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Mathieu ne dormait plus depuis déjà plusieurs heures et l'impatience de voir les yeux de Lina semblait brûler ses veines. Il se laissa aller à peigner de ses doigts ses cheveux jusqu'à ce qu'elle se réveille, les sourcils froncés tant elle fermait ses paupières pour éviter le rayon de soleil qui traversait les persiennes. Il embrassa sa moue pour qu'elle se mette à sourire et il passa de sa mâchoire à sa nuque pour finalement caresser son dos. Il ne tarda pas à passer sous son débardeur tout en parsemant sa peau de ses baisers, avide de sa chaleur.

« Comment va ta cheville ? » Elle haussa les épaules tout en geignant. Elle se fichait bien de la douleur, elle voulait seulement qu'il continue ses tendresses jusqu'à user sa peau. « T'as assez dormi ou je t'ai réveillé trop tôt ? »

« J'me lasserai jamais de ta voix matinale. » Elle se rendit que ses pensées venaient de sortir à haute voix. Alors, elle cacha ses joues rougies en se retournant pour se mettre dos à lui, ce qui n'empêcha pas Mathieu de rire. Il se colla contre elle pour continuer de papillonner sa bouche sur son épaule tandis qu'une main glissait toujours sous son débardeur pour caresser son ventre et sa poitrine. C'étaient clairement leurs matins préférés. « Est-ce que toi, tu as bien dormi ? »

« Oui, plutôt. Te parler hier m'a fait du bien. » Il déplaça ses doigts sur sa hanche pour la serrer mais surtout rapprocher son bassin du sien. Lina souffla tout en entrelaçant son autre main avec la sienne. Il savait comment faire monter la pression, elle ne pouvait plus en douter. « Est-ce que tu veux prendre rendez-vous chez le médecin pour ta cheville ? J'peux venir avec toi, je suis libre aujourd'hui. Enfin j'aimerais bien qu'on aille voir mamie mais à part ça, on peut. » Elle refusa d'un geste de la tête, les lèvres pincées tandis qu'elle essayait de contrôler ses tremblements. « T'es sûre ? On sait jamais, nan ? Ta cheville est restée fragile depuis ta chute. » Elle pouffa. Elle ne savait pas ce qui lui prenait a poser autant de questions ce matin mais elle trouvait la situation complètement absurde. Ce n'était vraiment pas ce qu'elle pensait en lui disant aimer sa voix au matin. « Quoi ? » Elle ricana une nouvelle fois mais se tut rapidement alors qu'il passait ses doigts sur l'élastique de son sous-vêtement. Il ne put retenir sa surprise, celui-ci n'avait rien de ceux qu'elle avait habituellement. Il leva le draps pour comprendre et ne fut pas déçu. « Ça, c'est à moi, miss. » Elle portait un de ses boxers. Ce n'était pas une première mais il adorait toujours autant. « J'vais devoir le récupérer, c'est la règle. »

Elle se pinça les lèvres pour retenir un sourire qui fit ressortir ses fossettes. « Mince, c'est vraiment bête. » Elle s'allongea sur le dos pour croiser ses prunelles. Leur couleur avait totalement disparu tant ses pupilles étaient grandes. « Me regarde pas comme ça alors que je ressemble a rien. » Elle n'avait pas tort, d'un point de vue extérieur, elle n'avait rien de très séduisant avec ses cheveux emmêlés, son débardeur taché de dentifrice et le caleçon du blond. Pourtant, lui, ne voyait que son visage endormie, ses seins débordant de son haut et ses hanches étirant le bas.

« J'te trouve parfaite comme ça. » Sa main lui retira enfin le boxer pour enfin la toucher. « T'es brûlante. » Obnubilé par son visage, il embrassa chacun de ses traits. « Et putain mais quand t'es comme ça, j'te jure que c'est un autre univers. » Elle se sentit fondre sur place à ses mots. Elle s'accrocha à son bras tandis que son autre main tenait la nuque de Mathieu pour l'empêcher de s'éloigner mais il n'y avait aucun risque parce qu'il était beaucoup trop en admiration. Les yeux de la brune était brumeux tant elle était ailleurs alors que sur ses pommettes se formaient des plaques rouges. C'était le spectacle préféré de Mathieu. « J'pourrai te regarder pendant des heures. » Sa phrase se termina dans un grognement alors qu'elle entreprenait de descendre son caleçon pour le libérer. Il retomba sur son oreiller sans rompre pour autant le contact visuel et tactile.

« Il n'y a que toi qui me fait cet effet. C'est toi qui me rend comme ça. » Sa bouche laissa échapper un soupir. « J'veux rester ici jusqu'à ce qu'on use le sommier. »

« Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir. » Il lui fit un clin d'œil et elle ria. « Mais j'aime tellement quand tu me parles comme ça que j'veux bien essayer. Tout pour toi, après tout. »

« Tant mieux parce que là, j'ai juste envie que tu sois en m... » Elle n'eut le temps de finir sa phrase que la sonnette de la porte se déclenchait. Ils s'immobilisèrent tout en priant que le calme revienne. Toutefois, la chance ne fut pas de leur côté et la personne insista jusqu'à ce que toute la tension de la chambre s'évapore. « C'est une blague. » Ils se laissèrent tomber chacun de leurs côtés.

« Je tue quiconque vient nous faire chier un dimanche matin. » Lina se redressa pour embrasser le torse de son petit ami avant de quitter les draps. « Un dimanche matin de baise en plus, c'est les meilleurs ! »

Elle pouffa tout en accourant vers la salle de bain pour se rafraîchir et se rhabiller. Mathieu, lui, resta allongé sur le matelas, essayant tant bien que mal de redescendre sur terre. Et même la précipitation de Lina vers la porte d'entrée ne le fit pas réagir, beaucoup trop frustré par la situation.
La brune ouvrit la porte tout en se coiffant d'un chignon express. Elle fut rapidement happer dans une embrassade. C'était Lucie et Luisa suivit d'Ines et Antoine. La maman avait complètement paniqué en apprenant qu'il avait disparu et avait sonné dès la première heure chez les deux autres.

« Qu'est-ce que vous faites là ? »

« Tu nous as pas appelé pour nous dire si Polak était rentré. » Avec la panique, elle les avait contactés pour savoir où Mathieu était. Eux non plus n'avaient eu aucune nouvelle et avec les événements nocturnes puis matinaux suivants, elle n'avait pas pris le temps de les informer. « Mais au vue de ton odeur, il est clairement là. » Lucie grimaça tandis que Lina rougissait. « Tu pues le sexe. »

« Ferme-la Lucie. » Le blond arrivait, vêtu d'un jogging, toujours aussi agacé par leur venue. « Je vais bien alors vous pouvez partir. »

« Sauf que maintenant qu'on est là, on va parler. » Ines était intervenu, faisant taire les chamailleries de Lucie et Mathieu et les câlineries de Luisa et Lina. Antoine, derrière, leva les yeux au ciel. « Parce que j'aimerais bien savoir comment on va gérer les photos de vous sur le net ? »

Phœnix Souls [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant