire écouler cette journée le plus rapidement possible.


***


L'impatience étant l'un des pires défauts de Chloé, la journée s'était écoulée à la manière d'un escargot effectuant un cent mètres. À chaque nouvelle minute écoulée, la rousse n'avait pas pu s'empêcher de consulter l'heure sur sa montre, exprimant sa joie à chaque nouveau client entrant dans le magasin. Elle avait tenté de se garder occupée un maximum, espérant que cela aiderait à faire passer le temps beaucoup plus vite. Mais rien à faire.

Lorsque l'horloge de la boutique annonça dix-huit heures, la jeune femme s'empressa de fermer la boutique, ne voulant aucunement être retardée par l'arrivée inopinée d'une nouvelle personne et rassembla ses affaires dans le vestiaire après avoir nettoyé le sous-sol. Elle était tenue à un programme d'hygiène très stricte, compte tenu des dernières déconvenues sanitaires. La musicienne troqua son blouson de travail contre sa veste en cuir bien trop grande pour elle, mais qu'elle adorait porter et pris la direction de la sortie.

𝐋𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 | Eddie Munson x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant