Chapitre 38.2- Noël en famille.

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Nous avons commencé le dîner, Kole est à ma droite, tandis que Jay est à ma gauche, Ambre se trouve en face de Zane, pour son plus grand plaisir. Je n'ai pas compris comment leurs relations marchaient, je sais que Zane se voile la face et préfère rester droit au niveau de son amitié avec Mahé, mais je sais aussi que Ambre à peur de se laisser aller.

L'amour est si compliqué parfois.

Je discute donc avec Kole et Jay, depuis maintenant cinq minutes, le roux essaye de deviner ses cadeaux. Il nous pose un tas de questions auxquelles on ne répond pas. C'est assez marrant de le voir galérer ainsi, Kole et moi en profitons pour le faire tourner en rond.

- Est-ce que c'est quelque chose d'utile ?

- Mmh, bonne question. Rétorque le métis en faisant semblant de réfléchir.

Jay grogne de rage, nous insulte à voix basse avant de nous dire que nous ne sommes pas marrants. Mais le fait est que si, et le fait est qu'on en a strictement rien à foutre de ces insultes de primaires.

- Allez ferme-là.

Le roux hausse ses sourcils, fusille Kole du regard avant de rétorquer :

- Toi-même.

Au vu de son sourire, j'arrive rapidement à discerner la fierté qui émane de sa voix. Je pouffe légèrement de rire, Jay a vraiment l'âme d'un garçon de huit ans, je crois que c'est ce qui me plaît le plus chez lui. Je bois mon cocktail sans alcool, je le sirote tout en jetant quelques œillades discrètes à Mahé. Celui-ci est en pleine discussion avec sa mère, le voir sourire et rire, me fait un truc dans le ventre, comme des sortes de papillons.

Je suis tombé si fort pour lui, que j'ai l'impression que chaque minute de ma vie est devenue si importante, que l'idée de mourir est devenue si lointaine.

Je n'avais pas réalisé que je le fixais jusqu'à ce que ses yeux s'ancrent aux miens. Soudainement gêné, je me racle la gorge, détourne le regard alors que je sens mes joues chauffées.

Nous commençons à manger le plat, j'aide Joséphine, la mère des deux jumeaux, à installer les assiettes sur la table. Elle découpe la dinde, avant de se rasseoir. Chacun se sert, passe les assiettes aux autres. Et devant cette image, mon coeur ne fait que se réchauffer de plus en plus.

Je n'ai jamais connu de famille, tout ce que je connaissais, c'étaient les malheureux coups de ma mère. Je n'ai jamais goûté au goût de l'amour, grâce à eux, je sais quelle saveur elle a. Et c'est si bon, c'est si beau que j'aimerai que ce moment dure pour l'éternité. Se sentir aimer, chérir et respecter sont les choses les plus belles qu'une personne puisse offrir.

Je ne les remercierais jamais assez pour m'avoir fait connaître ça.

- Hela, est-ce que je pourrais te parler en privé s'il te plaît ? Me demande soudainement Monsieur Guira.

- Oui, bien sûr.

Nous nous levons tous les deux, et partons sur le balcon, je ferme la porte vitrée, mon regard tombe le temps d'une micro seconde dans celui de Mahé. Quand je me tourne, Gabriel se tient en face de moi, me souriant gêné.

- Je voulais te remercier.. de m'avoir invité.

- Vous, euh, tu n'as pas besoin de me remercier pour ça. C'est normal.

- Je ne pense pas que beaucoup d'élèves auraient invité leurs professeurs parce qu'il est seul.

- Et je ne pense pas que beaucoup de professeurs se seraient privés de leurs pauses du midi juste pour écouter les états d'âmes de ses élèves. Rajoutais-je.

Les Âmes RougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant