Chapitre 43

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-Comment ils ont su qu'on était là ? s'écria Harry lorsque les trois adolescents furent sur un quai de métro.

-Tu as peut-être toujours la Trace sur toi ? supposa Hermione à l'adresse de Harry.

-Impossible, contra Ron. La Trace est levée à dix-sept ans. C'est la loi des Sorciers.

Brusquement, la Née-Moldue s'arrêta, comme réalisant soudainement quelque chose.

-On n'a pas fêté ton anniversaire ! Ginny et moi, on avait préparé un gâteau ! On allait l'apporter à la fin du mariage.

-Ecoutes Hermione... C'est... C'est très gentil d'y avoir pensé, mais on a bien failli se faire tuer par ces deux Mangemorts il y a quelques minutes, alors...

-Oui... C'est vrai que dit comme ça...

-Il faut quitter les rues, interrompit Ron. Se cacher quelque part.

Hermione se tourna vers les garçons et déclara d'une voix qui tremblait légèrement.

-Je sais où on peut aller.


Londres – un appartement


-On est où ? demanda Ron lorsque la porte se referma derrière eux.

-Chez moi, répondit Hermione en allumant la lumière.

-Comment ça, chez toi ? interrogea Harry en observant les lieux.

Ils se trouvaient dans un couloir qui débouchait sur une grande pièce. Il y avait une petite kitchenette, un salon, un bureau et un grand lit qui semblait délimiter l'espace chambre. A côté d'eux se situait une porte qui devait être la porte de la salle de bain.

-Mes parents m'ont acheté ce studio pour mes 17 ans. Je voulais attendre d'avoir fini mes études à Poudlard mais... On va en avoir besoin pour l'instant.

-C'est sympa, déclara Ron en regardant de près la petite cuisine et en ouvrant les placards.

A sa grande déception, ils étaient vides.

-Par contre, y'a rien à bouffer, grogna-t-il en refermant la porte du frigo.


Manoir de Serpentard


Epuisée, Séléné s'allongea, seule, dans le grand lit à baldaquin. Tom avait une réunion au Manoir des Malefoy avec les plus importants Mangemorts. Pour faire le point sur la situation actuelle. Levant les yeux sur la tenture au-dessus du couchage, elle plongea son regard dans le vert profond du tissu. Plus elle se concentrait sur la couleur, plus son esprit divaguait jusqu'à sombrer totalement.

***

La vieille dame se balançait doucement sur son fauteuil, ses doigts maniant habilement les aiguilles qui tricotaient la laine jaune qui commençait à former une chaussette. Soudain, un bruit sourd résonna dans la cheminée – éteinte – et Séléné émergea, couverte de suie.

-Encore vous ? s'étonna la jeune fille en s'époussetant d'un geste de la main.

-Bonsoir Séléné. Tu arrives tôt aujourd'hui.

L'adolescente s'assit sur le canapé face à la vieille et prit un bonbon au citron qui était posé dans un bol sur la table basse. Déballant avec lenteur la friandise de son papier métallisé, la jeune fille darda sur la femme un regard perçant.

-Je ne sais toujours pas votre nom. Alors que vous venez dans mes rêves depuis bientôt deux semaines.

La vieille dame sourit, ridant un peu plus son visage.

-Je m'appelle Cassandre Verity, répondit-elle en comptant ses mailles. Mais je te l'ai déjà dit hier. Et avant-hier, encore. Et je te le redirai demain. Tu oublies mon nom à chaque fois. Mais c'est normal. Il ne doit rien savoir. Alors je préfère prendre mes précautions.

Séléné suça son bonbon sans rien dire face à la déclaration qui lui a été faite.

-Pourquoi ? demanda-t-elle après de longues minutes.

La vieille ne répondit pas et continua à tricoter sa chaussette.

-Pourquoi ? répéta-t-elle un peu plus fort.

La femme releva la tête tout en continuant ses mailles. Elle plongea son regard dans les yeux de l'adolescente qui tressaillit.

-Parce que, Petite Louve, tu dois trouver Brocéliande. Là-bas se trouve toutes les réponses te concernant.

***

Séléné se réveilla en sursaut. Un mot se répétait en boucle dans sa tête. Brocéliande. Brocéliande. D'un bond, elle sortit de sous les draps et se rua vers la bibliothèque du Manoir. Traversant rapidement les couloirs faiblement éclairés, elle déboula dans la pièce couverte de livres du sol au plafond. Fouillant rapidement parmi les ouvrages, elle tira un gros volume à la couverture émeraude. Elle le posa brutalement sur le sol et feuilleta rapidement les pages parcheminées du livre. Soudain, un nom apparu, écrit en grosses lettres gothiques, sur une des pages. Merlin. A sa connaissance, ce mage avait vécu à Brocéliande. Même les Moldus le connaissaient. Séléné eut un petit sourire. Merlin était à Serpentard. Ce qui expliquait sa place sur les étagères de la bibliothèque. Refermant le livre avec autant de délicatesse qu'il lui avait fallu pour l'ouvrir, elle se concentrait sur ce qui s'était passé. Les paroles de la vieille femme résonnaient en elle. Brusquement, un bruit retenti contre la fenêtre. Séléné tourna sa tête en direction de la vitre et découvrit un corbeau. Qui lui semblait étrangement familier. L'animal secoua la tête, faisant gonfler ses plumes. Ouvrant timidement la fenêtre, Séléné fit entrer l'oiseau qui bondit joyeusement à l'intérieur. Soudain, le corbeau sauta sur les genoux de la jeune fille qui venait de ranger le livre. Les yeux de l'oiseau brillaient d'un étrange éclat. Du bout des doigts, Séléné lui caressa les plumes. Alors qu'elle touchait ses ailes, les yeux du corbeau brillèrent d'un éclat plus vif et ils disparurent.

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