𝐋𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 | Eddie Munson x Oc

𝐄𝐯𝐞𝐫𝐲 𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐨𝐟 𝐦𝐞 𝐰𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐭𝐨 𝐜𝐫𝐲 𝐨𝐮𝐭

Face à ses parents, face à la furie de son père et l'incompréhension de sa mère, Chloé était incapable d'effectuer le moindre mouvement. La porte était grande ouverte, laissant le soin à l'air frais du couloir de pénétrer son appartement et de flageller sa peau, lui rappelant à quel point sa position était inconfortable.

Ses jambes étaient à présent recouvertes, et pourtant, elle ressentait chaque oscillation de ce vent glacial meurtrir son épiderme, envoyant un signal d'alerte à toutes ses terminaisons nerveuses. Comme à chaque fois qu'elle était face à son paternel, la musicienne son intérieur se détériorer à petit feu.

En ce moment, elle était bloquée, il n'y avait aucune autre issue à son problème que celle de directement l'affronter. Elle se décala légèrement sur la droite, enfermant la poignée dans sa paume, permettant à Kate et John d'enfin pénétrer les lieux.

Son appartement était en désordre dû à la soirée mouvementée qu'elle venait de passer avec Munson. À cela, se rajoutait le fait qu'elle n'avait pas fait le ménage depuis des jours, car elle n'en avait pas eu la force. Elle avait entendu une fois ce dicton sous-entendant que l'intérieur de quelqu'un, reflétait ce qu'il cachait au plus profond de lui-même. Aujourd'hui, l'habitation de la rousse était le parfait miroir de son psychisme.

Désordonné, abîmé, cherchant sa place parmi l'espace. Des vêtements traînaient partout par terre, des partitions de musiques occupaient la plupart des surfaces, habillant chacun de ses meubles. Bien que sa mère avait pris la décision de ne faire aucune remarque à ce sujet, sa posture en disait long sur son ressenti.

L'avocate âgée d'une quarantaine d'années souffla longuement, étudiant le logement du regard avant de lever les yeux au ciel de reporter son attention sur son mari. Lui, visiblement, n'avait aucune envie de prendre des pincettes.

— Tu vas plus en cours et tu n'as même pas la décence de ranger ? questionna-t-il.

Le premier coup de massue vint si rapidement, que la batteuse n'eut pas eu le temps de l'anticiper. Là était donc la raison de leur venue matinale. Le drame venait seulement de commencer et pourtant, il ne tarderait pas à connaître son dernier acte. Tous les acteurs de cette pièce terriblement tragiques étaient présents sur scène, prêts à mener leur représentation bien que trop réaliste.

En réalité, en cet instant, ce n'était pas le sujet de ses études qui inquiétait la jeune femme. Elle voulait simplement savoir comment Kate et John avait été mis au courant. Qui avait bien pu leur dire que leur fille ne se rendait plus en cours depuis des semaines ?

Chloé décida de prendre sur elle et de ne pas répondre à sa phrase, contentant pour le moment sa colère. La dernière chose à faire en leur présence était de s'énerver, ou même de pleurer. Ils n'accepteraient aucune excuse, aucun argumentaire. Comme d'habitude, ils camperaient sur leurs idées et refuseraient d'écouter ce que leur unique enfant avait à dire. Elle n'avait jamais connu des personnes aussi égoïstes que ses parents.

— Je t'ai posé une question Chloé, je voudrais que tu y répondes, continua son père, se tournant vers elle.

La rousse haussa les épaules, ramenant ses bras le long de son corps, encrant la fibre de ses ongles dans ses paumes de mains.

— Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter d'autres. Visiblement, vous savez déjà ce qu'il en est.

Le quarantenaire leva un sourcil avant d'exploser de rire, ne cessant sa pression visuelle sur le visage de son épouse.

— Nous payons cette faculté une fortune, tout ça pour apprendre que tu ne t'y rends même plus ? Et en plus, nous apprenons ça de la bouche de quelqu'un d'autre que toi ? C'est grave Chloé !