𝐈 𝐡𝐚𝐝 𝐭𝐨 𝐟𝐚𝐥𝐥 𝐭𝐨 𝐥𝐨𝐬𝐞 𝐢𝐭 𝐚𝐥𝐥

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TW : violence, coups et blessures.

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Une échappatoire ? Il n'y en avait absolument aucune. Le regard vitreux, noir de Jonah perforait le sien, s'immisçait parmi les lignes les plus secrètes de son visage, fouillait au fin fond de son âme pour y puiser la moindre parcelle de crainte. Le fournisseur cherchait cette faiblesse chez son ennemi. Au moment où il trouverait la faille, Munson savait qu'il n'hésiterait pas à y pénétrer pour mieux le blesser.

Eddie se débattait comme un enfant venant d'être pris la main dans le sac. Ses deux poings martelaient stupidement le torse dur comme du béton de l'homme en face de lui, grimaçant en se tortillant dans tous les sens. Assurément, il était le meilleur à la course à pied, surtout lorsqu'il devait se sortir de situations épineuses. Mais dès lors que ses non-aptitudes physiques et surtout musculaires devaient être sollicitées, autant jeter l'éponge immédiatement.

D'autant plus que Jonah était bien plus fort, bien plus vif que lui. Il pourrait jurer qu'à continuer à remuer de la sorte et il finirait par y laisser la vie. Le trafiquant de drogue tenait fermement Munson par le col, ses mains étant sur le point de déchirer le tissu de son tee-shirt. Le noiraud se sentait à l'étroit. La peur, la vitesse à laquelle les choses s'étaient déroulées, tous ces facteurs brouillaient ses sens et sa réflexion. Il avait joué au con, à présent, il devait en payer les lourdes conséquences.

Tentant de dissimuler sa profonde anxiété, Eddie afficha son plus beau sourire, faisant voir au grand blond ses dents, lui tapotant sur l'épaule.

— Jonah ! Mon pote ! C'est que ça faisait un moment qu'on ne t'avait pas vu dans les environs !

Le principal intéressé haussa un sourcil, tournant sa tête vers l'arrière pour observer un des individus l'accompagnant, sans dire un seul mot. Il ne suffit que quelques secondes avant que Jonah n'éclate de rire, ses compagnons, ou plutôt chiens de garde, ne fassent de même. Le guitariste, pensant avoir réussi à détendre l'atmosphère, les imita.

Le blond se tourna rapidement vers lui, mordant l'intérieur de sa joue droite avant de libérer sa main gauche et de faire abattre cette dernière contre le visage de Munson. La claque résonna dans tout l'appartement, peut être même plus loin, le noiraud sentant sa tête projetée vers le côté. Il remua sa mâchoire quelques instants, mordant sa lèvre inférieure.

— Tu me prends pour le roi des guignols espèce de camé de merde ? Il est où mon fric ? questionna Jonah.

La porte se referma dans un grand fracas, provoquant chez Munson un sursaut, signe de son clair manque de sérénité. Ils étaient à présent quatre enfermés dans son logement, ou plutôt celui de son oncle. Eddie était encerclé par ces trois hommes, qui tous autant qu'ils l'étaient, représentaient une grande menace. Il avait l'impression d'être l'un de ces héros de film d'horreur. Ce protagoniste principal pris au milieu d'un mauvais scénario de slasher, attendant l'issue la plus improbable pour pouvoir s'enfuir et être le dernier à survivre à cette nuit horrible.

Malheureusement, Jonah n'était pas Micheal Myers, ni Ghost face. Après réflexion, le musicien pensa qu'il était même pire que ces deux figures mythiques et effrayantes. Chaque Londonien ayant choisi la drogue comme gagne-pain avait déjà entendu parler de ce grand blond au mètre quatre-vingt-dix. De cette gueule horrifique, autant qu'elle était intimidante. Il hantait les gens, perturbait les sommeils, envoyant ses victimes dans une dimension seulement atteignable en rêve, ou plutôt en cauchemar.

Il était le croque-mitaine, empêchant à Morphée d'accomplir sa destinée. Tout compte fait, Jonah était Freddy Krueger. Cela ne faisait aucun doute.

𝐋𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 | Eddie Munson x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant