Les Âmes Rouges

PROLOGUE

Aujourd'hui, ce jour qui devait être si joyeux et rempli de sourire, s'est transformé en un cauchemar incessant. Ce jour marquera à jamais la fin de mon existence et le début de ma renaissance.

Moi qui rêvais d'un joli conte de fées, une famille si parfaite, un corps si beau et un petit ami présent.

Les rêves se font la nuit, Hela.

À trop rêver, on finit par se réveiller et voir la réalité. Une réalité qu'on aimerait fuir à jamais. L'imagination nous conduit tout droit vers un monde rêvé, là où nous imaginons toute une vie meilleure. Malheureusement, l'imagination ne se fait que dans notre tête et non dans la vraie vie, nous plongeant plus profondément dans ce monde si cruel et dévastateur.

Je suis si fatiguer de faire semblant d'aller bien putain.

Chaque jour de ma vie, chaque moment passé et chaque minute écoulée me rappelle à quel point je suis minable. Mon existence dans ce monde n'est qu'éphémère, à n'importe quel moment de cet putain de vie je pourrais disparaître et ne jamais revenir.

À quoi bon rester ici alors ?

Pourquoi continuer à vivre, souffrir et mourir si dans quelques instants mon souffle se coupera à jamais ? Je ne me relevais probablement jamais. La chute est mortelle, mais la vie l'est encore plus. À trop jouer avec la mort, nous finissons par en payer les conséquences.

Ma mère, mon père, eux... Il y a tellement de personnes qui ont réussi à me détruire.

À m'en faire saigner jusqu'à en pleurer. À m'avoir aimé un instant puis jeter l'instant d'après. C'est une simple personne qui a réussi à briser ce cœur déjà bien amoché, à le bousiller et le souiller si fort qu'il en a eu du mal à se relever.

Rien qu'une chute, et tout change.

J'ai si mal au fond de ma poitrine, elle est si comprimée et blessée qu'elle pourrait exploser à n'importe quel moment.

Peut-être qu'elle finira par exploser ?

Le moment venu, quand j'aurais déballé toutes les vérités et que la guerre se stoppera, mon âme pourra enfin se délivrer et mon cœur sera alors soulagé de ne plus avoir à porter le poids de ma souffrance.

Seulement quand la guerre sera finie.

Une fois le mot fin marqué, je finirais moi-même par partir. Regagnant les étoiles, brillantes de mille feux et éclairant la nuit si sombre.

Juste un mot, trois lettres, un point final...

Et tout sera fini.