Chapitre 19- Admets-le.

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TW: violence.

Je me rappelle avoir dégluti, je me rappelle avoir eu une sueur froide, je me rappelle... Finalement pas grand chose. Ce que je sais, c'est qu'actuellement mon corps est sûr un brancard, et que les ambulanciers sont en train de crier que je fais un arrêt cardiaque.

Voilà simplement ce que je me rappelle.

Nous sommes maintenant dimanche, je me suis réveillé avec un gros mal de tête dû à ma consommation excessive d'alcool de la vieille. J'avais pris quelques médicaments pour atténuer ma douleur à la tête, mais malgré ça, il me restait toujours le nœud au fond de mon ventre. Pas celui que je trouvais étrange quand j'ai aperçu cette fille sur les genoux de Mahé, mais celui qui me comprime le ventre, celui qui apparaît à chaque fois qu'elle boit, celui de la peur. Je ne suis toujours pas descendu en bas, j'ai peur de ce qui pourrait se passer, alors je reste dans ma chambre. Mais je sais qu'au bout d'un moment, il faudra pour moi que j'aille manger, et putain que je regrette de m'avoir saoulé hier.

Je regrette qu'elle ait vu mes amies, je regrette qu'elle m'ait vu saoule, je regrette tout putain. Je n'aurai jamais dû m'abaisser à ça, jamais, malheureusement, je vais devoir en payer le prix. Et je sais d'avance qu'elle est en colère, parce qu'elle m'avait spécifiquement demandé de ne jamais ramener quelqu'un près de chez nous, ou à l'intérieur.

J'ai désobéi, et maintenant, je vais être puni.

- Hela ! Tu descends maintenant ! Crie-t-elle.

Je ferme mes yeux quelques secondes, restant dans mon lit immobile quelques instants, simplement pour profiter de mon corps intact le temps de quelques malheureuses secondes. Mais je l'entendis s'agacer, et je ne voulais pas qu'elle continue à l'être, alors je suis sortie de la chambre, toujours mon pyjama sur moi, et j'ai descendu les marches. Elle m'attendait en bas de celle-ci, les sourcils froncés et les poings fermés. Elle n'avait pas de bouteille à la main, ni de batte, elle n'avait rien à part les poings serrés.

Et c'est quand j'ai fini de descendre la dernière marche qu'elle se saisit de mes cheveux, et les tire violemment en arrière. Je lâche un léger gémissement à peine audible alors qu'elle me conduit vers la salle à manger.

- Assi-toi !

Elle me lâche brusquement, je pars m'asseoir rapidement sûr une chaise au bout de la table. Ma mère me rejoint peu de temps après, accompagnée de deux verres et deux bouteilles d'alcool. Elle m'en passe une et commence à remplir mon verre en silence, puis elle me laisse la bouteille à côté de moi et part s'asseoir au bout de la table, en face de moi.

- Bois. M'ordonne-t-elle.

Elle me fixe de ses yeux sombres et me hurle une nouvelle fois de boire.

- Maman-.

- Bois putain !

J'avale ma salive, attrape le verre et le bois d'un coup, ne pensant pas à la sensation de dégoût qui me prend alors que la vodka coule le long de ma gorge. Je grimace légèrement et repose rapidement le verre tout en essuyant mes lèvres d'un revers de main. Je regarde une nouvelle fois ma mère, elle boit tranquillement son verre tout en plissant les yeux.

- Encore. Je veux que tu sois ivre morte sur ce putain de sol.

- Pourquoi tu fais ça ? Soufflais-je doucement.

- Je t'ai demandé de parler ? Non ! Alors tu me bois ce putain de verre. Gueule-t-elle une nouvelle fois.

Je prends la bouteille en main, et verse son contenu à l'intérieur de mon verre, avant de le boire. Je fais cette étape plusieurs fois, je tente de ne pas pleurer, de ne pas me montrer faible à son égard, je bois cette liqueur brûlante en même temps que de ravaler mes larmes qui pourraient couler à tout moment. Quand j'ai fini ma bouteille, ma tête se met une nouvelle fois à tourner, et au vu des médicaments que j'ai pris, les deux ne font réellement pas bon ménage. Mais ma mère n'en a que faire, puisqu'elle part chercher une autre bouteille avant de m'ordonner une nouvelle fois de la boire tout entière.

Les Âmes RougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant