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Lina s'était couchée sans Mathieu, celui-ci dans son studio. Malgré son absence, elle avait réussi à s'endormir, serrant contre elle son oreiller pour avoir son odeur. Alors, lorsqu'elle entendit du bruit, elle ne prit pas la peine d'ouvrir les yeux, seulement ravie qu'il ne la rejoigne pas trop tard.

Il embrassa sa tempe avant de s'allonger à ses côtés. Néanmoins, alors qu'elle replongeait dans le sommeil, elle sentit une main sur son bras, celle-ci était plus ferme et beaucoup moins doucereuse que celle habituelle de son petit ami.

TW
Elle tenta de se libérer mais la poigne monta à son cou pour le serrer jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche en grand, essayant de capturer un peu d'air. L'atmosphère n'avait rien à voir avec le parfum de Mathieu et même si elle ne pouvait mettre de mots dessus, elle connaissait que trop bien cette odeur nauséabonde. Ses paupières étaient lourdes tandis que ses muscles semblaient paralysés. Il lui était impossible de se défendre ou de fuir.

De sa main libre, il déchira son sous vêtement d'un geste brusque si bien que Lina utilisa le peu d'oxygène dans ses poumons pour crier. Mais rien n'y faisait l'inconnu était imperturbable, continuant jusqu'à s'insérer en elle avec toute sa violence. Elle geignit de douleur, serrant de toutes ses forces les draps, avant qu'il ne pose sa main sur sa bouche pour la faire taire. Lui, pourtant, parlait sans cesse, l'insultant de tous les noms, prenant plaisir à la dominer mais surtout à la soumettre aussi facilement. Il appréciait la voir pleurer, léchant ses larmes avidement, comme s'il se nourrissait de sa peine.

Fin TW
Lina inspira profondément, essayant de trouver la force d'ouvrir les yeux et de l'affronter. Lorsqu'elle le fit, le corps de son agresseur disparut dans un nuage orageux. Il ne restait plus qu'elle, allongée sur le lit, pantelante et luisante de sueur. La première chose qu'elle vérifia fut ses vêtements. Elle portait toujours sa culotte et elle était toujours en bon état. Elle souffla en se rendant compte que ce n'était qu'un cauchemar de plus.
En conséquence, elle éclata dans un sanglot faisant trembler son corps entier. Elle frappa le matelas de toutes ses forces, espérant qu'extérioriser sa colère lui permettrait d'effacer la sensation des mains de Marcus sur elle. Néanmoins, rien n'y faisait, il était partout.

Elle fit alors l'effort de quitter le lit pour descendre jusqu'au studio de Mathieu. Ses jambes étaient flageolantes tant son cœur battait la chamade et elle manqua de chuter à plusieurs reprises mais elle ne prit pas la peine de ralentir avant de toquer et de rentrer en trombe dans la pièce. Le blond sursauta en l'entendant arriver ainsi d'un pas lourd et précipité, pleurant comme une enfant. Il retira son casque brusquement avant de se relever pour la rejoindre. Il n'hésita pas une seconde avant de la serrer contre lui et elle s'effondra, littéralement. Il la porta avant qu'elle ne touche le sol.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » Elle serra dans ses mains le pull de Mathieu. « Cauchemar ? »

« Marcus. »

Il embrassa son front, la tenant d'une main pour caresser ses cheveux. « J'suis désolée princesse. » Il abandonna le studio en l'état pour monter à l'étage, la portant toujours. « T'es en sueur. Douche ? » Elle acquiesça, espérant que l'eau pourrait effacer l'empreinte de Marcus, telle une purification. Lorsqu'elle retoucha le sol, elle dut se pincer les lèvres pour retenir une nouvelle vague de sanglots, regrettant déjà la peau rassurante du blond. C'était comme une bataille entre le bien et le mal. « Douche avec ou sans moi ? » Elle releva la tête pour le regarder. Il avait l'air inquiet, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu aussi désemparée.

« Avec toi. » Il l'aida à retirer ses vêtements avant de retirer les siens. Ils ne tardèrent pas plus avant de rentrer dans la douche, Mathieu l'aidant à chaque étape comme si elle avait oublié les gestes simples du quotidien. « Il est quelle heure ? »

« 22h30. » Il shampouina son crâne, prenant son temps pour la détendre.

« Seulement ? » Elle souffla. « Une demi-heure. Il m'a fallu une petite demi-heure. »

« Ouais. » Il passa à ses épaules et elle s'appuya contre lui. « J'pensais pas non plus. J'allais te rejoindre vers minuit. J'avais même mis une alarme. » Il embrassa son crâne avant de reprendre ses soins. « Merde Lin', comment on va faire ? »

« J'ai dit à Lucie qu'elle avait besoin de voir un professionnel. » Elle se retourna et il tira sur sa mâchoire pour croiser son regard. « Mais je crois que j'en ai besoin aussi. » Elle se pinça les lèvres tout en fermant ses paupières, presque honteuse. « Je supporte plus tous les cauchemars. J'ai beaucoup trop avancé pour être retenue par mon inconscient. »

« Alors demain, on cherchera un thérapeute dans le coin. » Elle rouvrit subitement les yeux. Mathieu avait toujours été du genre à affronter les problèmes par lui-même. Elle ne pensait pas qu'un jour, il accepterait une aide extérieure mais surtout qu'il accepterait que cette fois, il ne pouvait être le seul protecteur de Lina. « On essaiera tout, absolument tout, pour que t'aies plus à revivre tout ça. » Il embrassa sa pommette tendrement et elle attrapa sa nuque pour passer la barrière de ses lèvres. « Je suis tellement désolé pour tout ce que tu as vécu. Et je suis tellement désolé que ton esprit te fasse revivre l'horreur dès que tu fermes les yeux. » Il se lava rapidement pendant qu'elle se rinçait pour sortir en même temps. « Attends, je vais chercher un peignoir. » Elle ne put se retenir de sourire en le voyant affronter le froid pour qu'elle n'ait pas à la faire.

« Tu sais que t'es vraiment un homme absolument et terriblement adorable ? » Il leva les yeux au ciel mais cacha sa gêne en l'enveloppant dans le tissu. « Je t'assure, c'est dans les moments comme ça que je me dis que je suis chanceuse. Tu prends toujours soin de moi. » Il embrassa ses lèvres avec douceur, essayant par ce contact prendre toute sa souffrance. Elle trépigna sur ses pieds. « Je viens de ressentir ce baiser jusqu'au plus profond de mon être. »

« Arrête de flirter avec moi. » Il taquina ses côtés avant de l'attraper comme un sac à patate. « On va dormir maintenant. » Il la jeta dans le lit, son peignoir s'ouvrant en même temps qu'elle atteignait le matelas. Elle ne put se retenir de rougir alors que pourtant, il venait de la voir dans la même tenue d'Ève quelques minutes plus tôt. Elle referma son vêtement et il s'allongea à ses côtés. « C'est toi qui est trop mignonne. » Elle secoua la tête avant de se recroquevillée contre lui. Le moment d'innocence prit la fuite en même temps qu'ils se replongeaient tout deux dans leurs pensées. « Comment tu te sens maintenant ? »

« Mieux. Grâce à toi. »

« Tu... » Il souffla, hésitant. « Tu le sens encore comme s'il était contre toi ? » Elle acquiesça et il sentit son cœur se tordre. C'était bien pire que de se faire planter par un couteau, il en était certain. « Où ? » Il n'était pas certain de vouloir savoir, sa réponse pouvant lui donner un effroi tel qu'il déraillerait pour sûr.

« Là, mon cou...ma poitrine... Je peux sentir ses doigts s'enfoncer dans ma peau. »

« Est-ce que tu veux que j'essaye d'effacer cette sensation ? » Elle acquiesça avant de s'éloigner pour croiser son regard. « Alors, je vais te caresser si tendrement que tu n'auras plus que moi en tête. »

« J'veux bien s'il te plaît. » Elle l'embrassa. « Je t'aime. »

Et c'est ce qu'il fit.
Il passa ses doigts inlassablement sur sa peau jusqu'à ce qu'elle se rendorme.

Phœnix Souls [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant