Chapitre 5-Dispute violente.

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Quand je me suis réveillée, aux alentours de huit heures, je me suis directement levé. Déjà, parce que j'étais en retard, mais aussi parce que je ne voulais pas parler aux garçons. Cette décision est sûrement égoïste, mais je n'avais aucune envie de parler d'hier où qu'ils se décident tous à me poser des questions.

Alors je suis sorti de la chambre, et je suis parti de l'appartement. J'ai mis une bonne dizaine de minutes à retrouver mon chemin, mais me voilà maintenant, devant ma maison, là où la voiture de ma mère se trouve. De base, elle serait déjà partie au travail, bizarrement, elle est encore là.

M'a-t-elle attendu ?

Je ne savais pas si elle dormait, si elle buvait, ou si elle faisait autre chose qu'elle ne fait d'habitude. Une chose est sûre, j'avais affreusement peur de ce qui allait se passer. Le stress fit accélérer les battements de mon cœur, me provoquant des décharges électriques dans tout le corps. Je sortis de ma voiture, et attendu quelques instants devant la maison, ayant trop peur d'entrer à l'intérieur.

Après une dizaine de secondes, je pris mon courage à deux mains et m'avance vers la porte. Je ne me prends pas la tête à frapper, et entre directement. La première chose que je vois, est la batte toujours au sol, la seconde, c'est le corps ivre de ma mère qui l'accompagne. Je cours rapidement vers elle, m'agenouille, et tente de la réveiller. Au bout de quelques secondes, ses paupières se soulevèrent et ses yeux s'ancrent dans les miens. Une bouteille de vodka se trouve dans sa main, et évidemment, elle est vide.

Sans que je ne m'en rende compte, sa main s'élève et vient gifler ma joue. Ma tête, qui était tournée à présent sur la gauche dû au choc de la claque, vient se remettre droite. Je l'observe, les yeux écarquillés alors que je me relève, perplexe de son mouvement. Elle tangue légèrement, mais finit par se mettre sûr ses deux pieds, me faisant désormais face.

- Tu m'as abandonné.

Quoi ? Non !

Je suis parti parce que j'en avais marre de me faire frapper, je suis partie parce que j'en avais marre de recevoir sa colère en pleine figure, je suis parti...

Parce que j'avais peur d'elle.

- C'est faux ! M'écriais-je.

- Tu ne vaux pas mieux que lui finalement. Tu ressembles vachement à ton père, et crois-moi ce n'est pas un compliment. Crache-t-elle.

- Arrête ça. La suppliais-je sachant d'avance que ces mots résonneraient toute la journée dans ma tête.

Elle s'avance vers moi, et alors que je pensais me prendre un autre coup sûr la figure, celle-ci se mit simplement à chuchoter tout bas :

- Va crever, personne ne veut de toi ici bordel. Quand est-ce que tu comprendras que je veux que tu me laisses ? Meurt putain ! Dit-elle tout en me poussant.

Elle veut que je meure ? Ma maman veut que je meure ?

Jamais je n'aurai pensé que mon cœur se briserait tout en continuant de battre.

Ma mère, celle qui devait être la personne la plus importante pour moi, ma maman qui devait prendre soin de sa fille, veut finalement la voir morte ?

- Est-ce que c'est ça qui te rendra heureuse ? Finissais-je par dire.

Si cela la rendait heureuse, je le ferais.

Parce que rien n'égalise un sourire de la personne que nous chérissons le plus, et malgré le fait qu'elle soit affreuse avec moi, je ne peux m'empêcher de l'aimer. Je mérite ça, si elle le fait, c'est pour mon bien.

Les Âmes RougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant