Chapitre 49

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Trois jours. Trois longues journées sont passées. Sans nouvelles, sans messages. Rien. Comme si je n'étais rien. Personne.

Il doit rentrer aujourd'hui d'après Smith. Ce que j'aime avec Smith c'est que je n'ai pas besoin de parler, il sait exactement quoi dire. Pendant ces trois jours, il m'a amené faire les achats pour la nouvelle chambre, à la librairie... En me vidant la tête. Il savait que je ne demanderais pas de nouvelles de Nicolas mais que j'en voulais tout de même alors il en parlait comme ça entre deux discussions. C'était très bien placé. Mais parfois il voyait que je ne voulais rien savoir alors ne disait rien... Ce matin, il à reçu un appel de Nicolas alors qu'il m'apportait mon billet d'avion, il à parlé assez fort de façon à ce que j'entende la conversation. Nicks arrive dans 1 heure, Smith doit aller le chercher.

J'ai appelé Maria pour avoir des nouvelles du voyage d'affaires de Nicolas et à ma grande surprise cette dernière m'a dit que Mr Cameron était en congé, mais pas pour affaires.

Je ne comprends pas, je ne sais pas où il était et pourquoi ? Je ne sais pas comment vont se passer ces retrouvailles. Il va sûrement m'éviter ou faire comme si de rien était mais je ne veux pas faire cela.

Smith part le chercher je reste à la maison, en essayant de m'occuper, Dorotea et Marc ne travaillent pas aujourd'hui. Nous sommes dimanche. Je décide donc de cuisiner pour me vider la tête. Après deux heures de cuisine j'entends la porte s'ouvrir, alors que je me dirige vers cette dernière seulement Smith apparaît. Il comprend mon regard interrogateur et secoue la tête. Il ne rentre pas. Il à décidé de m'éviter.

Smith ?


Oui, mademoiselle April ?


Vous pouvez me déposer à l'entreprise de Mr Cameron s'il vous plaît ?


Je ne ... Je le coupe.


Ce n'était pas vraiment une question. Je lui réponds doucement.


En voiture alors. Il me tend ma veste.


Quelques minutes après j'arrive devant son entreprise. Smith m'ouvre la porte. Et me tend un parapluie. Je le remercie et me dirige vers l'entreprise. Je suis accueillie par la secrétaire qui ne prend pas la peine de m'indiquer le chemin. Je salue Maria et entre sans frapper dans son bureau. Il lève la tête surpris de son bureau. Son regard me déstabilise. Je peux voir une lueur de plaisir dans son regard. Il à l'air fatigué. Épuisé.

April ? Qu'est-ce que tu fais là ?


Qu'est-ce que je fais là ? C'est tout ce que tu as à me dire ? Il ne répond rien et reprend ses papiers comme si je n'étais pas là. Tu te fou de moi ?! Où étais-tu ?


En voyage d'affaires, il n'ose toujours pas me regarder et me répond tel un robot.


Quand tu mens, daigne au moins me regarder dans les yeux. Je m'approche de lui me plaçant en face de lui, parle moi !


Qu'est-ce que tu veux que je te dise April Putain ?! Il ose enfin me regarder.


Pourquoi tu fuis ? Tu étais où pendant trois jours ? Je sais que tu n'étais pas en voyage d'affaires. Je te rappelle que je travaille avec toi, j'aurais donc été mise au courant. Il ne me mens pas cette fois, se lève et part à l'autre bout de la pièce, pensif. Il acquiesce et se frotte le menton, comme perdu. Parles moi ! Pourquoi dès que l'on se rapproche tu fais comme si tu ne ressentais rien pour moi ? Il est à l'autre bout de la pièce les poings serrés, je sais qu'il fait tout pour se contrôler.

Ok, très bien ne me répond pas. C'est ta spécialité: faire comme si de rien était. Mais j'en ai marre. Je m'éloigne de lui. Demain je retourne en France, tu pourras me rejoindre, ou alors rester ici, mais quand je reviens tu devras prendre ta décision.

Comment ça prendre ma décision ?

Je ne peux plus jouer à ce jeu avec toi. C'est soit tout ou rien. Soit tu décides enfin de t'avouer les sentiments que tu as pour moi, ou alors je partirais. Peut-être que toi tu arrives à te mentir à toi même, être dans la même pièce que moi sans avoir ce désir de m'embrasser, m'appeler "bébé", "mon ange" sans ressentir ses mots. Mais moi je n'y arrive pas, je n'ai pas cette force. Je n'arrive pas à ne pas être jalouse quand une autre fille est trop proche de toi, je ne peux pas prévoir des projets avec toi en me disant que c'est simplement professionnel. Je ne peux plus vivre avec toi si c'est de cette sorte, ne pas savoir si aujourd'hui tu voudras de moi ou non. Alors si tu y arrives super mais moi non. Alors prends une décision. Mais je n'arriverais pas à passer au-dessus de ce que je ressens pour toi. Je ne peux pas être seulement ton employé. Avec toi je veux tout ... ou rien.


J'ai envie qu'il m'hurle ce qu'il ressent, qu'il me court après, me dise à quel point il aime. Qu'il me fasse tourner dans les airs, m'embrasse, me fasse frissonner. Je le veux lui. Maintenant et pour toujours. Mais il ne bouge pas, il ne dit rien, sa main toujours sur mon bras, le visage vide, triste. Je décide alors de sortir de son bureau, je me détache de son emprise, je sens son regard brûlant dans mon dos lorsque je franchis la porte. Je tente de me contrôler pour ne pas faire demi-tour. Alors que je sors du bureau, j'entends un éclat de verre, je sursaute mais décide de ne pas me retourner.

Alors que la pluie s'abat sur moi, je ne prends pas la peine d'ouvrir mon parapluie, je laisse l'eau couler sur mon corps, je lève les yeux vers le haut du building, je remarque sa carrure en haut, il tient un verre dans ses mains et me regarde partir. Smith m'appelle mais je suis comme bloquée sur place. Je laisse quelques larmes se mêler à la pluie.

A travers la route je regarde défiler le paysage. Perdue dans mes pensées, Smith me prend ma valise et nous nous rendons à l'aéroport, Nicolas n'est pas rentré. Il ne viendra pas. Je reste tout de même jusqu'au dernier moment devant la porte d'embarquement.

L'espoir est dangereux, il vous perd, vous prend vos valeurs. On à tout espoir en quelque chose, et cet espoir nous détruit. J'espère qu'il viendra, j'espère que ma famille va bien réagir à mon annonce, j'espère que cette grossesse va bien se passer. J'espère pouvoir élever mon enfant dans de bonnes conditions. J'espère que Matthew réagira bien. J'espère que tout va s'arranger.

J'espère.

Ne m'abandonne pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant