Chapitre 50

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Séléné souleva le couvercle qui maintenait le chaudron hermétiquement fermé. Une odeur désagréable en sortit, piquant le nez de la jeune femme et l'obligeant à replacer presque immédiatement le couvercle dessus. Elle ouvrit le coffret posé à côté et sorti la fleur de la boîte. Les pétales brillaient faiblement dans la tente fortement éclairée par une dizaines de lampes toutes plus étranges les unes que les autres : un bocal de lucioles, des boules de lumière qui flottaient à travers la pièce, des énormes bougies semblables à des cierges, des lampes de poches moldues accrochées au plafond. Sortant un petit couteau d'argent de sa poche, Séléné déposa la fleur sur une planche à découper. Avec lenteur, les pétales de la fleur furent tranchés et déposés dans un mortier, dans lequel elle rajouta les quelques gouttes de sève que contenait encore la plante. S'armant du pilon, elle commença à les écraser jusqu'à en faire une bouillie couleur or qu'elle versa avec précaution dans le chaudron. La potion prit aussitôt une teinte dorée et se parfuma d'une légère odeur florale.

Un loup hurla au loin, appelant le reste de sa meute. Séléné releva la tête et regarda l'heure. Il fallait qu'elle le fasse, même si ça allait lui briser le cœur. Elle sortit de la tente et jeta un dernier sort de protection avant de transplaner.


Maison des Tonks – Chambre des Potter


Lily était tranquillement en train de lire Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell lorsque James se jeta sur le lit et vint se blottir contre elle.

Soudain, quelque chose tomba de la cheminée. Lily poussa un cri lorsque la chose se releva en pestant.

-Rhaa, mais y'a pas des sociétés qui sont sensés nettoyer les conduits de cheminée ? C'est vraiment dégeulâsse ici, en plus, j'avais lavé hier mon pantalon.

-Qui êtes-vous ? s'exclama James en pointant sa baguette vers la silhouette encapuchonnée. Je vous préviens, je suis armé !

-Si j'étais toi, James, je la fermerai et je sortirai de la pièce.

-Stupéfix !

Séléné se baissa juste à temps pour éviter le sortilège qui passa juste au-dessus de sa tête.

-En fait, je sais pourquoi ton fils ne m'apprécie pas. C'est parce que c'est familial. Et bein, et moi qui pensait que le fait que ta femme soit enceinte allait vous rendre tous aimables, bah c'est raté.

-Séléné ? dit Lily.

-AH, finalement, tout n'est pas perdu. Il y a au moins l'intelligence qui subsiste dans une des membres de cette famille. James, sort de la chambre, je te prie, je dois avoir une conversation avec ta femme.

-Je ne laisserai pas ma femme avec un monstre.

-Si j'avais voulu vous tuer, vous seriez tous déjà morts. Donc, tu vois, je ne suis pas un monstre. Maintenant, va-t'en. Les personnes intelligentes doivent avoir une conversation.

James regarda Lily, qui hocha la tête en signe d'encouragement, et, avec toute la mauvaise grâce du monde, sortit de la chambre. Lorsque James eut quitté la pièce, Lily se tourna vers Séléné et darda sur elle un regard perçant.

-Pourquoi viens-tu ici, Séléné ?

-Crois-moi, si ça ne pouvait pas sauver la vie de milliers, voire millions, de personnes, je ne serais jamais venu.

-Et en quoi le fait de venir me trouver à minuit et demi va-t-il changer quelque chose dans le cours de la guerre ? Je suis fatiguée, tu sais.

-Tu es enceinte de combien de mois ?

Prise de court, Lily hésita avant de répondre :

-Bientôt six mois.

Séléné étouffa un sanglot de soulagement et la prit dans ses bras.

-Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de savoir ça.

-Pourquoi ? demanda Lily en se dégageant de l'étreinte de Séléné. Qu'est qui se passe ?

Séléné s'assit sur le lit.

-Est-ce que tu connaissais ma mère ?

-Lucia ? Bien sûr que je la connaissais. C'était une de mes meilleures amies.

-Est-ce que tu savais qui elle était ?

-C'est-à-dire ? Elle n'était pas Lucia Donmigo ?

-Bien sûr que si, répondit Séléné en riant légèrement. Elle était bien Lucia Donmigo, la petite orpheline dont personne ne savait rien... Mais elle était bien plus que ça. Elle est tombée amoureuse de mon père alors qu'elle savait qu'elle allait mourir.

-Comment ça, elle savait qu'elle allait mourir ?

-Tu permets qu'on reprenne tout depuis le commencement ? Accroche-toi bien. Donc, comme je le disais, elle savait qu'elle allait mourir car...

Séléné se mit à raconter l'histoire de sa famille à une Lily parfaitement réveillée, à présent.

-Donc, toi... ?

-Non, je t'arrête tout de suite, je ne vais pas mourir. Et pour ça, je vais avoir besoin de ta coopération pleine et entière.

-Et si je refuse ?

-Tu ne peux pas. Si tu refuses de m'aider, je meurs, mon fils meurt, Harry meurt. Et accessoirement Tom, mais c'est pas de ça dont on parle.

-Donc si je t'aide, je sauve Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Hors de question. Le monde a assez souffert.

-Finalement, je rectifie ce que j'ai dit tout à l'heure. Tu n'es pas l'intelligence de cette famille. Et tu fais une mère horrible. Si tu refuses de m'aider, Harry, TON fils, va mourir car il est lié à Tom. En gros, je vais te résumer le truc. Si Tom est tué d'une manière ou d'une autre, tu vas avoir la mort de ton enfant sur la conscience. C'est ça que tu veux ?

Les larmes aux yeux, Lily secoua la tête.

-Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ? demanda la femme rousse en sentant les larmes couler sur ses joues.

-Il faut que tu unisses ta fille à mon fils. Il faut les lier tous les deux. C'est le seul moyen.

ReliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant