Reliés

Chapitre 58

-Hermione, fais attention, chuchota Ron. C'étaient mes pieds !

-Je suis désolée. Mais on est trop grands pour tenir tous les trois sous la Cape !

-Bah on n'a pas le choix. Mais sinon, tu peux sortir...

-Fermez la tous les deux, coupa Harry. On va se faire repérer si vous continuez !

En essayant de faire le moins de bruit possible, le trio s'avança dans Pré-Au-Lard. Soudain, Ron s'arrêta.

-Mais, qu'est-ce que tu fais ? murmura Hermione, paniquée.

-Je... je crois que..., tenta de répondre RON. ATCHOUM !

Une alarme commença à retentir dans le village endormi. Paniqués, le Trio se mit à avancer à l'aveuglette en essayant de cacher dans l'une des quelques ruelles que comptait Pré-au-Lard. Au loin, ils virent deux mangemorts marcher à grandes enjambées dans les rues pour essayer de les trouver.

-Harry ? entendirent-ils soudain derrière eux. Ron ? Hermione ? C'est vraiment vous ?

Ils se retournèrent brusquement et découvrir Neville, caché dans le renfoncement d'une maison. Soulagés, ils retirèrent le haut de la cape.

-Neville, murmura Hermione. Comment est-ce que tu as su que c'était nous ?

-Pas ici, chuchota le Gryffondor. Suivez-moi.

Il entra dans la maison, tenant la porte pour que ses amis le suivent.

-La Tête du Sanglier ?

-Oui. La Salle sur Demande a ouvert un passage qui nous emmène ici. Comme ça, on peut demander à Abelforth de la nourriture.

-Donc, reprit Hermione. Comment tu as su que c'était nous ?

Le jeune sourit avant de répondre.

-Je te rappelle que j'ai dormi dans le même dortoir que Harry et Ron pendant six ans. J'étais au courant pour la cape. Et puis, vous n'êtes pas très discret. On voit vos traces de pas dans la neige. Vous avez beaucoup de chance que ça soit moi qui vous aie trouvé et non pas les mangemorts.

Harry s'assit à l'une des tables sous le regard perçant de Neville.

-Pourquoi vous êtes revenus ? Dumbledore ne t'avait pas confié une tâche ?

-On doit entrer à Poudlard ce soir, répondit Harry.

-Pourquoi ? interrompit une voix bourrue. Pourquoi Harry Potter devrait rentrer dans Poudlard ? Alors qu'il est recherché par Vous-Savez-Qui dans toute la Grande-Bretagne, pourquoi devrais-tu aller dans la gueule du loup ?

-Votre frère m'a confié une tâche.

-Tiens donc ! Une tâche agréable ? Je ne crois pas, non. Un petit conseil. Mon frère est mort. A moins que tu ne souhaites le rejoindre, j'oublierais cette tâche qu'il t'a donnée.

-Le professeur Dumbledore tenait beaucoup à Harry, rétorqua Hermione.

-C'est drôle. Mon frère avait tendance à blesser ceux auxquels il tenait le plus.

En disant cela, il regarda le tableau accroché sur le mur face à lui puis se leva et sorti.

-Pourquoi est-il comme ça ? demanda Hermione pendant qu'Abelforth quittait la salle.

-Il a perdu espoir, répondit Neville dans un souffle. Il n'est pas le seul. Beaucoup de partisans de l'Ordre commencent à penser que nous avons perdu et que ça ne sert plus à rien de se battre.

-Neville, dit Harry. Il faut absolument qu'on rentre dans Poudlard. C'est urgent.

-Suivez-moi, répondit Neville en se dirigeant vers le tableau.

Brocéliande, France – au même moment

Cassandre se dirigea vers le Lac, accompagné de son corbeau. Un vent froid et piquant se leva, lui faisant plisser les yeux. L'eau était agitée de vaguelettes. Sans un mot, la vieille femme entra dedans, puis, prenant une grande inspiration, plongea.

La femme se mit à nager, avançant prudemment entre les grandes algues qui poussaient dans le fond du lac. Un groupe de petits poissons passa entre ses jambes, la faisant sursauter. Soudain, une ombre passa derrière elle. Lentement, Cassandre se rapprocha de la statue au centre du Lac. L'ombre la suivait toujours, elle la sentait.

Cassandre se rapprochait de plus en plus de la statue. Elle était tellement proche qu'elle pourrait la frôler si elle tendait le bras. A cette instant, l'ombre se jeta sur elle.

L'ombre se mit à tourner autour d'elle à une vitesse infernale, créant un tourbillon dans l'eau. Cassandre se mit à étouffer, ses poumons commençant à se remplir de liquide. L'ombre se changea soudainement en sirène qui se mit à enserrer la gorge de la femme. L'air se faisait rare. La sorcière commençait à perdre connaissance. Soudain, un éclair vert traversa l'eau et la sirène lâcha Cassandre.

Quelques heures plus tard

Cassandre ouvrit brusquement les yeux et se leva du lit sur lequel elle était couchée.

-Rallonges toi, la rassura Hygie en posant une tasse de thé sur la table de nuit.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? parvint à articuler sa femme.

Hygie souffla bruyamment, comme si elle essayait de se calmer.

-Tu peux m'expliquer ce qui t'as pris ? Tu essayais de te suicider ou quoi ?

-Je cherchais l'épée. L'éclair vert, c'était toi ?

-Oui mais... c'est une blague, j'espère... tu ne vas pas faire ça...

-Je n'ai pas le choix, Hygie. Nous n'avons pas le choix. C'est le seul moyen de l'arrêter...

Puis elle se leva, laissant Hygie totalement sonnée par la nouvelle. Cassandre sortit rapidement de la maison et marcha à grandes enjambées vers le Lac.

« Puisque Nimuë est morte, ça devrait marcher... »

Elle sortit sa baguette et, montant sur un promontoire en pierres face à l'étendue d'eau, elle se mit à faire de grands gestes, comme si elle traçait un dessin dans les airs. Soudain, l'eau se mit à bouillonner et quelque chose se mit à sortir de l'eau. D'un geste, Cassandre la fit aller sur le rivage. Elle descendit de la hauteur et s'avançait vers elle. Au bout de quelques pas, elle se tenait devant la statue. Pointant sa baguette vers elle, elle l'agita sèchement et la statue se fissura avant d'exploser. Au centre de ce qui restait de la statue se trouvait l'épée Excalibur.