Chapitre 16- Confession nocturne.

200 12 3
                                    

Après lui avoir confessé que je ne pouvais pas rentrer chez moi, je me suis relevé, j'ai essuyé mes larmes avant de m'excuser auprès d'elle. Elle s'était relevée à son tour et m'avait proposé un thé, j'ai refusé tout en continuant de m'excuser avant de m'éclipser et de fuir dans la chambre d'Ambre.

Actuellement, je suis dans le lit d'Ambre à faire semblant de dormir. Demain nous avons cours et pourtant, je reste tout de même éveillé. Je sais que c'est une mauvaise idée étant donné que je serais fatigué toute la journée mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Nous sommes dans les alentours de trois heures du matin, et il n'y a absolument aucun bruit. La blonde dort paisiblement à mes côtés, et même si j'aimerai la réveiller parce que je ne me sens pas bien, je préfère qu'elle dorme. J'écoute sa respiration lente et régulière, on ne l'entend presque pas, on pourrait presque croire qu'elle est morte.

Je veux mourir.

J'en ai plus que marre de sentir cette pression dans ma cage thoracique, j'en ai marre de toujours vouloir me tuer, j'en ai marre que dès que je vois un objet tranchant l'envie de me couper me prends aux tripes, et j'en ai plus que marre de continuer à respirer. J'ai échoué deux fois dans mes tentatives de suicides, deux putains de fois qu'on m'a refusée ce que je demandais tant. Pourtant, j'ai juste à me planter un couteau dans le cœur pour que tout s'arrête, mais l'idée de souffrir, de réellement sentir cette douleur lancinante me fait peur.

J'ai peur de mourir, mais je n'ai pas peur de la mort.

La différence c'est que si jamais, un moment ou un autre, la mort venait à moi, je ne la refuserai pas. Mais l'idée de ne plus jamais respirer, de ne plus jamais sentir, me fait peur. Parce que ça voudrait dire que j'ai réussi, et que plus jamais je ne ressentirai quelque chose. Le sentiment de savoir que nous allons mourir est une sensation particulière, car la mort rôde autour de nous et que nous savons que l'heure est arrivée. C'est une sensation désagréable, la peur nous prend au tripes, elle nous ronge de l'intérieur alors qu'on est en train de crever.

On naît, on vit et on meurt. Mais est-ce réellement comme ça que tout se passe ? J'ai vécu mes premiers ans, mais je meurs le reste de mes années chaque seconde.

Parce qu'il n'y a rien de pire que sentir son cœur mort continuer à battre.

Je n'ai même pas prévenu ma mère que je ne rentrais pas ce soir, mais au vu de mon téléphone sans message, j'en déduis qu'elle ne s'en préoccupe pas. Ça m'a tout de même fait mal, parce que cela confirme qu'elle s'en fout de moi et que j'ai été idiote de continuer d'espérer.

J'ai été stupide de croire que tout ça était normal.

Stupide.

Stupide.

Tu es trop stupide, Hela.

Je ne voulais pas prendre conscience que tout ça n'était pas normal, je voulais espérer que pour une mère taper son enfant était normal. J'espérais que c'était une de ces marques d'affection qui était assez bizarre que ma mère me faisait. Mais ce n'est pas une marque d'affection, ce n'est pas une marque d'amour de sa part, c'est tout simplement une marque qu'elle laisse.

Une simple marque bleue, tachetée de noirs, et brûlante de douleurs.

Des bruits de pas soudain attire mon attention, ma tête se relève tandis que je sens le corps de la blonde remuer dans son sommeil. Les pas descendirent en bas, et je me demandais alors qui cela pouvait être.

D'ailleurs, quand je suis remonté en haut après ma crise, Ambre m'a tenu au courant du prénom de sa mère pour que je puisse l'appeler par son prénom puisqu'elle ne m'avait toujours rien dit.

Les Âmes RougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant