Phœnix Souls [PLK]

21

L'arrestation de Lina avait duré plus de temps que prévu. Elle avait dû se répéter un million de fois et retracer chaque événement depuis Franck jusqu'à ce qu'ils se lassent de la vérité et la laissent partir. Lucie l'avait attendue dans la voiture, endormie contre la portière entre deux messages de Mathieu demandant des nouvelles. Les examens de ce dernier n'avaient révélé aucun problème. Il était donc arrivé une bonne demi heure avant les filles, errant dans son propre appartement comme un lion en cage. Lorsqu'il entendit l'interphone, il se précipita jusqu'à sa porte d'entrée pour les attendre. Il fut surprise de n'en voir qu'une des deux.

« Lucie n'est pas là ? » Lina sortit de l'ascenseur. Il ne loupa pas ses yeux rouges et exorbités. Elle avait dû pleurer pendant des heures pour en arriver à ce stade. L'inquiétude monta d'un cran.

« Elle a insisté pour nous laisser tous les deux. »

« Je la remercierai plus tard. » Elle ne put se retenir de sourire. Il avait toujours su la détendre malgré sa propre tension intérieure. Ils entrèrent dans l'appartement. « J'allais prendre une douche. » Elle se retourna pour le regarder, les sourcils relevés et les lèvres pincées. « Quoi ? » Elle secoua la tête, les joues rosies. « T'aimes toujours les douches, rassure-moi ? »

« C'est une invitation ? »

« T'as plus besoin d'invitation depuis longtemps. » Il haussa les épaules avant de lui tendre sa main, espérant qu'elle la prenne sans hésitation. Et c'est ce qu'elle fit, glissant doucement ses doigts contre sa paume avant de les entrelacer avec les siens. Mathieu put sentir un coup d'électricité le long de son bras jusqu'à sa nuque. Il en secoua la tête, toujours aussi surpris de l'effet qu'elle pouvait avoir sur lui. Il l'emmena sans tarder jusqu'à la salle de bain.

« J'aime tellement cette salle de bain. Elle est magnifique. » Elle frôla le marbre du meuble sous vasque tout en admirant la douche italienne qui se trouvait à côté de la baignoire à jets. C'était luxueux et confortable, sûrement sa pièce préférée.

« Quand j'ai visité, j'ai tout de suite penser à toi. » Il retira son sweater et son t shirt d'une foulée. « Il fallait absolument une baignoire pour toi. Mais tu sais à quel point j'aime les douches, surtout quand t'es là. »

Il attrapa l'ourlet de sa robe et lorsqu'elle acquiesça, il la lui retira. Hors de question de perdre plus de temps. Elle se retrouva alors en sous-vêtements face à son regard brûlant. Pourtant, elle n'essaya pas de se cacher, attrapant seulement la boucle de la ceinture de Mathieu. Toutefois, lui, prit les devants et retira son propre jeans, incertain de garder sa maîtrise de soi si elle touchait vers cet endroit. Il fila sous l'eau et elle ne tarda pas à le rejoindre, se positionnant devant mais dos à lui. Il passa son index le long de son échine pour y déclencher une chaire de poule qui le fit sourire. L'effet qu'il avait sur elle restait le même et il s'en sentait soulagé. Il posa ses bras sur ses épaules pour l'approcher de lui, enlaçant son cou. Elle en profita pour appuyer sa tête contre son torse, l'eau coulant directement sur son visage. Son corps n'exprimait aucune crainte, elle savait qu'elle était en sécurité tant qu'il était là.

« Ça va ? »

« Mieux que jamais. » Il embrassa sa joue avant d'attraper le shampoing.

« T'es vraiment la personne la plus courageuse que je connaisse. »

Il massa son cuir chevelu pour faire disparaître l'odeur de fumée puis ses mains s'attaquèrent à son corps. Il eut l'impression de redécouvrir chacune de ses formes, si bien qu'il prenait son temps, s'imprégnant de chaque parcelle de sa peau. Lina s'appuya un peu plus contre lui, la bouche entrouverte et les paupières closes. Arrivé à son bas ventre,il s'arrêta un instant, jaugeant l'atmosphère. Elle ne la laissa pas douter plus longtemps de par son soupir d'attente.

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Il s'aventura alors entre ses cuisses, prenant le temps de la caresser. En réponse, elle s'accrocha d'une main au mitigeur tandis que l'autre s'agrippait à la nuque de Mathieu. Elle ne put retenir longtemps ses geignements jusqu'à se contracter de tout son corps. Il lui fallut quelques secondes pour qu'elle puisse reprendre ses esprits, aidée par les morsures du blond sur ses épaules. Elle se retourna alors, glissant ses mains savonneuses contre son torse. Elle frôla du bout de son index sa cicatrice.

« Tout a commencé par cette cicatrice. » Il ne répondit pas, trop concentré sur les prunelles dilatées et les joues roses de Lina. « Tout a l'heure, j'voulais te dire quelque chose. »

Elle quitta des yeux ses abdominaux pour le contempler. À peine avaient-ils croiser leurs regards, qu'il attrapa sa nuque d'une main pour la plaquer contre la paroi. Il appuya son front contre le sien. Il n'avait pas besoin de l'entendre, il savait déjà rien qu'à son attitude et ça lui suffisait. Néanmoins, Lina avait besoin de verbaliser ses pensées, voulant s'assurer qu'ils étaient sur la même page. Il continua de la fixer tandis qu'elle semblait plus intéressée par le contact de leur peau l'une contre l'autre.

« Quand je suis rentrée dans le restaurant, je lui ai dit que je ne pouvais plus prétendre mon intérêt pour lui. » Elle effleura ses côtés jusqu'à ses hanches. « Je lui ai dit que je devais te retrouver avant qu'il ne soit trop tard, je lui ai dit que j'étais désolée mais que je t'aimais toujours. Il a dit qu'il me ramènerait mais c'était un mensonge. » Elle haussa les épaules nonchalamment, presque détachée de son enlèvement. « Je suis amoureuse de toi comme au première jour. Je t'en supplie, pardonne-moi. » Sa main entoura son membre et il siffla, la mâchoire contractée. « Je t'aime. » Ses allers retours firent tourner la tête au blond qui continuait de détailler chaque traits de son visage. Pour sûr, il allait rêver de sa bouche pulpeuse et de ses cils courbées pendant des nuits. « Il n'y a que toi et j'en ai marre de prétendre l'inverse. »

Ses mots accompagnés de ses mouvements le rendirent fou. On aurait dit deux adolescents découvrant le corps opposés. Néanmoins, ils se connaissaient par cœur, de leurs points sensibles à leurs réactions au plaisir. « Lina, si t'arrêtes pas... »

« Je compte pas m'arrêter. » Les doigts de Mathieu s'enfoncèrent dans la nuque de la brune pendant qu'il jurait. Elle pouvait sentir son souffle erratique contre sa bouche. « Tout ce qui compte, c'est toi. T'es l'homme de ma vie. Je n'aime que toi et je ne veux aimer que toi. »

Il l'embrassa furieusement pour retenir un gémissement d'éclater. « Fais chier. » Il grogna contre sa bouche. Les caresses de Lina ralentirent alors qu'il essayait de retrouver ses esprits. Elle, préféra admirer les gouttes d'eau glissant sur son torse où son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine. « J'ferai de toi ma femme, j'te le promets. » Il baisa ses lèvres, cette fois, tendrement. « Je t'aime tellement bébé. »