𝐈 𝐤𝐧𝐨𝐰 𝐰𝐡𝐚𝐭 𝐢𝐭'𝐬 𝐥𝐢𝐤𝐞 𝐰𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞𝐲 𝐥𝐢𝐯𝐞 𝐲𝐨𝐮 𝐭𝐨 𝐝𝐢𝐞

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TW : blessures, sang.

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Chloé ne saurait véritablement pas expliquer ce qui l'avait poussé à partir en trombe de chez Steve et Robin ce soir-là. Elle était attablée avec ses amis, discutant autour de pizzas et quelques salades, lorsque le pire des pressentiments traversa son esprit. Elle s'était sentie immobilisée par cette impression d'une force encore inconnue. L'aura de ce sentiment l'avait submergé, lui laissant à peine de quoi respirer.

Elle avait essayé de contacter Eddie au fil de la soirée, lui laissant des messages, mais elle n'avait reçu aucune réponse. Bien que le musicien était vraiment tête en l'air et qu'il délaissait souvent son téléphone portable au profit des cordes de sa guitare, un tel mutisme ne lui ressemblait pas. N'importe qui aurait mis ces non-réponses sur le coup d'un sommeil prématuré, ou d'une soirée qu'il devait passer avec des amis, mais pas la rousse. Ses tendances paranoïaques, face à ce genre de situations angoissantes pour elle, prenaient continuellement le dessus sur sa raison.

Elle savait, sentait que quelque chose d'anormal était en train de se passer, l'obligeant à couper rapidement court à la soirée avec ses meilleurs amis. La musicienne s'excusa auprès d'eux, essayant d'appeler Munson à peine, avait-elle mis un pied dehors. Les cloches de l'église du coin ne tarderaient pas à signaler que Minuit était arrivé. Les immenses sonnailles tinteraient pendant de longues secondes, avertissant les Londoniens qu'il était bien trop tard pour oser s'aventurer dehors.

La nuit était une forme de liberté. Une fois le soleil couché, une fois l'astre journalier partit se reposer, comptant sur le soutien de son amie lunaire pour prendre la relève, personne ne pouvait empêcher la rédemption de se produire. Une fois les villages et les villes plongées dans l'environnement le plus sombre qui soit, il était impossible d'empêcher la liberté d'atteindre son plus haut potentiel. Très souvent, ce concept était perçu comme positif, incroyable, mais dans ce cas-ci, il était à leurs extrêmes opposés.

Au-delà des nombreuses légendes et contes urbains que la jeune femme avait déjà pu entendre durant son enfance et son adolescence, il existait les autres mythes. Ceux qui, malheureusement, n'étaient que bien trop réel. Lorsque le voile nocturne se répandait dans le ciel de la capitale anglaise, des êtres pires encore que Jeff the killer ou Slender Man peuplaient la terre, inondant le cosmos de leur infâme credo.

La terre laissait habiter en son sein, des créatures qui feraient frémir les démons les plus inhumains du Tartare. Et en tant que femme de vingt ans, Chloé était l'une des cibles prioritaires de ce genre de monstre se servant de la nuit comme terrain de jeu.

Alors, dès qu'elle mettait un pied dehors et que l'obscurité lui empêchait de surveiller convenablement une quelconque forme de danger, son anxiété reprenait le dessus. Pour une fois, elle ne se sentait pas coupable. Eux, l'étaient. Ces hommes vivant, pourrissant sa société, désacralisant les femmes et les considérant comme des objets que l'on pouvait user, dont on pouvait abuser. La rousse n'avait pas eu besoin d'avoir vécu le pire pour comprendre qu'il existait pourtant bel et bien. Comme beaucoup sur cette planète, la batteuse devait faire de chaque instant un moment de vigilance, parce qu'elle était une femme.

Elle n'était pas une criminelle, une hors la loi. Elle était simplement une femme et la société actuelle semblait vouloir le lui faire payer. C'était à ça que lui servait la musique. Pas seulement à véhiculer ses émotions, à faire comprendre au monde à quel point elle avait besoin de s'exprimer, mais que jamais personne ne voulait l'écouter. Chloé voulait être une porte-parole, une seule et même voix transportant un message lourd de sens et qu'elle voulait intemporel.

𝐋𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 | Eddie Munson x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant